La mécanique de ses larmes (Snape x oc)

Chapitre 15

Yoooo ! Je poste pas à 3h du mat pour une fois haha ! Le chap est sympa je trouve, c'est un point de vue Severus !

C'est écrit sur Fragile world de Alberto Rosende

Bonne lecture 

Chapitre 15

Dans l'atmosphère sombre et humide de sa salle de classe, le maître des potions écrivait d'un air las la recette d'une potion au tableau pour des élèves de sixième année. Il se demanda quelles étaient les probabilités pour qu'au moins un sorcier réalise une potion acceptable, il avait l'impression que le niveau diminuait d'année en année inéluctablement. D'aucuns diraient que c'était son niveau d'exigence qui augmentait ou qui avait toujours été trop haut... Mensonges.

Il disposa les différents ingrédients sur une table centrale et s'assit à son bureau. Les élèves écoutèrent les consignes et se mirent au travail par pair. Severus les laissa avancer et entama l'épuisante correction d'un paquet de parchemins. Mais, il fallait se rendre à l'évidence, bien d'autres pensées envahissaient son esprit l'empêchant de gribouiller de rouge les parchemins de manière cohérente.

Deux semaines s'étaient écoulées depuis le baiser à l'issue du bal échangé avec Azaela et, dans la nuit qui avait suivi, il avait immédiatement émis des remords. Il n'avait d'ailleurs pas dormi, se retournant encore et encore dans son lit, ressassant les mêmes éternelles questions qui formaient sa prison. Avait-il le droit de l'embrasser ? Avait-il le droit de ne ressentir ne serait-ce qu'une once de plaisir ou de bonheur ? Ne trahissait-il pas ses sentiments avec Lily ? De quels droits emmenait-il Azaela dans ses propres démons ? Elle n'avait rien demandé, ne connaissait pas Lily, ne connaissait pas son passé de mangemorts. Peut-être avait-elle connu des parents, des amis, des proches victimes des atrocités des partisans du Seigneur des Ténèbres, ou elle-même. Il ne pouvait pas lui imposer sa présence. Elle méritait mieux que ça.

Alors, il avait fait ce qu'il lui semblait le plus juste. Il l'avait repoussée. Il lui avait expliqué que c'était une erreur et qu'il regrettait, que rien ne se passerait entre eux deux. Il n'oublierait jamais le regard d'incompréhension, de déception et de détresse qu'elle lui avait lancé. Sa poitrine s'était décomposée à chaque mot prononcé, il n'aurait pas fallu beaucoup plus pour que son visage se fissure et que son masque d'émotion se brise sur le sol. 

Azaela n'avait pas versé une seule larme. En même temps, ça n'avait été qu'un baiser. A quoi s'attendait-il ? Force était de constater que pour lui ça avait été bien plus. C'était un saut dans l'inconnu. C'était une nouveauté. C'était un baiser comme il n'en avait pas fait depuis si longtemps, un baiser où il n'avait pas pensé à Lily, où il avait presque oublié Lily. Et il en était terrifié. Il ne pouvait prendre le risque que les yeux d'Azaela remplacent petit à petit ceux de Lily dans sa tête, dans ses rêves, dans ses luttes. C'était son souvenir qui le guidait dans tous ses combats, c'était le fol espoir que tout ce qu'il accomplissait au côté de Dumbledore, atténuait un peu les horreurs qu'il avait perpétrés et qui avaient mené à la mort de Lily. C'était tout ce qui comptait depuis tant d'années. Que Lily lui pardonne. Coûte que coûte. Et finalement, le fait qu'elle ne soit plus de ce monde, arrangeait bien Albus, puisqu'elle ne lui pardonnerait jamais officiellement et donc il n'arrêterait jamais d'essayer. Par conséquent, Azaela menaçait cet équilibre qu'il avait mis tant de temps à construire.

Ainsi, depuis deux semaines, il l'évitait avec une facilité déconcertante, sans doute parce qu'elle l'évitait aussi. De la même manière qu'ils n'avaient été que des ombres l'un pour l'autre à la suite de son petit accident de legilimens, ils développaient de grands stratagèmes pour ne jamais se croiser dans les couloirs, aux repas ou dans quelques situations ou lieux qu'ils soient. Sans doute, s'il était en capacité d'effectuer un léger pas de côté, il trouverait ce comportement pathétique, mais il avait rarement réussi à avoir du recul dans tous les aspects de sa vie. Il se rendait toujours compte de ses erreurs trop tard.