L' art d'aimer

Chapitre 18

Point de vue d'Alice.

Ma main et bander, plusieurs points de suture, bravo Alice. Je me demande encore ce que Derreck fait là. Pourquoi est-il si sensible et gentil alors qu'il a été monstrueux avec moi ? Malgré tout, je ne peux m'empêcher d'être heureuse qu'il soit près de moi. J'ai l'impression de revivre même si au fond de moi, il m'a fait énormément de mal. Il revient avec l'ordonnance et décide de me ramener chez moi. Je ne dis toujours rien, que dire ?

Derreck: dis-moi quelque chose.

Je regarde la route et garde le silence.

Derreck: Je suis vraiment un crétin.

Je me mets à sourire.

Alice: C'est peu dire en effet.

Derreck : J'ai déshérité ma mère.

Je le regarde étonné par ce qu'il me dit. Il a les yeux face à la route, mais j'ai l'impression que ses yeux sont ailleurs.

Derreck: C'est une personne qui était avec lui pour l'argent. Elle l'a trompé plusieurs fois. À un moment donné, il est tombé gravement malade, un cancer. Il était si amoureux, si désespéré, je pense que ça l'a tuer. Elle n'a pas vraiment été là pour lui, et à sa mort, j'ai hérité de tout. Ça l'a rendu folle, je me souviens encore de son regard quand elle l'a su. Je suis resté proche d'elle... Enfin, si on peut dire ça de cette façon, mais...

Alice: Mais ?

Derreck: Mais elle détruira tout sur son passage, je m'en suis rendu compte à mes dépens. Un peu trop, tard, je dirais, mais maintenant, c'est terminé.

Alice: Qu'est-ce que tu veux dire ?

Derreck: Je lui ai dit de s'en aller, et de ne plus jamais revenir vers moi.

Je suis étonné, une partie de moi et heureuse qu'il puisse être se débarrasser de cette personne. Et je suis étonné par cette relation. Je trouve cette femme atroce, comment a-t-elle pu faire ça à son mari ? Et surtout à son fils.

Alice: C'est probablement mieux ainsi.

Il se met à sourire amèrement. Il m'aide à sortir de la voiture et tu m'emmènes à la maison. Je m'assieds sur le canapé et ferme les yeux légèrement. j'ai un petit vertige, et ma main me lance douloureusement. Derreck me ramène un verre d'eau avec un comprimé, il s'assied près de moi.

Derreck: Tiens, pour la douleur.

Je le prends et l'avale d'une traite. Je ne sais pas vraiment ce qu'il me prend, mais je mets ma tête sur son épaule. Il paraît surpris et me caresse la joue. Cela me fait du bien que cette situation soit compliquée. Bien qu'il met fait du mal, à l'heure actuelle, j'ai besoin de le sentir près de moi.

Derreck: Je te demande pardon pour tout ce que j'ai pu te faire.

Je respire lentement, il s'est confié à moi... À mon tour.

Alice: Quand j'ai rencontré Lucas, on était au collège. C'était dans ma période gothique.

Je l'entends rire et me regarder dans les yeux.

Derreck: Gothique ? Qu'est-ce que je n'aurais pas donné pour voir ça.

Alice: J'ai des photos, avec les mèches violet et blanc. Je me souviens encore de cette période. Je jouais la rebelle, mais au fond, je ne l'étais pas vraiment. C'était surtout un style, et je crois que Lucas l'a remarqué tout de suite. Ont à commencer à se fréquenter. Amicalement bien sûr et puis je suis tombé éperdument amoureuse de lui. Il était parfait et par chance, il m'aimait aussi. Notre amour à perdurer jusqu'au lycée et l'université. Le problème, c'est que ses parents étaient contre. Je n'étais pas d'un milieu aisé, mon père avait juste une petite bibliothèque. Alors j'étais forcément la personne qui voulait à son argent. Ils n'ont pas réussi à nous séparer. Et quand on a décidé de se marier, ils lui ont demandé de choisir entre eux ou moi. Et c'est moi qu'il a choisi.

Je ferme les yeux un instant, mes souvenirs sont moins douloureux que ce que j'aurais pensé.

Alice: On s'est marié, en présence de Ryan. Je suis tombé enceinte rapidement et ce n'était pas voulu. Mais Lucas était si heureux. Je n'ai pas terminé mon année, mais lui a réussi à terminer ses études de commerce. Notre fille Luna, est tombée malade assez rapidement, on a découvert qu'elle avait un problème cardiaque extrêmement rare, elle avait trois mois à l'époque. On savait qu'on ne pouvait rien faire, qu'elle était condamnée. Mais on voulait au moins qu'elle ait une belle vie le temps que ça pouvait durer.

Je prends ma respiration et il m'enlace tendrement.

Alice: Pour financer l'hospitalisation et les soins, Lucas a demandé à ses parents. Ils l'on jeté, ça leur était égale. Ryan nous a aidées comme il pouvait, mais Lucas a dû trouver un deuxième travail. Il passait la plupart de son temps à travailler. Avec ça, en plus de financer tout ce qu'il fallait, elle a pu avoir plusieurs cadeaux. Beaucoup de choses qu'elle voulait avoir.

Je respire douloureusement et il le ressent, il me laisse prendre mon temps et me caresse la joue.

Lucas est rentré tard du travail, il pleuvait beaucoup. Il travaillait trop et dormait peu. Il a eu un accident de voiture... Il est mort sur le coup.

Derreck: Je suis tellement désolée, tu ne peux même pas t'imaginer à quel point.

Je le regarde droit dans les yeux.

Alice: Tu m'as fait souffrir, je ne pensais pas que ça puisse être possible après tout ce que j'ai pu vivre... Mais tu m'as vraiment fait souffrir.

Une larme roule sur sa joue, je l'essuie avec mon pouce. Étonner qu'il puisse pleurer et touché a la fois. Je ferme les yeux, je suis heureuse d'avoir pu lui raconter mon histoire. Ça m'enlève un poids à l'intérieur de moi.

Derreck: Je t'aime.

J'ouvre les yeux, est-ce que j'ai bien entendu ça ?

Alice: Qu... quoi ?

Il se met face à moi et prend mes mains dans les siennes.

Derreck: Je t'aime, vraiment, pour tout ce que tu es. Tu es la femme la plus sensible que je connaisse. Tu n'as pas peur de dire ce que tu penses. Tu n'as pas peur de mon nom, de vouloir me vexer. Je suis tombé amoureux de toi le premier jour où je t'ai vu. Parce que tu m'as dit ce que tu pensais sans même avoir peur.

Mon cœur bat rapidement. Mon Dieu, mon cœur bat... Comment ça peut être possible. À moins que... À moins que je ressente la même chose pour lui.