Chapitre 19

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Le vent frais vient caresser mon visage. J'ouvre les yeux en grand et mon cœur se gonfle de soulagement lorsque je vois le monde qui m'entoure. Je suis de retour. Je bouge mes doigts pour les dégourdir et je suis obligée de faire craquer tous mes muscles pour pouvoir me détendre. La rigidité cadavérique, quel horreur. J'observe avec curiosité la forêt qui me fait face. Où suis-je ? Je touche mon perfecto et souris en le sentant indemne. Il a même réussi à me faire revenir ma veste préférée. 

Je lâche un rire en secouant la tête et lève le visage vers le ciel. 

-Merci mon vieux. On se reverra ! Je sens un bout de papier dans ma main et lorsque je le porte à mes yeux, je vois le contrat que mon archange à fait signer à dieu. Par Odin, cette phrase n'a aucun sens ! Je plis le papier et le fourre dans la poche de mon manteau. Je pense que je vais l'encadrer. 

-Dégage d'ici ! On en a marre de te voir te souler la gueule tous les soirs, et déclencher des bagarres. Ne reviens plus ! 

-Aller vous faire foutre ! Cette voix... Je n'ose me retourner par peur d'assister à une nouvelle vision, à un nouveau mirage. 

-Ecoute, t'as sauvé le monde et tout, on t'est reconnaissant mais ne remets plus jamais les pieds dans mon bar. Je finis par prendre mon courage à deux mains et je me retourne. Je me trouve sur un parking plein de moto. Je le vois me tourner le dos. Un homme d'une quarantaine d'année lui hurle dessus et je ne pense pas que James l'écoute. L'homme lui tourne le dos et claque la porte du bar derrière lui. 

-Espèce d'enculé ! J'hésite à m'avancer, la peur me tord toujours l'estomac pourtant mes jambes me font avancer. Je détruis les mètres qui nous sépare, ma détermination s'intensifie à chacun de mes pas. Lorsqu'enfin je me retrouve face à son dos, j'hésite une nouvelle fois à le toucher mais le besoin prend le contrôle de mon corps. 

J'ai besoin de le sentir contre moi, j'ai besoin de le voir, besoin de le toucher, besoin de lui parler, putain je vendrais mes ailes pour l'embrasser ! 

Ma main se pose délicatement sur son épaule et je sens ses muscles se contracter sous mes doigts. Ma respiration devient laborieuse et j'entends la sienne se couper. Mes doigts serrent le cuir de sa veste et je pose ma seconde main sur son dos. Avec une infime lenteur, je le fais se retourner. Il suit le mouvement, ses muscles crispés, prêt à combattre. Mais il ignore que les combats c'est fini pour nous. Je ne reviens pas pour continuer à me battre, je reviens pour enfin vivre ma vie. Je reviens pour lui. 

James finit par me faire face mais ses paupières sont clauses. Je prends son visage en coupe entre mes mains. Mes pouces caresses délicatement ses joues et je vois une larme couler sur sa peau. Je l'essuie du bout du doigts. 

-Je n'ai plus la force d'espérer ton retour. Je n'ai pas la force d'ouvrir les yeux et de me rendre compte que tu n'es pas là. Que mon esprit me joue encore une fois des tours. Sa voix n'est qu'un murmure et j'ai mal, j'ai mal d'entendre la douleur dans sa voix. Je ne sais pas depuis combien de temps je suis partie, je ne sais pas ce qu'il a subit. Après tous je suis partie en lui disant que je l'aimais et je ne lui ai pas laissé le temps de répondre. Il m'a tué et je ne peux qu'imaginer la peine qui a été la sienne. 

Je me mets sur la pointe des pieds pour me retrouve face à son si beau visage. Je savoure la sensation de sa peau contre la mienne. Mon front se pose contre le sien et après une grande inspiration, j'arrive enfin à sortir des mots de ma bouche. 

-Je t'aime... 

Alors, je sais, c'est pas terrible mais je n'ai pas la force d'en dire plus, et ça me semble être là seule chose à dire. Lorsque je vois enfin ses paupières s'ouvrirent lentement, lorsque son regard bleu plonge dans le mien, mon cœur chavire. 

-Je t'aime tellement, James. Je lui laisse à peine le temps de réagir que j'attrape son visage et plaque mes lèvres violement contre les siennes. Il met une seconde pour réagir et cette seconde est si longue qu'elle est capable de me briser si elle dure éternellement. Heureusement, il finit par réagir. Il me saisi à la taille et me soulève dans ses bras, j'enroule instinctivement mes jambes autour de sa taille et l'embrasse comme une assoiffé. Il me rend mon baiser avec tant de passion que je me sens étourdie. Ses lèvres me dévorent, elles me marquent, elles me font sienne. Sa langue finit par franchir la barrière de mes lèvres et elle vient enlacer la mienne. 

Mes bras s'enroulent autour de sa nuque pour le garder contre moi et je l'embrasse à n'en plus pouvoir. Il finit par m'attraper les cheveux et il me tire la tête pour se libérer de mon emprise. 

-Comment peux-tu être là ? 

-Je retrouverai toujours le chemin qui me mène à toi. 

-Mais comment as-tu fait ? Sa voix n'est qu'un murmure et je le vois dans son regard qu'il doute encore de ma présence. 

-Je détruirai l'enfer et le paradis pour te retrouver. Je te reviendrai toujours mon amour. J'embrasse avec douceur le bout de son nez, ses paupières puis ses joues et je finis par déposer un chaste baiser sur ses lèvres. La mort elle-même n'est pas assez forte pour me garder loin de toi. 

-Tu as intérêt de dire vrai parce que je ne suis pas capable d'avancer sans toi. J'ai cru t'avoir perdu pour toujours. Je venais enfin de te retrouver et j'ai cru te perdre... 

-Jamais, même dans l'obscurité je te reviendrais, même le diable ne pourra m'arracher à tes bras, les anges eux-mêmes sont incapable de me forcer à rester loin de toi. 

-Je t'aime. Je relève vivement la tête et plonge dans son regard azur. J'aurai du te le dire bien plus tôt. J'aurai du t'avouer mes sentiments à l'instant où je t'ai retrouvé mais la peur, l'inconnu... Je n'ai pas osé et je n'aurai pas pu avancer sans que tu saches à quel point je t'aime. Je t'ai aimé le jour où tu m'as insulté la première fois. Toi, la femme que tous le monde détester sur le camp mais que tous le monde ne pouvait s'empêcher d'admirer. Mon cœur a réellement commencé à battre le jour où j'ai posé mes lèvres sur les tiennes. Jamais plus je ne te laisserai partir. Je t'aime à en crever Cassandra ! 

Nos lèvres se retrouvent dans une étreinte enflammé et je me laisse emporter par cette vague de bonheur qui me traverse. J'ai enfin trouvé ma place, je suis enfin chez moi avec lui. Nous avons encore tellement de chose à vivre, tant de chose à voir. J'ai beaucoup de chose à me faire pardonner, je le sais, mais maintenant que nous sommes ensemble, plus rien ne me semble insurmontable. Nous y arriverons, ensemble. Le temps n'a pas pu nous séparer, la guerre n'a pas pu nous détruire, la haine n'a pas pu nous arrêter et la mort, elle même, n'a pas réussi nous éloigner l'un de l'autre. Si je reste avec lui, je sais que tous est possible, rien ne me stoppera jamais tant qu'il sera à mes côtés. 

C'est l'heure pour nous d'enfin vivre et d'arrêter de survivre. 

The Red Swan -Fini-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant