Je n’ai pas le temps de réagir que Meiko plonge dans l’eau du haut de la cascade. Il fond sur la fille du onze, la rattrape et s’acharne dessus à coups de poings. Le canon retentit après cinq minutes interminables. Calvin et moi croyons alors que Meiko va revenir vers nous, soulager d’avoir vengé sa sœur. Malheureusement, nous ne sommes qu’au début de nos surprises. Il s’empare du corps sans vie de la pauvre jeune fille et le démembre tel un vulgaire pantin. Calvin me regarde l’air écœuré, nous sommes paralysés face à l’horrible spectacle qui se déroule sous nos yeux. Mais ce n’est que lorsque notre allié commence à dévorer sa victime que nous réagissons et décidons d’intervenir. Nous descendons le long de la cascade à vive allure sur un chemin dangereux et caillouteux. Une fois au bord de l’eau, sans aucune hésitation, nous plongeons. Venant du district quatre, je nage plus vite que n’importe quel tribut, excepté Zohé. J’arrive donc en premier à hauteur de Meiko, je le tire violement en arrière, mais il s’agrippe à un rocher dans l’eau. Calvin nous rejoint, et m’aide à l’entrainer vers la berge, loin du cadavre de la jeune fille qui n’aura eu aucune chance.
Une fois sur la terre ferme, Meiko arrête de se débattre et s’endort d’épuisement. Nous le trainons jusqu’à l’abri et le couchons.
-Tu as vu ce qu’il a fait, ce n’est pas humain ! s’exclame Calvin.
-Les Hunger Games ne sont pas humains.
-Finnick, là c’est du cannibalisme !
-Je sais mais il a pété les plombs, il a pensé à sa sœur. Je te rappelle qu’il la vu mourir, explosée par un geyser !
-Je sais bien, moi aussi je suis triste. Mais je pense qu’il faut garder un œil sur lui, on ne sait jamais.
Après avoir mangé un lapin pour satisfaire notre faim, je me couche dans mon coin. Quant à Calvin, il prend le tour de garde.
Lorsque j’ouvre les yeux, Meiko dort toujours mais Calvin n’est pas là. Pris de panique, je sors précipitamment de l’abri et regarde, affolé dans toutes les directions ; rien ! Je cours vers la cascade et soulagé, je le découvre en train de pêcher.
- Quel heure est-il ? je demande.
-Environ onze heures, Meiko dort encore ?
-Onze heures ! Tu aurais pu me réveiller plus tôt ! Et oui il dort, et encore pour un certain moment je pense.
-Très bien, ça nous évitera de le surveiller.
Je l’aide à vider les poissons qu’il a pêché puis nous les faisons cuire discrètement dans une petite cavité qui fait office de four. Grace aux allumettes de Meiko que nous avons pris dans son sac. Comme nous l’avions prévu, notre four improvisé ne laisse s’échapper que très peu de fumée, personne ne peut donc nous repérer. Calvin a fait de belles prises, il a pêché une demi-douzaine de magnifiques carpes koï. Cela tombe plutôt bien car c’est ma spécialité. C’est donc logiquement moi qui les cuisine.
Avant de partir en reconnaissance, Calvin vérifie que Meiko dort toujours profondément puis nous partons à l’opposé de là où nous sommes arrivés la veille.
-Je me demandais, à quoi sert ton sac de filets ? me questionne le jeune garçon de quinze ans en marchant.
-Tiens, c’est vrai, je l’avais oublié, je lui réponds. Etant donné que mon district est celui de la pêche je sais faire des pièges de filet, nous avons des cours spécifiques là-dessus.
- C’est bon, j’ai une idée ! Il nous suffit d’installer des pièges tout autour de l’abri pour être plus tranquille la nuit !
-Oui, bien joué ! Mais il faut s’y mettre tout de suite si on veut finir avant la nuit.
Un sourire se dessine sur le visage de Calvin. Il doit simplement être heureux d’avoir eu cette idée qui, je n’en doute pas, fonctionnera.
L’installation est fastidieuse et longue, sous une chaleur atroce. Nous continuons malgré tout pendant des heures tout en discutant comme de vieux amis.
- Récapitulons, tous les carrières sont encore en vie donc les districts un, deux et quatre sont encore au complet. Meiko et moi sommes également en vie, réfléchit mon ami. Il ne reste plus que la fille du sept qui est sûrement seule. C’est assez encourageant, nous approchons du grand final et de la victoire !
Je suis d’abord heureux des paroles de Calvin, jusqu’à ce que je me souvienne d’un détail, un détail qui peut tout changer : il n’y aura qu’un seul vainqueur des Hunger Games. L’un de nous devra mourir pour que l’autre gagne. Je vois à l’expression du jeune garçon qu’il a saisi mes pensées.
-Il n’y en aura qu’un n’est-ce pas ?
-Malheureusement oui, mais il faut se battre ensemble jusqu’à la fin, séparés nous serons trop vulnérables, dis-je.
-Je sais, mais que se passera t-il s’il ne reste que nous deux ?
-Ne pensons pas à ça, ici il faut vivre au jour le jour.
-Tu as raison, il ne faudrait pas que Zohé gagne, me dit-il avec un clin d’œil.
Extérieurement je souris à sa petite boutade, mais intérieurement, je bous à tel point que je pourrais exploser.
Une fois l’installation terminée, nous allons chasser. Grâce à l’arc de Philippine que Calvin a récupéré et à mon habileté au trident, nous tuons un chevreuil et deux lapins.
A la tombée de la nuit, nous rentrons à notre cabane.
-Meiko dort encore… souffle Calvin. Il devient un boulet.
Nous mangeons un morceau de chevreuil cru et je me couche car Calvin prend le premier tour de garde. Mais quelques heures plus tard, Quelque chose me tire violemment de mon sommeil, on vient de m’entailler le ventre.
VOUS LISEZ
Hunger Games - Finnick Odair
FanfictionToute l'histoire de Finnick Odair depuis sa propre moisson jusqu'a la rebellion des districts contre le capitole.