5. Burned

459 56 97
                                    

Chapitre 5

Burned


Kaïana
14h45

Assise sur l'îlot central de la cuisine les jambes pendantes dans le vide, je regarde la poêle faire cuire ce qu'elle contient.

Deux jours, ça fait deux jours que je vis seule avec ce Kyler. Et pour l'instant, tout se passe bien, il sort tôt le matin pour rentrer tard le soir. Et je n'ai pas le temps de croiser son regard car quand il sort, je suis toujours dans les bras de Morphée, et quand il rentre, il part directement à l'étage.

Ces deux derniers jours, mon taux de stress a été au plus bas. Et j'espère du plus profond de mon être que cette routine ne changera pas jusqu'à ce que je ne doive rentrer chez moi.

Je sors de mes pensées quand une odeur de fumée vient me caresser le nez. Je porte rapidement mon regard à ma casserole avant de me détendre voyant qu'elle n'est pas en train de cramer. Mais je me tends dans la seconde qui suit en réalisant.

Je tourne mes yeux sans bouger ma tête vers l'entrée de la cuisine où je le vois, encore une cigarette entre les lèvres. Ses yeux me transpercent, et ses sourcils froncés me font détourner le regard bien vite.

J'ai pensé trop vite.

Du coin de l'œil, je le vois s'approcher d'un placard où il sort une tasse avant de se diriger vers le frigo.

-Vire ton cul de mon meuble si tu ne veux pas que je te prenne dessus. Lance-t-il dans le plus grand des calmes, en se servant du lait. 

J'écarquille les yeux et tourne automatiquement ma tête vers lui avant de la retourner directement pour fixer devant moi.

Je ne croiserais en aucun cas son regard de tueur.

Décidée à ne pas faire d'embrouille, je descends de son plan de travail et me mène vers ma préparation que je remue quelques secondes en attendant qu'il quitte l'espace du frigo pour y aller.

Je le vois refermer le frigo et venir mettre sa tasse dans le micro-onde. Il se cale sur le plan de travail, à ma gauche et prend une taffe en attendant que son lait soit chaud.

Et c'est en sentant son regard sur moi et des frissons s'accaparer de la partie gauche de mon corps que je me dirige vers le frigo où je prends des crèmes liquides.

Étant donné que je ne sais pas s'il va manger ou non, je repense à ce que ma grand-mère me disait « vaut mieux en avoir trop que pas assez mi nieta ( ma petite fille) ».

Trois petites bouteilles de crème dans les mains, je me redirige vers la poêle et donc vers le blond qui a entre temps éteint sa cigarette et sortit sa tasse du micro-onde.

Son regard toujours aussi pesant sur mon corps, je commence à vider les bouteilles dans la poêle dans un silence brisé par le bruit de cuisson.

Je vide une bouteille, la remplis à moitié d'eau et la pose sur le marbre à côté des plaques électriques. Je prends une deuxième bouteille que j'ouvre avant de la verser dans la sauce. Mais je stop tout mouvement en sentant une grande présence dans mon dos.

Et j'écarquille follement les yeux quand je sens ce corps frôler le mien. Mais mes yeux sortent carrément de leur orbite quand je vois au-dessus de ma tête, deux bras tatoués ouvrir l'étagère accrochée au mur. J'avance donc, pour m'éloigner de lui mais aussi pour me rapprocher de la chaleur que fournit la plaque.

𝑀𝐴𝑀𝐵𝐴Où les histoires vivent. Découvrez maintenant