Nouvelle naissance

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« - Capitaine nous n'attendons plus que votre signal ! Nous n'avons plus beaucoup de temps vous devez nous répondre et vite ! -Il me faut encore réfléchir cette décision ne peut être prise à la légère. - CAPITAINE ! -C'est d'accord, faites-le, sergent... »

Avenaar s'éveilla en sursaut, il tremblait comme une feuille. Il tentait de reprendre son souffle tout en s'asseyant sur sa paillasse qui lui servait de lit. Transpirant, convalescent, sa respiration très rapide l'épuisait encore plus. Depuis son arrivée en prison, il y a 30 ans, il faisait toujours ce même cauchemar qui lui dérobait un bon nombre d'heures de sommeil pourtant précieuses dans ce genre de situation. Il ne savait pas exactement qui étaient ces gens ni d'où ils venaient mais il savait qu'une peur suivie d'une terrible angoisse l'envahissaient à chaque mot et à chaque exclamation qu'entonnait ce capitaine. Retrouvant peu à peu ses esprits, il vit apparaître un visage qui lui était familier. Il était à l'envers et provenait de la paillasse juste au-dessus. C'était son compagnon de cellule : Anshu Bimala. Le regard noir et le teint rembruni, il était, à vrai dire, le seul ami d'Avenaar. Il était originaire d'Inde, pays qui constituait une grande puissance dans le monde actuel avec les éternels Etats-Unis ainsi que la Chine qui commençait peu à peu à s'essouffler. Il était calme, souvent drôle ce qui permettait ainsi de passer de bons moment dans un lieu qui ne le suggérait pas forcément. Pourquoi avait-il été emprisonné ? Eh bien, lui-même n'arrivait pas totalement à l'expliquer. Génie en informatique, il parlait souvent d'une vague histoire de résistance où il aurait servi de « hacker ». Enfin, son histoire changeait constamment mais cela Avenaar n'en avait rien à faire. Il aimait sa gentillesse et sa générosité ce qui l'aidait à oublier sa lourde peine. Avec son léger accent indien et le sourire aux lèvres, il rompit le silence qui avait suivi ce réveil brutal :

« - Alors, Champion, comment s'est passé ta dernière nuit ? - Ecoute, plutôt bien j'ai battu mon record : j'ai réussi à dormir 3 heures. - Toujours ce même cauchemar c'est ça ? - Ouais, toujours. La bonne nouvelle, c'est que je ne le ferais plus jamais !
- Non, plus sérieusement, je vais faire quoi sans toi ? Tu es un ami formidable et savoir que c'est notre dernière discussion m'attriste énormément. Je t'aime, mec ! », il fondit en larmes. « - Tu vas me faire chialer, tu sais ! Ne pleure pas à ma place, reste fort. Rendors-toi. A ton réveil, j'aurais quitté cette planète pour un endroit forcément moins dégueulasse que notre bonne vieille cellule ! Adieu mon ami. »

Meurtri dans l'âme, Anshu se rendormit tout de même en répétant sans cesse : « On se retrouvera mon vieil ami. » Avenaar, lui, avait peur. De la mort sans doute, mais surtout du fait qu'il ne savait même pas pourquoi il devait mourir. Faisant les cent pas dans sa cellule, il tentait de se rappeler qui il était, d'où il venait. Il ne se souvenait de rien. Il savait qu'il s'appelait Avenaar Behroune, mais il n'avait aucune idée où il vivait avant cette cellule. Il se rappelait qu'il avait une femme, un fils, et une fille mais quels étaient leurs prénoms ? Terrorisé par cette amnésie qui rongeait petit à petit son âme, il se pencha vers la toute petite ouverture qui lui servait de fenêtre permettant ainsi de voir la lumière du jour. Il regarda alors nostalgiquement Anshu qui dormait à poings fermés. Ce-dernier, en voyant les rayons de soleil, disait souvent : « Anshu veut dire « rayons de soleil » et Bimala signifie « pur » considère ce rayon de soleil passant par cette ouverture comme une partie de moi. » Avenaar n'avait jamais ri à ce genre de blague mais pour une fois il s'esclaffa, seul dans sa cellule. Tout à coup, il fut surpris par un bruit métallique. Des clés ? Il regarda le corridor et il vit, non sans angoisse, une grosse silhouette qui semblait s'approchait de lui. Avenaar recula d'un pas, et sentit que sa dernière heure était arrivée. Le gardien apparut devant la cellule, avec une lenteur qui rendait son agonie encore plus douloureuse. De nombreuses idées s'entrechoquaient dans sa tête : il pensait à Anshu, à sa femme, son fils, sa fille malgré les informations qui restaient impossible à retrouver mais surtout il se remémorait inconsciemment ce cauchemar qui lui avait pourri les 30 dernières années de sa vie. Le gardien mâchait un chewing-gum en essayant de faire le plus de bruit possible tout en entrant la clé dans la serrure dans un immense vacarme. Il dit alors :

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