The reason why my head is still above water,
You gave me a shoulder when I needed it
*
C'est presque l'heure et tout son corps en frisonne douloureusement d'avance, d'anticipation.
Comme chaque année depuis maintenant six ans, Katsuki Bakugo aussi connu sous le nom de héros Dynamight passe sous les coups de dix-huit heures la porte de son agence de super-héros, celle située au cœur de Tokyo, celle qui est la plus prisée. Seul un très léger et discret sourire en coin trône piteusement sur son visage, rictus que seul Kirishima Eijiro – ce mec à l'alter durcissant qui s'était auto-proclamé comme étant son meilleur-ami, celui qui lui colle aux baskets depuis leur première année de lycée – serait capable de remarquer d'un unique coup d'œil s'il se tenait dans la même pièce que lui, quand d'autres le prendrait pour un type juste inexpressif.
Quelques collègues le saluent d'un coup de tête un peu trop vigoureux à son goût ou d'un mouvement de bras parfois lasse à cause de la journée, parfois énergique motivé par le simple fait d'être conscient d'être libre de presque toutes obligations pour la soirée. D'autres avisent sa tenue de civil – un jean noir troué aux genoux, son sweat rouge et sa veste en cuir – et s'empressent de le remercier à haute voix de se charger encore une fois de la patrouille de cette fin de soirée si particulière pour chaque habitant de la ville, du pays. Et l'explosif ne dit rien, hausse les épaules et balance son bras – l'autre étant encore au chaud au fond de la poche de sa veste – dans tous les sens, comme pour leur signifier que ce n'est rien, qu'il ne fait que son boulot de héros.
Les remerciements des uns et des autres s'éternisent dans les couloirs de l'agence comme chaque année et finissent avec le temps par ne plus l'atteindre. Cette salve d'encouragement qu'il avait aimé entendre par le passé, lors de ses premières années de garde ne lui fait plus rien. Au contraire, cela va plutôt jusqu'à creuser au fond de son estomac, jusqu'à retourner son cœur déjà terriblement meurtri dans de petits soubresauts de honte. Le héros aux cheveux cendrés sait qu'il ne mérite pas ces regards brillants de remerciement, brillants de gentillesse et d'admiration envers lui, envers sa dévotion, envers son sacrifice. Tu parles ... Personne ne sait pourquoi il se dévoue depuis maintenant six ans, et sûrement que si ses collègues l'apprenaient, les regards ne seraient pas les mêmes, ne seraient plus teintés par tous ses sentiments positifs et les paroles pleines de bontés ne fuseraient pas avec autant de ferveur.
Seulement – pour l'instant du moins – personne n'est au courant de ses véritables motivations, de ses réelles intentions dans ce sacrifice que chacun le regarde faire depuis quelques années. Aucun d'eux ne cherche vraiment à savoir, puisque grâce à lui tous ont l'opportunité de passer cette soirée en famille, déguisés dans leurs kimonos ridicules à taper dans leurs mains à l'intérieur du temple du coin, avec pour seul objectif de prier pour le bonheur, la réussite et la santé des leurs, de leurs connaissances. Et peut-être que si l'envie ne lui manquait pas autant, Katsuki aussi étonnant que cela puisse paraître, traînerait sa carcasse dans ces grands rassemblements où les effusions de joie semblaient être obligatoirement au rendez-vous.
Le héros pousse la porte des vestiaires et aussitôt les derniers collègues qui se changeaient s'empressent de le remercier eux aussi, ainsi que d'échanger quelques banalités auxquelles il s'efforce de répondre avec un entrain complètement forcé – la politesse de l'agence oblige. Le dernier groupe lui souhaite bon courage ainsi qu'une bonne soirée, puis ils disparaissent dans les couloirs de l'agence, se perdent dans les rues de Tokyo. Bakugo soupire de bien-être et savoure le silence qui s'empare progressivement du bâtiment, de la pièce ... Mais plus pour longtemps apparemment, parce qu'il entend déjà le rire bruyant de Kaminari résonner au loin.
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𝐂𝐚𝐧 𝐰𝐞 𝐣𝐮𝐬𝐭 𝐠𝐨 𝐛𝐚𝐜𝐤 ? | 𝑘𝑎𝑡𝑠𝑢𝑑𝑒𝑘𝑢
FanfictionC'est le moment qu'il apprécie le moins. Le moment où les yeux rubis d'Eijiro, transpirent d'accusations et sont chargés de reproches muets. Le moment où les lèvres d'habitudes si joyeuses de Denki, se pincent si fortement qu'elles ne forment plus q...
