A la Croisée des Destins - Sirius et Regulus Black/Meredith Lestrange Tome 3

37 La Disparition de Voldemort

Elle est si bien, là ou elle est. Elle ne soufre plus, elle est en paix, enfin. Elle veux rester là, l'esprit en repos.

Elle a l'impression de flotter entre rêve et réalité.

Mais quelque chose l'attire hors de ce bien être. Elle s'y accroche de toutes ses forces, mais déjà, des pensées confuses affleurent sa conscience, des sensations étranges, des sons, comme à travers un épaix brouillard, incohérents, indistinct.

Peu à peu, ils se précisent, un son, une odeur, le toucher un peu rêche, un drap, sans doute, mais pas du satin.
Au fil de ses pensées décousues, elle quitte le pays du rêve, entre peu à peu dans le monde réel.

Elle ne veut pas se réveiller. Elle a peur, Peur de cette souffrance chevillée à son corps meurtri.

Pourtant, elle ne souffre pas. Elle se sent légère, aérienne.
Jusqu'à ce qu'une voix familière résonne, entêtante, insistante.

Cette voix, elle la connaît, mais elle est trop confuse, pour la reconnaître, pour comprendre ce qu'elle dit.

Elle tente d'ouvrir les yeux, mais ses paupières sont lourdes, beaucoup trop lourdes, pour qu'elle puisse les soulever.

Elle se concentre sur un mouvement, un geste, mais son corps ne lui obeit pas. Elle veut parler, se manifester, mais aucun son ne sort de sa bouche.

Elle ignore ou elle se trouve, alors elle cherche à comprendre.

Elle est si faible. Elle n'a aucune force.
Alors elle se concentre sur un seul point.
Bouger un bras, une main, un doigt.
A son grand soulagement, elle y parvient.

C'est un mouvement bref, à peine perceptible.
Mais pour elle, c'est un véritable exploit, un
triomphe.
Elle exulte, intérieurement.
Elle ferme les yeux, épuisée par tant d'effort.

Elle se réveille de nouveau.
Tout est silencieux, si calme. Mais elle est plongée dans l'obscurité. Elle ne supporte pas d'être dans le noir.

Elle a peur, à présent.
Elle panique, elle s'agite, hurle. Mais rien ne bouge, pas un muscle, pas un son.
Son esprit est prisonnièr de son corps.
Elle étouffe. Un étau lui serre la gorge, l'étrangle.
Elle se débat, s'épuise sombre de nouveau dans l'inconscience.

Les jours passent, elle reprend des forces, lentement.
Les souvenirs affluent.
Des odeurs, des sons.
Elle est terrifiée, coincée dans son pire cauchemar, dans une obscurité totale qui la rend folle.

Elle entend sa voix, grave, rauque.
Son odeur rance, écoeurante, mélange de tabac froid et de whisky.
Il est couché sur elle. Il est lourd, il sent la sueur.
Ses mains écrasent de poitrine la broie.
Elle se débat, hurle, et puis...la danse des visages ricanant commence.
Ils la hantent. Elle en a peur, mais ignore pourquoi.

Et puis, ses yeux s'ouvrent enfin.
Elle y voit flou, mais elle n'est plus dans le noir.
La lueur blafarde d'une lampe éclaire faiblement une petite pièce blanche.

Peu à peu, l'image se précise, devient plus nette.
C'est une chambre d'hôpital.
Que fait elle là ? Comment est elle arrivée ici ?

Elle veut comprendre. Mais c'est tellement difficile d'y voir clair, tout est tellement embrouillé.
Elle tente de faire la part du rêve et de la réalité, mais c'est trop difficile.
Et elle sombre de nouveau.

Parce qu'il veille sur elle Sirius n'a pas revu James depuis longtemps. Lily lui a écrit, envoyé une photo de Harry, juché sur son balai jouet.

Ils lui manquent terriblement.
Et il est inquiet aussi.
Peter est allé les voir, Lily le lui a écrit
Il lui avait pourtant interdit de sortir de sa cachette.