𝐂𝐚𝐧 𝐰𝐞 𝐣𝐮𝐬𝐭 𝐠𝐨 𝐛𝐚𝐜𝐤 ? | 𝑘𝑎𝑡𝑠𝑢𝑑𝑒𝑘𝑢

𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝒔𝒆𝒑𝒕

That's the thing about regret ...,

What about me ?

*

Après ça, Katsuki a juste tenu fermement Izuku contre lui. Parce qu'après tout ..., qu'est-ce qu'il aurait bien pu dire ou faire de plus ? Rien ne pouvait être ajouté et il n'y aurait jamais plus rien à dire entre eux, à propos d'eux. Les cartes qui auraient possiblement eu le pouvoir d'inverser la situation avaient été brusquement balayées par les mots tranchants de son ami d'enfance. Les non-dits n'en sont désormais plus et l'épée de Damoclès qui flottait tranquillement au-dessus de leur tête a fini par s'abattre violemment dans le cœur du cendré, achevant de le briser en de petits morceaux, l'éparpillant au travers de sa poitrine.

Aucun des deux ne cherchent à faire fondre la glace qui s'est réinstallée entre leurs âmes, seuls les bruits de la ville animent leur dernière soirée. Dans la gorge du héros aux grenades un sanglot est coincé, incapable de se déloger à moins qu'il n'autorise ses larmes à couler, à moins qu'Izuku ne le force à parler. Les rires joyeux des enfants encore éveillés pour cette nuit si particulière atteignent douloureusement ses oreilles en même temps qu'il se met à envier ces familles qui arpentent les rues de Tokyo. Doucement, il comprend qu'il n'est plus l'heure pour eux d'arranger les choses, ni-même de limiter les dégâts et cette constatation à un effet destructeur sur lui. Savoir que leur histoire ne trouvera jamais de fin heureuse le fait lentement basculer dans le néant. Réaliser qu'il ne pourra jamais faire éclater sur le devant de la scène ses sentiments pour Deku empêche son cerveau de s'imaginer un futur, de se représenter dans quelques années, ne se donne plus la peine de se penser entier à l'avenir.

Katsuki ne pourra jamais plus espérer partager quelques moments ou même quelques heures volées, avec Izuku. L'explosif ne pourra jamais plus espérer se réveiller avec son corps dans ses bras, avec les caresses d'Izuku sur sa peau. Et Deku ne pourra jamais plus lui courir après, n'aura jamais plus l'occasion de le considérer comme un héros, comme son héros. Katchan ne retentira plus dans ses oreilles, ne percera plus la carapace qui le protège. Il ne leur reste que leurs souvenirs d'enfant où tout ce qui comptait était de voir l'autre chaque jour, était de courir s'amuser qu'importe la pluie, la neige ou le vent. Il ne leur reste que leurs douloureux souvenir d'adolescent où tout allait si mal entre eux, parce que le nerd s'accrochait désespérément à un rêve intouchable et parce que le cendré ne voulait pas d'un futur qui aurait fini par coûter la vie de son ami d'enfance. Mais à cette époque aussi, peu leur importait parce qu'ils étaient encore dans le champ de vision de l'un et de l'autre. Puis le lycée leur avait promis mondes et merveilles, leur donnait la possibilité de tout arranger, de se créer de nouveaux souvenirs parce que leurs mains étaient simplement liées. Jusqu'à ...

— Katchan ?

Le vert tente d'attirer son attention et son regard carmin se pose soudainement sur leurs mains entrelacées. Le geste semble presque trop parfait, bien trop naturel entre eux. La paume rugueuse de Katsuki est complétée par celle bien plus douce d'Izuku. Au fond de lui, il comprend qu'il est celui qui a amorcé un pas vers cette situation catastrophique à l'époque pendant que Deku continuait de s'accrocher fermement à lui. Mais la douleur d'être le témoin des larmes du garçon au si joli sourire a fini par un jour prendre le dessus sur ses sentiments, sur son cœur. La terreur de se l'imaginer partir après une énième remarque de ses amis a pris le dessus sur son côté rationnel, sur son côté possessif. Évidemment qu'il n'a pas tenté d'en parler avec son ami d'enfance ... Izuku subissait assez de pression pour qu'il ose venir lui rajouter ses angoisses par-dessus.

Peut-être qu'il aurait dû ... ?

— Si j'avais parlé ..., les mots se bousculent sur sa langue, s'emmêlent entre ses dents. Est-ce que tu serais revenu ?