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- Centre-ville, Tokyo, 13h32 -

- Hinata -

Je termine ma tasse de café en admirant, par la baie vitrée du salon de thé, le magnifique paysage urbain de Tokyo.

Il m'avait manqué, beaucoup même. Bien qu'il n'ait rien à voir avec les tours colorées et la douce neige de Moscou.

Je chéris chaque souvenir rattaché à ses rues qui m'ont vu grandir, les meilleurs comme les pires.

Un soupir m'échappe quand j'entends un raclement de chaise en face de moi. Sans prendre la peine de détourner mon regard de la vitre, je m'adresse à mon interlocuteur en employant mon meilleur ton neutre.

"- Tu es en retard Naoto."

Il ne me répond pas, ce qui me force à devoir porter mon attention sur lui. Même si je n'en ai aucune envie.

Son expression est neutre et ses traits fatigués. Il me rappelle notre père quand il rentrait éreinté d'une énième journée de travail interminable.

L'image m'irrite encore plus.

"- Tu comptes garder le silence ?

- Non, j'attends simplement que tu en arrives aux faits. Et sois concise s'il te plaît.

- Tu es bien pressé mon petit Naoto.

- C'est normal, tu as quand même eu le culot de me déplacer pour une affaire que tu m'as arraché...

- Pas complètement."

Il hausse un sourcil sans quitter son air neutre. Je sais que j'ai piqué sa curiosité mais il ne veut rien laisser paraître.

Depuis quand c'est aussi glacial entre nous ?

Je sors une chemise cartonnée de mon sac à main pendant qu'il commande un café, sans me quitter des yeux.

Je feuillette un instant les papiers à l'intérieur, cherchant le rapport qui m'intéresse.

Le noiraud reste imperturbable quand je glisse le papier face à lui. Il le saisit et le parcourt rapidement du regard avant de le déposer à nouveau sur la table.

"- C'est le rapport de Jay, je l'ai aussi reçu hier...

- Tu as autres choses à me dire là-dessus ?

- Je ne pense pas.

- Comment s'est-il retrouvé aux États-Unis ?

- Qu'est-ce que j'en sais ?

- Tu étais sur l'affaire. Je te connais Nao', tu ne fais jamais rien dans la demi-mesure et une erreur aussi stupide ça ne te ressemble pas."

Je le vois souffler puis sourire. Il tente de rester naturel mais je vois bien qu'il est tendu.

"- Travailler pour le FBI te rend paranoïaque Hina'.

- Je préfère être prudente.

- Et bien je vais te rassurer alors. Je ne sais pas comment il a fait pour quitter le pays, je n'y suis pour rien et tu as estimé que l'affaire n'était plus de mon ressort, je vais donc te laisser tirer des conclusions toute seule."

D'ɪᴄɪ ᴀ̀ ɴᴜʟʟᴇ ᴘᴀʀᴛOù les histoires vivent. Découvrez maintenant