𝐂𝐚𝐧 𝐰𝐞 𝐣𝐮𝐬𝐭 𝐠𝐨 𝐛𝐚𝐜𝐤 ? | 𝑘𝑎𝑡𝑠𝑢𝑑𝑒𝑘𝑢

𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝒒𝒖𝒂𝒕𝒓𝒆

Something that could really last forever,

Why do we sabotage things ?

*

Le corps de Deku repose contre le sien, sa tête est nichée dans son cou et sa respiration lui offre d'agréables frissons qu'il tente tant bien que mal de masquer lorsqu'elle vient s'échouer sur sa peau. Comme d'habitude, le mur en briques contre lequel ils sont appuyés n'est pas ce qu'il y a de plus confortable sur cette Terre et le sol dur n'est pas très apprécié par son postérieur. Même s'il aurait préféré se trouver dans une jolie chambre d'auberge ou même dans sa propre chambre, Katsuki ne dit rien, ne bronche pas et profite juste de la présence du vert qui se fond autant que possible contre lui – en lui presque.

Un an qu'il attend cette soirée. Une année qu'il attend impatiemment de retrouver Izuku et sa chaleur, Izuku et son sourire, Izuku et sa simplicité, Izuku et leurs battements de cœurs désordonnés. Cette année, l'impatience lui a tellement rongé les entrailles qu'il s'est mis à compter les jours et à faire des croix au marqueur rouge sur son calendrier professionnel pour comptabiliser ceux qui s'écoulait – Kirishima en a d'ailleurs bien rigolé les premières fois où il l'a vu faire en fin de journée, avant de rentrer chez lui. Évidemment, à part le rendre un peu plus barge et lui faire comprendre que le temps ne passerait pas plus vite, cette idée de décompte n'a rien changé, n'a pas gentiment accéléré les minutes pour l'apaiser, n'a pas soulager son cœur meurtri par le manque et l'attente.

C'est bien tout le contraire même qui s'est opéré.

Katsuki n'a fait que se mettre à respirer par automatisme, comme un robot que l'on aurait bien rafistolé, que l'on aurait rendu humain à l'aide de quelques outils et de formules magiques en dépit de sa volonté, afin qu'il puisse maintenir désespérément sa tête hors de l'eau le reste de l'année pour ne pas finir par court-circuiter. Le cendré a bien conscience qu'ils ne sont pourtant plus ensemble depuis bien longtemps et que ce moment d'égarement qu'ils s'autorisent par égoïsme en échange d'une culpabilité grondante et de baisers brûlants ne dure jamais, ne durera jamais éternellement. Cette attente, en plus des regards indifférents du héros aux cheveux verts sur lui à chaque fois qu'ils se croisent dans la rue ou à l'agence lors d'une mission commune, n'ont fait que briser son cœur un peu plus. Les doigts qu'il aperçoit courir sur le corps d'Izuku lorsqu'ils se retrouvent tous dans un bar pour fêter un anniversaire, les rumeurs qui remontent rapidement à ses oreilles n'ont fait que piétiner ses sentiments déjà bien fragiles mais tellement enlisés dans son palpitant. Cette impression suffocante un peu comme à la manière d'un venin mortel que tous les chemins du monde, que tous les chemins qu'il emprunte mènent à Deku.

— J'ai vu les garçons sur le chemin ...

Le murmure d'Izuku vient briser sa réflexion, fait palpiter son cœur un peu plus vite et chamboule son corps en lui donnant quelques délicieux frissons qui descendent le long de sa colonne vertébrale, rien à avoir avec ceux de sa respiration.

— Tu sais bien que c'est notre rituel.

Le successeur de All Might se contente d'hocher la tête pour lui faire savoir qu'il le sait, qu'il s'en souvient. Malgré le mouvement de ses cheveux qui viennent frôler sa mâchoire, Katsuki garde ses idées claires et attend la suite parce qu'il sent bien que ce n'est pas tout et que Deku hésite à se confier à lui. Patiemment, il laisse les minutes s'écouler et lui caresse doucement ses hanches, en espérant qu'il décide de s'ouvrir à lui comme avant, comme toujours. Le garçon dans ses bras est sans aucun doute en train de peser le pour et le contre, en train d'analyser les possibles réactions qu'il serait susceptible d'avoir ... L'explosif attend juste, comme il l'a toujours fait ces derniers temps puisqu'après tout, c'est la seule chose dont il est capable avec Deku.