Chapitre 3

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Chapitre 3 : Magnus Bane

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Chapitre 3 : Magnus Bane.

Quand Magnus Bane se lance dans la musique, il le fait assez tard. Au début, ce n'était que de l'amusement. Comme grattouillé sur la guitare de ses voisins quand il était mené chez eux pour que sa mère puisse aller travailler à l'usine. Ou, il chantait à tue-tête sous la douche, faisant souvent rire sa mère. Il avait reçu, pour son dixième anniversaire, une guitare par son voisin. Autodidacte, il a fait ses propres "trucs", seul dans sa chambre en Indonésie. Sa fidèle guitare l'a accompagné dans des moments où Magnus aurait voulu être quelqu'un d'autre. À l'âge de quinze ans, il a découvert qu'il pouvait chanter, un soir de solitude ou sa tristesse l'envahissait. Seul dans sa chambre, sans personne à qui parler, il n'avait pas de sœur, ni de frère, pas même une tante ou un oncle. Seul, il était seul. Il a utilisé sa voix pour faire sortir ses émotions. À l'époque, il se sentait si seul et pas aimé. C'est l'impression qu'il avait de ce que son père lui faisait ressentir.

Sa mère était décédée d'un cancer quand il avait sept ans. Cette maladie, causée par la saleté de l'usine de textile où elle a travaillé pendant des années. Cette maladie lui a pris sa mère si tôt. Son père travaillait beaucoup trop, un peu livré à lui-même, il s'était réfugié dans la musique. L'école, il ne faisait que le nécessaire pour ne pas s'attirer les foudres de son père.

Quand il a gagné The Voice, c'était comme une consécration pour lui... Une belle revanche pour toutes ses années d'intimidation dues à sa sexualité. Ses années d'humiliation et de moqueries dues à son apparence. Parce que ses vêtements pailletés et colorés étaient beaucoup trop féminins pour un garçon. Puisqu'il avait osé venir au collège avec de l'eye-liner autour des yeux. Ou tout simplement dire qu'il aimait les garçons et aussi les filles.

Chanter à The Voice en étant habillé de toutes ses paillettes, toutes ses couleurs, son tee-shirt ou le drapeau LGBT orné fièrement sa poitrine a été une revanche pour les yeux dégoûtés de ses anciens camarades. Il espère avoir été vu. Et s'il a pu donner un tout petit peu de courage à des personnes comme lui, des personnes qui sont enfermées dans leur corps par peur de décevoir ou de regarder dans des yeux dégoûtés, s'il a pu aider de quelque manière que ce soit, il en est fier.

Il sait ce que ça fait d'avoir peur d'avouer sa préférence, d'avouer qu'il aime aussi bien les femmes que les hommes. Il connaît les mots insultants, même s'il les a époussetés d'un geste de la main ou d'un regard noir, cela reste dans sa mémoire. C'est encore pire quand tu te fais insulter par ton propre père. Son père Rachmad l'a jeté à la rue, il lui a donné sans le savoir une nouvelle chance. Même si cette chance est venue dans un moment où il sait maintenant que ce qu'il faisait à l'époque était mal. Mais, on ne lui a pas laissé le choix. C'était soit ça, ou retourner dormir dans les rues.

Dans cet environnement, il a prié, chaque soir, d'avoir une autre vie, d'avoir un jour, même dans ses rêves les plus fous, une nouvelle famille. Et peut-être, être aimé à nouveau et retrouver des bras maternels ou paternels. Le sentiment d'être en sécurité dans une maison aimante. Cet environnement l'a conduit à l'homme qui est devenu un père, Asmodée.

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