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Un bruissement doux, léger frottement d'un corps sur un drap. Le lit bouge, doucement. Et puis, un grognement, presqu'indistinct. Le temps passe. Une seconde. Puis deux. Et enfin, au bout de la cinquième, le murmure d'une respiration endormie se fait entendre. A mon tour, je me mouve dans le lit, les draps frôlant mon corps quasi-nu. Je plonge ma tête dans mon oreiller, et une odeur de shampoing au miel avec une note de lessive propre me parvient aux narines. Je l'inspire, m'enivrant de ces arômes si agréables. Un sourire se dessine sur mes lèvres tandis que je me réveille lentement.

Je me retourne dans mon lit afin de récupérer mon téléphone posé sur ma table de chevet. J'ai été tiré de mon sommeil bien avant que mon réveil ne sonne, la lumière du soleil frôlant mes paupières était bien plus agréable que mon alarme incessante. Je n'avais pas fermé mes rideaux hier soir ?

Lorsque je tends la main vers ma petite commode, mes doigts rencontrent une surface plus molle, plus chaude, et surtout, une surface qui respire. Je sursaute et fronce les sourcils. Qu'est-ce que c'est que ça ?

Je m'assois précipitamment en tailleur et ouvre en grand les yeux. Un rapide regard circulaire dans la pièce me fait parvenir à une conclusion : ce n'est pas ma chambre. Les murs habituellement vert clair sont maintenant blanc cassé. Il n'y a pas ma grande bibliothèque, ni mes illustrations accrochées. A la place, les murs sont recouverts de poster de films et d'affiches de jeux vidéo. Une grande fenêtre laisse passer la lumière du jour et me permet d'avoir une vue claire de ce qui m'entoure.

Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Je suis où ? Je commence à m'affoler, mon cœur s'emballant un peu trop vite. Je cherche à me débarrasser du drap gris -et non blanc comme les miens- avec lequel je suis couverte, quand je me rappelle que je ne suis pas seule dans le lit. Doucement, je dirige mon regard vers ma droite. Mon dieu. Il y a un homme endormi. Je me retiens de crier et n'ose surtout plus bouger. Je le regarde, lui, allongé sur le ventre, les yeux écarquillés, tandis que des bouffées de sueur me viennent par vagues.

Hier soir. Qu'est-ce qu'il s'est passé hier soir. Ce n'est pas comme si je ne m'en souvenais pas : je suis allée me coucher après avoir fermé mon roman et répondu aux messages de ma meilleure amie. Je me suis endormie dans mon lit. Seule. Vraiment toute seule.

Lentement, je couvre mon corps -habillé d'une brassière et d'un simple boxer- et quitte le lit afin de rejoindre le sol. Je tente de faire le moins de bruit possible pour ne pas réveiller l'inconnu. Mais plus je recule, plus le drap vient avec moi, et surtout, découvre l'homme. Au moment où je me rends compte qu'en dessous il est tout nu, il est trop tard : j'ai une visée directe sur ses fesses, que je remarque instantanément musclées. Oh non. Lorsque je me rends compte que j'ai poussé un cri sourd, je plaque mes mains contre ma bouche. Je détourne le regard, quelques secondes plus tard et me précipite vers la porte, le drap enroulé autour de moi. Seulement, je me prends les pieds dedans et m'étale avec un petit bruit par terre.

Je tente de me relever rapidement, mais l'homme est déjà réveillé et me fixe avec des yeux écarquillés. Enfin. L'homme. Un adolescent plutôt. Un très bel adolescent. Que je connais. Et surtout, que je ne pensais jamais croiser. C'est impossible.

Je le regarde, sans bouger, complètement béate. Le drap m'échappe des mains, mais je n'arrive pas à penser à autre chose que : Peter Parker se tient, complètement nu, devant moi. Mes yeux descendent lentement de ses yeux marrons, à ses abdos bien dessinés, jusqu'à son... Je lâche un nouveau cri et me cache les yeux des mains :

- Recouvres-toi bon sang, recouvres-toi !

Directement, un frottement de tissu se fait entendre et une voix assez frêle, bien que plus grave dû au réveil, déclare :

SHIFTING | Natasha Romanoff x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant