Chapitre 19

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- Point de vue de Ben -

Morgann, qui avait les joues ruissellantes de larmes nous fit un signe pour que l'on attaque ce diable qui nous avait violemment enlevé un camarade. Juste le fait de penser que Tylor était mort fit, de larmes, se remplir mon regard. C'est donc avec une force décuplée que je m'acharnais sur le cuir qui constituait la peau du diable. Suivant mon exemple, les anges se mirent à frapper plus fort, plus rapidement. Enfin, une première blessure perce le cuir. De la blessure s'écoule un sang noir aux reflets de feu. Le mal incarné. Morgann, toujours sur le front du monstre finit par réussir à arracher une corne. Cette dernière passe du rouge au noir avant de "s'éteindre" complètement et de devenir grise. Morgann la lance avec un geste plein de rage, la corne vole, portée par la puissance du lancer. Le diable pousse un hurlement mais personne n'est ému par sa douleur. Encore suspendue dans les airs, la corne implose, lâchant un cri inhumain, aigu, gargouillant, terrifiant. Juste à l'entendre, mon sang se glace dans mes veines et mes poils se hérissent se peur sur mes bras. Je vois que tout les anges sont frappés par la même question. Les cornes du diable seraient-elles vivantes elles aussi ? Mais la question n'est pas la pour le moment. Gagner cette bataille et panser ses plaies.
Morgann fait un bond et commence à s'attaquer à la deuxième corne.
Qu'est-ce que ça représente arracher la corne d'un diable ?
Par exemple, Prenez un câble et mettez le sous tension, tendu entre deux objets lourds. Ce câble est composé d'une centaine de filins en métal. Arracher les cornes du diable revient à, à la force seule des bras, casser tout les filins. Autrement dit, pour se défaire de la première cornes à une telle vitesse, Morgann doit avoir une sacrée force. Je continue de frapper, laissant sortir toute ma tristesse sous forme de violence. Je crois que c'est la première et dernière fois de ma vie que je suis comme ça. Les joues baignées de larmes mais me battant comme un lion, avec toutes mes forces, mentales, physiques, surnaturelles. Toutes. Mais dans la cohue des anges, le diable à repris ses esprits. Nombre d'entre nous font un vol plané (non voulu et tombent dans les différents allées, buissons du parc. Il arrive à dégager un bras, mais avant qu'il n'aie pu atteindre Morgann, un ange particulièrement audacieux et doué frappe le bras, le tranchant. Malheureusement, comme pour allier malheur et horreur, le bras repousse, doucement, mais comme en souvenir de sa blessure, il n'y a plus que un doigt, au bout de la main. Morgann continue son dur labeur, le visage dégoulinant de larmes et de sueur. Je ne l'aurais pas cru d'une telle force. Elle est déjà arrivée à la moitié de la corne. Haranguant les anges de la voix, je regarde un instant autour de moi. Devant, les anges frappent avec la force du désespoir. Derrière, des dizaines d'anges sont secourus par d'autres. Blessés, morts. Un hurlement me ramène sur terre. Je vois comme au ralenti le bras du diable faucher un ange au niveau de la taille. Puis monter vers Morgann, qui a quasiment fini d'arracher la deuxième corne. Toutes les voix hurlent de terreur en même temps. Un long coutelas apparaît entre les doigts du diable et transperce Morgann de part en part.

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