Chapitre 3

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Ils se tournaient autour depuis plusieurs jours, c'était voué à arriver. Ce fut la dernière pensée cohérente qu'il put avoir avant que l'archer ne le fasse tomber sur son lit et ne l'embrasse à lui en voler son souffle. Pourtant, il devait le prévenir. Aujourd'hui n'était pas le bon jour pour se laisser aller à ce genre d'occupations mais le poids sur lui, les lèvres sur les siennes l'empêchaient de réfléchir de façon cohérente. « Childe... » laissa-t-il entendre, ses doigts agrippant les cheveux roux. Ce dernier ne fit que humer en réponse, occupé à essayer de défaire les attaches de son manteau long. « Childe, écoute moi, je- » essaya-t-il à nouveau, sa phrase se coupant à cause d'un coup de hanche contre les siennes. Il sentait quelque chose monter en lui, pas juste le plaisir, pas juste son Oméga qui se délectait de toute cette tension sexuelle, quelque chose de plus profond, de plus caché. De plus ancien.

Childe était bien trop absorbé par le fait d'enfin accéder à la peau nue de Zhongli pour se rendre compte que quelque chose était différent, mais lorsqu'une main bien plus large, et griffue, que d'habitude racla son cuir chevelu, il releva les yeux. Ceux de Zhongli étaient semblables à du lapis en fusion, brillant intensément, alors que sa pupille s'était étrécie à n'être plus qu'elliptique. Comme celle des serpents. Comme celle des dragons. La seconde main de Zhongli, accrochée à l'oreiller, était d'un noir profond, moiré de lignes dorées et ses doigts étaient plus crochus et larges, terminés par de grosses griffes semblables à des morceaux de lapis orangé. L'autre ouvrit la bouche, découvrant alors des dents bien plus pointues que la normale.

- J'ai essayé de te prévenir, Childe. J'ai du mal à retenir mon dragon.
- Ne le retiens pas. L'Exuvia est magnifique.

L'ancien Archon sentit ses joues rougirent mais au-delà de ça, il avait l'autorisation de se laisser aller n'est-ce pas ? Il relâcha donc le peu de contrôle qui lui restait, faisant pousser ses cornes d'or entre ses cheveux sombres, percevant ensuite la sensation à la fois familière et étrangère de sa queue de dragon poussant au bas de son dos. D'un puissant coup de rein, il renversa la situation, clouant le Fatui contre le matelas. D'une seule main il lui retint les deux siennes et se pencha vers lui, plongeant son nez contre son cou, reniflant pleinement son odeur avant de lécher de la base du cou jusqu'au lobe de l'oreille.

- Zhongli ? hasarda Childe, surprit.
- Non, répondit l'autre. Pas tout à fait.

Il continua à le sentir et le lécher, son corps se moulant contre le sien. Il se fit une place entre ses jambes et l'embrassa à nouveau, utilisant les griffes de sa main libre pour défaire les vêtements de l'autre. Childe était à la fois excité de la situation et un poil inquiet. Tous les Omégas avaient-ils ce genre de changement de personnalité ? Son Zhongli si propre sur lui, prudent et élégant était désormais une bête sauvage, magnifique et diablement sexy. Il frissonna en sentant les griffes de lapis frôler sa peau, égratignant très légèrement ses pectoraux puis ses côtes.

- Tous les Omégas sont comme ça ?

Zhongli se redressa alors, ses longs cheveux libérés de leur barrette se rependant librement sur ses épaules comme de la soie. Il le regarda fixement, sans bouger un muscle, en une attitude purement reptilienne. Puis il pencha doucement la tête, comme son Zhongli habituel mais le sourire qui étira ses lèvres était aussi sensuel qu'inquiétant.

- Je ne suis pas juste un Oméga, mon petit humain. Je suis l'Exuvia, je suis la forme d'Adepte de « Zhongli ». Je suis l'essence primitive de celui qui se fit appeler Morax et qui devint Rex Lapis, l'Archon Geo.
- L'Exuvia... répéta-t-il en déglutissant.

Il ne se souvenait que trop bien de ce dragon géant tombant du ciel, sa forme splendide et féroce, brisée au sol. C'était une illusion, un faux corps, il le savait maintenant mais... Le souvenir glaça son cœur et il émit un petit son de détresse. Le dragon se rapprocha alors, embrassant ses joues puis ses lèvres, les mordillant de ses dents trop affûtées. Il revint butiner son cou, le léchant avant de remonter pour susurrer à son oreille.

A monoceros' taleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant