Aristote

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« -Vous avez fait le bon choix. Maintenant laissez-moi vous montrer votre équipe capitaine, ils n’attendaient que vous ! »
                Avenaar avait pris un air maussade. Les yeux vides, la face blême, il releva la tête vers l’inconnu qui tenait encore son arme braquée sur sa tête. Il se montrait si impuissant face à son propre destin qu’il avait honte de lui-même. Pouvait-il faire autrement ? Aurait-il du se révolter ? Avant de se résoudre à suivre cet homme, Avenaar voulut lui poser une dernière question :

« - Anshu… savait-il que je ferai partie du groupe, savait-il que ma peine de mort allait être effacée ? » dit-il avec un regard triste en s’imaginant déjà la réponse.                                                                                          « - Assurément, il ne vous en n’a pas parlé ? »                                                                          
  « - Non. »                                                                                                                                  
 « -C’est bien regrettable. Une erreur de sa part peut-être ? »                                                  Avenaar baissa la tête. Toujours stylo à la main, il tentait de comprendre pourquoi Anshu avait délibérément joué la comédie. Pourquoi avait-il décidé de ne rien lui dévoiler ? Avait-il eu peur de sa réaction ? Avenaar était empli d’un sentiment étrange qui mêlait en lui à la fois colère et incompréhension. Il lui faisait pourtant confiance. Son seul ami l’aurait-il trahi ? L’inconnu rangea alors son arme et posa sa main sur l’épaule d’Avenaar.

«  N’y pensez plus M.Berhoune ! Il est temps pour vous de me suivre maintenant. »

                Meurtri dans l’âme, Avenaar s’exécuta sans résistance. La larme à l’œil, il se tourna vers la porte de sortie. Le contraste fut saisissant : il passait de la plus vive des lumières, à l’obscurité la plus sombre.  Le temps que ses yeux s’acclimatent, il vit qu’il n’était plus accompagné que de l’inconnu mais aussi d’un groupe de gardiens dont il reconnu promptement l’homme qui gardait la porte mais aussi celui qui l’y avait emmené. Tentant de les dévisager, il fut sorti de ses pensées par l’inconnu qui lui toucha l’épaule :

« - L’homme qui vous a ouvert la porte, vous le reconnaissez ? Eh bien, il part avec vous. C’est un robot tout fraîchement sorti de l’industrie ROTLEDGE. Ce sont les meilleurs qui soient. Il connait tout sur tout : que ce soit sur notre monde ou sur le cosmos en général. Il vous sera très utile j’en suis sûr. Il s’appelle Aristote. Il a été programmé pour vivre en communauté n’hésitez surtout pas à lui parler. Il est comme vous et moi aussi bien au niveau de l’apparence qu’au niveau de ses attitudes »

                Avenaar n’était pas très rassuré. En effet, cet homme, ou devrait-il dire ce robot, restait associé dans sa tête à sa propre exécution. Il aurait du être celui qui aurait dû tenir les portes de l’enfer. Au lieu de cela, il allait être son compagnon de route, son guide voire son cerveau. Résolument perplexe, Avenaar ressentait une sorte d’appréhension à aller l’aborder. En vérité, il ne ressemblait pas à un robot. Il marchait à l’instar d’un véritable être humain. Le regard empli de sagesse, il se tenait droit comme un « i », et arborait une attitude un temps soit peu prétentieuse qui lui donnait un air fier. Ses cheveux étaient courts et bien coiffés. Propre sur lui, ses yeux regardaient vers l’avant avec une détermination qui lui donnait encore plus d’aplomb.  Soudain, il tourna la tête vers Avenaar et s’approcha de lui en tendant la main.

« -Je suis Aristote. Enchanté, Capitaine ! »                                                                                    «  -Oh, tu sais tu peux m’appeler Avenaar. »                                                                                
«  -Vous m’en voyez ravi, Capitaine ! »                                                                                         « - Rooh ! Et puis appelle-moi comme tu veux ! Tu sais Aristote, ta réputation te précède, il paraît que tu sais tout sur tout. J’espère que j’aurais  la possibilité de le vérifier ! »                                          
  « - J’en serais honoré, Avenaar…heu Capitaine, enfin M.Berhoune. »

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