D'ɪᴄɪ ᴀ̀ ɴᴜʟʟᴇ ᴘᴀʀᴛ

14.

- Tokyo, Japon, 19h34 -

- Naoto -

Je soupire pour la quarantième fois en relisant le rapport que Jay vient de déposer sur mon bureau.

Un ramassis de conneries, comme bien souvent.

Mais, un ramassis de conneries concernant une personne en particulier et qui me donne envie de m'arracher les cheveux.

Fatigué, je quitte mon bureau en m'allumant une cigarette, désireux de me vider l'esprit en allant marcher un peu à l'extérieur du bâtiment dans lequel mon équipe a été affectée.

Dehors, la lune est pleine et le ciel dégagé permet de voir les étoiles qui brillent telles de petites lucioles dans le paysage diurne.

Ça m'aide à retrouver un semblant d'accalmie mais pas à tarir l'agacement qui fait bouillir mes veines.

Takemichi, espèce d'abruti !

En l'aidant à quitter le pays, je voulais qu'il fasse profil bas jusqu'à ce que l'affaire tombe dans l'oubli. Et le voilà qu'il se retrouve dans le rapport de l'un de mes officiers et de surcroît celui qui a le plus d'affinités avec le FBI.

FBI pour lequel bosse ma propre soeur.

Je jette mon mégot sur le sol en l'écrasant rageusement.

Non mais quel con, je vous jure !

J'ai risqué ma carrière au sein de la police spécial du Japon pour sa tête et il n'est même pas fichu d'agir en conséquence !

Qu'est-ce que j'ai gagné à l'aider alors, si ce n'est des problèmes ?

Eheh...

Takemichi Hanagaki a toujours eu un don pour s'attirer des problèmes de toute façon.

Cette pensée me rend nostalgique.

Je repense brièvement à notre rencontre, quand on était encore deux adolescents purement insouciants. Il avait deux ans de plus que moi et était le copain de ma soeur. J'avais quatorze ans à l'époque et lui seize.

Je ne sais pas trop comment on s'est retrouvés à partager plus que de l'amitié dans le dos de ma soeur.

Quand elle l'a su, j'ai cru qu'elle allait m'en vouloir et nous détester tout les deux.

J'ai été surpris quand elle l'a relativement bien pris et qu'elle a simplement préféré se concentrer sur ses ambitions et ses rêves.

Avec le temps, les choses ont bien changé et j'ai pû faire le deuil de ma relation avec lui. Cependant, je suis persuadé que malgré l'indifférence dont elle fait preuve aujourd'hui, Hinata, elle, est encore éperdument amoureuse de lui. Peu importe à quel point elle essaie de se voiler la face.

Je soupire ( encore) et retrouve le calme plat de mon bureau et son bordel que je qualifie d'organisé.

Il faut que je me calme et que je réfléchisse.

Tout d'abord, si Jay m'a déposé son rapport il y a une heure, je présume qu'Hina' vient d'en recevoir la copie conforme sur son bureau au même moment.