𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝒉𝒖𝒊𝒕 - 𝘦́𝘱𝘪𝘭𝘰𝘨𝘶𝘦

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Even on our worst nights,

Back to the day when the days were better.

*

Lorsque les premières lueurs du jour ont pointé le bout de leur nez entre les dernières étoiles et les ont éclipsés doucement et silencieusement du ciel rosé qui se dressait à présent devant lui, Katsuki n'a pas verser une seule larme, n'a pas pousser un énième grognement et ne s'est pas apitoyer sur son sort, persuadé que ce dernier avait déjà été scellé depuis un bon moment de toute manière ... Certainement le jour où il avait pour la première fois poussé violemment Deku au sol sans même ressentir le moindre remord. Après ça, rien de ce qu'il aurait pu dire ou faire n'aurait eu le pouvoir de changer quoi que ce soit. Le seul à pouvoir lutter contre le destin, contre l'univers tout entier est Izuku, pas lui.

Un long moment, il s'est contenté de rester étendu sur le sol du toit du bâtiment. Son dos repose contre les briques du mur, ses jambes sont engourdies par la position qu'il tient depuis trois heures au moins et un de ses bras s'appuie lourdement contre ses yeux, essayant de faire barrière avec la lumière du jour qui l'aveugle, qui lui crache sa bonne humeur à la gueule. Une éternité déjà qu'il est seul, qu'Izuku a mis les voiles larmes aux yeux pour retrouver à jamais sa vie sans lui, sans eux. Tout son corps tremble à cause du froid qui l'entoure, ses doigts sont glacés et ses lèvres gercées, à cause de la chaleur manquante du vert pour le reste de son existence. Est-ce que toute sa vie va se dérouler de cette manière désormais ? Lui obligé de respirer mais se trouvant à mille lieux d'ici, piéger quelque part entre ses sentiments désespérément présents et sa souffrance ravageuse ? Katsuki est ici depuis tellement longtemps, qu'il a la désagréable impression qu'une autre année sans lui à ses côtés vient de s'écouler.

Pourtant, les battements désordonnés de son palpitant suffisent à le ramener à la réalité, suffisent à lui faire comprendre que tout s'est fini cette nuit seulement. Izuku ne reviendra plus auprès de lui et merde, il ne s'est écoulé que quelques heures. Toute cette merde est à peine supportable.

Puis enfin, le cendré trouve le courage de se relever, de se hisser sur ses pieds. Et comme toujours lorsque Deku n'est pas dans les parages, lorsqu'Izuku le laisse seul contre le monde entier, son corps passe en mode pilote automatique. Katsuki n'est plus qu'un automate au cœur creux qui s'anime pour déambuler dans les rues animées de Tokyo pour rejoindre son agence. D'ailleurs un morceau de sa conscience hésite beaucoup à y remettre les pieds ... Mais le poids de ses grenades le long de ses avant-bras finit par avoir raison de lui et comme un cadavre, il prend la sage décision de se changer en vitesse. Parce qu'il ne ressent plus le besoin de s'attarder nulle part désormais.

Les quelques employés qui trainaient dans le coin pour entamer leur journée le saluent sourire aux lèvres et yeux cernés d'avoir trop fêté la nouvelle année. Les politesses fusent et aucun ne fait de remarque sur ses yeux bouffis et ses cernes, mettant sûrement son apparence sur le compte de la fatigue et d'une nuit entière debout en état d'alerte. Et heureusement, parce que l'explosif se sent prêt à sauter à la gorge du premier imbécile qui viendrait fouiller trop loin, qui lui poserait la question de trop. La sensation d'être une grenade prête à être dégoupillée lui donne la nausée, lui donne envie d'éclater Deku parce que tout ce qu'il se passe entre eux le met dans une situation si inconfortable, si difficile à gérer. Izuku finit toujours par lui pourrir la vie.

Changer en civil et planquer derrière ses lunettes de soleil noire, Katsuki s'empresse de décamper de l'agence sans même prendre la peine de faire son rapport écrit ou de passer dans le bureau de son patron. Dans deux jours il ira présenter ses excuses avec un vilain mensonge sous le coude et un sourire hautain. Mais aujourd'hui il n'est pas en état, n'a pas la force de coucher sur le papier que tout s'est bien passé, n'a pas le courage de rédiger qu'une fois de plus ce fut un début d'année sans encombre, sans problème, sans casse à l'horizon ... Parce que son cœur est brisé.

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𝐂𝐚𝐧 𝐰𝐞 𝐣𝐮𝐬𝐭 𝐠𝐨 𝐛𝐚𝐜𝐤 ?  | 𝑘𝑎𝑡𝑠𝑢𝑑𝑒𝑘𝑢Où les histoires vivent. Découvrez maintenant