A monoceros' tale

Chapitre 5

Sa maison qui avait vue sur la Terrasse Yujing lui semblait bien vide... Childe était parti pour Inazuma. La Tsaritsa avait décidé qu'il devait aller enquêter là-bas, après l'énorme débâcle causée par deux autres Exécuteurs envoyés sur place. Savoir que La Signora avait été tué par la Shogun Raiden et que Scaramouche était porté disparu avec le Gnosis de celle-ci... L'ancien Archon ne se sentait pas rassuré. Certes, le Onzième Exécuteur, le Jeune Sire des Fatui était un miraculé des batailles, un prodige du massacre, un bon stratège malgré sa manie de foncer dans le tas mais... Il avait peur de le perdre. Sa main se posa sur son cou, caressant la marque qui y était incrustée alors qu'un soupir s'échappait de ses lèvres.

Ses journées au Funérarium Wangsheng se suivaient et se ressemblaient... Il n'avait pas reçu de lettre de la part de Childe. Seul son lien avec son Alpha lui permettait de savoir qu'il était encore en vie mais guère plus.

- Zhongli, est-ce que tout va bien ? intervint une voix guillerette depuis la porte de son bureau.
- Je me porte parfaitement bien, Hu Tao. Je vous en remercie.

Elle entra malgré tout et referma la porte, s'y appuyant dessus quelques secondes avant de se diriger vers ledit bureau et s'y assit sur le coin, battant des jambes dans le vide. Zhongli reposa son pinceau et ses documents, croisant ses mains gantées devant lui en cette pose si familière. Il leva les yeux et croisa le regard mi inquiet mi inquisiteur de la Directrice.

- Vous avez besoin d'autre chose ?
- J'ai entendu dire que le Fatui était reparti et la majorité de ses troupes avec lui. Tu as l'air déprimé depuis ce moment, même moi je sais faire « 2 + 2 »
- ... Je suis désolé. Je vais tâcher de me concentrer davantage sur mon travail.
- Ce n'était pas ce que je voulais dire. Tu devrais prendre quelques jours de repos, la période est plutôt calme, on peut gérer avec La Passeuse et Meng.

Zhongli prit une profonde inspiration qu'il relâcha lentement puis hocha la tête. Peut-être devrait-il aller ailleurs en effet. Il termina ses dossiers en cours, s'excusa à nouveau auprès de Hu Tao qui lui fit signe de partir d'un geste amusé de la main et retourna chez lui. Mais une fois dans sa maison, il ne sut que faire. Il rangea ses objets de valeur, tria ses livres anciens et tout un tas de choses mais rien n'y fit, son esprit tournait en boucle sur l'absence de Childe. Au point qu'il finit par aller traîner sur les quais du Port, longeant les navires telle une âme en peine. Ce qu'il était. Est-ce que l'un d'eux pourrait l'emmener jusqu'à Inazuma ? Non, ça n'avait pas de sens. Inazuma avait fermé ses frontières et il se voyait mal aller à la Banque du Nord pour tenter de récolter des informations sur son partenaire. Cette situation lui fit presque regretter d'avoir abandonné son Gnosis et les pouvoirs divins qu'il conférait... En un claquement de doigts il aurait pu rejoindre Childe...

Dépité il remonta jusqu'à la Terrasse quand une voix âgée mais avenante l'interpela, le faisant s'arrêter avant de sourire.

- Madame Ping. Comment allez-vous ?
- Je vous retourne la question, mon très vieil ami.

Il eut un sourire discret, ayant bien sûr comprit que la vieille Adepte savait très bien qui il était en vérité. Elle l'invita à prendre le thé chez elle et une fois l'invitation acceptée, il ne fut aucunement surpris de se faire aspirer dans une théière, semblable à la sienne. La décoration était bien différente, tellement sereine et apaisante. Madame Ping leur servit à chacun une tasse de thé, une variété de feuilles ancienne et rare qu'il n'avait pas goûtée depuis longtemps. Ils discutèrent un long moment, en toute confiance et simplicité, l'aveu de s'être lié à lui vint naturellement. La dame âgée ne lui fit pas de remarque, après six mille ans à vivre seul, à réfuter chaque proposition de mariage... Il pouvait enfin se pencher sur son propre bonheur. Madame Ping posa sa main ridée sur celle forte de son Seigneur et lui sourit le plus chaleureusement possible.