QUATRE

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Une boule se forme dans ma gorge lorsque je commence à entendre les éclats de voix et de rire en provenance du bout du couloir. Je me triture dans tous les sens mes mains, moites de stress, et des bouffées de chaleur commencent à assaillir tout mon corps. Ma respiration se fait plus profonde et saccadée. Peter remarque mon comportement anormal et se rapproche de moi dans un élan de tendresse. En prenant une voix douce et posée, il tente de me calmer :

- Ca va aller, Mary. Tu vas voir : ils sont super gentils ! Bon, intimidants peut-être, mais je t'assure qu'il ne vont pas te manger !

Je plonge mon regard dans le sien et replace une de mes mèches de cheveux noirs derrière mon oreille. Je décide lui avouer à moitié pourquoi je redoute tant cette rencontre :

- C'est que... ce sont des super-héros. Des stars. Je ne les vois qu'à la télé ou dans les journaux. Et là, je vais les regarder me parler en vrai, alors qu'ils sont là, en chair et en os, seulement parce qu'hier j'ai trop bu et que j'ai choisi de rentrer avec le grand et tant connu Spider-Man. Je ne me sens, tout, sauf légitime de les rencontrer.

Je serre les lèvres en me rendant compte d'une chose : à cet instant, je me déteste à devoir lui mentir. Mon estomac se remplit peu à peu d'acide et, faire face à mes propres mensonges me donne envie de pleurer. Mon sentiment de culpabilité est redoublé lorsque je constate qu'il m'offre un peu de sa confiance, et que moi, je la lui vole en lui offrant en retour un tissus de balivernes.

Même si Spidey est une personne qui accorde de sa personne -trop- facilement, j'ai l'impression de me jouer de lui. Je ne suis certainement pas Mysterio, mais ce n'est pas pour autant que cela ne fait pas de moi une mauvaise fille à ce moment près. Cependant, y-a-t-il un autre choix qui s'offre à moi ? Pourrais-je faire autre chose que lui servir sur un plateau d'argent toutes ces illusions ?

- Eh ! s'exclame Peter en me prenant les mains. Ne t't'inquiètes vraiment pas pour ça ! Tu crois qu'ils n'ont pas l'habitude des filles que peuvent ramener Monsieur Stark, ou même Thor quand il est de passage ?

Quelques secondes flottent avant qu'il ne rougisse en prenant conscience de ce qu'il venait de dire : en faisant le parallèle, c'est au final, lui aujourd'hui, qui ramène une aventure d'un soir à la Tour.

Il se reprend en fuyant rapidement mon regard et en se passant une main gênée dans ses cheveux, les mettant encore plus en bataille qu'ils ne l'étaient déjà :

- Enfin bon, tu n'as pas à tant faire : soit juste toi-même, naturelle, n'en fais juste pas des caisses en les voyant et considères les comme des personnes tout à fait normales ! Mis à part Thor et Monsieur Stark, les autres n'aiment pas trop être vues comme des célébrités.

Je hoche la tête et le remercie du bout des lèvres. Nous rompons notre bref contact, tandis que Peter pousse la grande porte qui mène à la salle à manger. Dès que nous entrons, les conversations cessent et chacun s'arrête dans ce qu'il entreprenait. Le temps semble comme s'être arrêté : leurs têtes sont toutes levées et mon cœur s'emballe alors d'un seul coup. Je les vois tous, des regards interrogateurs plaqués sur le visage. Ils sont là. Les Avengers.

Je me racle la gorge et annonce d'une petite voix :

- Bonjour.

- Je vous présente Mary, indique mon compagnon en prenant la relève, elles est rentrée avec moi hier soir après la soirée de Flash.

Une voix forte et assurée répond à Peter :

- Je parie que vous avez du bien vous amuser tous les deux !

Je dirige mon regard vers celui qui a pris la parole : Steve Rogers. En débardeur blanc et en short de sport, il est assis sur un des tabourets du bar, dégustant des œufs brouillés et du bacon grillé : petit-déjeuner typique d'un américain. Un sourire amusé flotte sur ses lèvres et je ne peux m'empêcher d'en être indignée. Je n'ai jamais vraiment aimé Cap. Son comportement m'exaspérait souvent, et les seules choses qui pouvaient me plaire chez lui étaient ses abdos, biceps et son American Ass. Cliché, superficiel, mais véridique. Je passe d'ailleurs un rapide coup d'œil sur ses muscles découverts : les voir, devant moi, ne fait que confirmer à quel point ils sont gros et bien formés. Je détourne rapidement les yeux avant d'en arriver au stade de rougir :

SHIFTING | Natasha Romanoff x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant