Chapitre 4: La Parade

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Le Capitole ! Je hais ce lieu, mais le fait d’y être pour de vrai et non plus de ne plus le regarder à travers la télévision, me clous sur place. Zohé me fixe et me demande :

-Qu’est ce qui ne va pas ?

Je réfléchis et je me lance, je leurs avoue l’histoire de mon grand frère :

-Il y a maintenant six ans, j’avais encore un frère. Il avait dix-huit ans, il revenait du travail avec plus de poissons qu’il n’est permis d’en ramener chez soi. Il avait volé pour nourrir une personne dans la détresse qu’il avait rencontrée la veille. Quand un pacificateur du Capitole lui demanda de vider son sac, il s’enfuit et le garde lui planta une balle dans la tête. J’avais vu toute la scène car j’avais accompagné mon frère et non mon père ce jour-là. Depuis ce moment, je déteste le Capitole et je me ferai un plaisir de l’anéantir.

 Trois paires d’yeux me dévisagent et Césaria me conseille de ne plus jamais exprimer oralement ce genre de pensée. J’ai de la chance me dit-elle qu’il n’y ait pas de caméra dans le train sinon je serais mis à mort. Je lui promets de ne plus recommencer mais mon avis ne changera jamais. Des larmes coulent le long de mes joues.

Finalement nous sortons du train pour nous retrouver dans la gare, où une foule immense nous attend. J’entends plusieurs fois mon nom prononcer par des jeunes filles, souvent agrémenté d’un adjectif comme « le plus beau » ou « le meilleur ». Je ne sais pas quoi en penser : cela me fait plaisir c’est sur,  mais ce sont tout de même des habitantes du Capitole.

Césaria, Mags, Zohé et moi-même sommes escortés jusqu’à un hangar où un hovercraft nous attend. Ce sera la première fois que je monterai dans l’un d’eux. Ces grands vaisseaux qui disparaissent en un éclair dans le ciel. Ce sont également eux qui ramassent les cadavres lors des jeux. Cette pensée me rappelle pourquoi je suis là et le sourire qu’affiche mon visage s’efface aussitôt.

Lorsque nous sommes à proximité de l’hovercraft, quatre échelles en tombent pour atterrir à nos pieds. Je saisis la plus proche de moi et me retrouve tétanisé. Je ne peux plus bouger, je pense que l’échelle est électrifiée, ce qui permet à la personne qui s’y accroche de ne pas tomber lors de la remontée. Une fois à l’intérieur de l’aéroglisseur, le courant s’arrête, et je me retrouve enfin libre de mes mouvements.

Le voyage ne dure pas très longtemps, dix minutes au maximum. Quand nous atterrissons, on m’apprend que je suis dans le centre de transformation. Le lieu où tous les tributs sont coiffés, maquillés et habillés pour la parade. Mon équipe de préparation est composée de Malie, Félia et Darwin. Malie et Félia s’occupent de mon corps : faire disparaitre les cicatrices et les imperfections pendant que Darwin se charge de mes cheveux.

-Tu as beaucoup de cicatrices Finnick ! Me dit Malie.

-Ce sont les hameçons qui font ça, quand ils reviennent et se plantent dans votre peau, je réponds avec un sourire.

Elle pose sa main sur sa bouche avec une tête horrifiée et me plaint de devoir endurer cela.

-Mon styliste n’est pas présent ? Je questionne.

-Paola viendra te voir une fois que nous en aurons terminé avec toi, me garantit mon coiffeur.

Une heure plus tard, je découvre enfin ma styliste, elle est très jeune et ses cheveux roux font ressortir ses très beaux yeux bleus. Elle est plutôt gentille pour quelqu’un du Capitole et me propose une idée pour la parade.

-Tu me dis si ça ne te convient pas mais comme il faut être habillé en référence à son district pour le défilé, je pense que le fait d’être en maillot de bain pourrait faire une bonne impression. Bien sur, en te voyant, je suis très heureuse car ton corps musclé pourra être mis en valeur.

-Ca ne me parait pas trop mal. Et Zohé, elle est d’accord ?

-Oui, son styliste, Rafaelo lui a déjà demandé son avis.

Paola, me tend un short de bain noir gravé d’un grand quatre vert comme la couleur de mes yeux. Je l’enfile et trouve qu’il me va à merveille. Je vois dans les yeux de ma styliste qu’elle est très fière d’avoir eu cette idée.

Lorsque j’arrive vers mon char de parade, j’aperçois Zohé et la rejoins. Elle est vêtue d’un maillot deux pièces aux couleurs identiques au mien. Elle est magnifique.

Une voix nous annonce qu’il faut monter sur les chars.

-N’oublie pas, il faut sourire, il y a beaucoup de sponsors dans le public, il faut faire bonne impression. Etre magnifique ne suffit pas, je lui conseille.

-Ne t’inquiète pas, on va faire un malheur.

Devant nous, les grandes portes s’ouvrent et les chars avancent tirés par de splendides chevaux blancs. Ils sont rangés dans l’ordre du district qu’ils représentent, le un ouvre la marche et le douze la ferme.

L’allée qui mène au camp d’entrainement, notre destination, est immense. Il y a des gradins de chaque côté. Les spectateurs hurlent le nom de Zohé et le mien. Le public nous adore déjà.

-Je te l’avais dit ! me lance-t-elle.

Les chars s’arrêtent et se mettent en ligne. Le président Snow regarde les tributs et déclare :

- Bienvenue ! Tributs, je vous souhaite la bienvenue ! Nous saluons votre courage et votre sacrifice ! Nous vous souhaitons de joyeux Hunger Games et puisse le sort vous être favorable !

Sur ces mots, les chars se remettent en marche, puis nous entrons dans le camp d’entrainement. Nous y resterons trois jours pour nous entrainer puis nous aurons des examens pour être notés, la veille de l’entrée dans l’arène.

Hunger Games - Finnick OdairOù les histoires vivent. Découvrez maintenant