6. Je n'en peux plus

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Chapitre 6

Je n'en peux plus

Kaïana
08h38


Assise sur le pouf dans le fond du salon, un livre entre mes mains, j'essaye de faire passer le temps comme je le peux.

Après m'être réveillée il y a deux heures par un cauchemar, je n'ai pas essayé de me rendormir sachant que je n'y arriverais pas. Alors je suis venue m'installer sur ce pouf sur lequel je flâne un livre en main.

L'ennui est la seule chose qui me tient compagnie ces temps-ci.

Et je pense qu'elle restera la seule pour ces prochains jours.

Je repose le livre sur l'étagère et m'avachis de nouveau sur le pouf, le regard tourné vers le plafond, qui d'ailleurs est vraiment haut.

Comment ne pas s'ennuyer quand on passe d'une vie assez active à une vie aussi calme que celle d'une personne âgée.

Plus de cours pendant deux mois, pas de travail pendant deux semaines. Et pas de travail signifie moins d'argent, ce qui veut aussi dire que j'aurais du mal à payer mon appartement ce mois-ci. Et avec une propriétaire comme la mienne, les retards sont inexistants.

Et me voilà en train de stresser pour une situation que crée mon cerveau. Je m'assois sur le pouf, prends un grand bol d'air et me lève en direction de la chambre que j'occupe.

Je pose un pied sur la première marche de l'escalier, mais me bloque, et je retire mon pied de la marche.

Un regard en arrière, une hésitation, une inspection, et je me retrouve à rebrousser le pas en direction du salon.

J'arrive dans la partie arrière du salon et jette de nouveau un regard aux alentours, vides. Après une petite hésitation et une montée de stress, je m'avance dans la partie non explorée, derrière le grand mur de la pièce.

L'obscurité de l'endroit me provoque bien des frissons. Les endroits sombres n'étant pas ma passion, je pars ouvrir quelques rideaux du salon pour tenter d'apporter un peu de clarté à cette sorte de couloir assez large.

Je reconnais la porte que le blond avait emprunté la veille pour sortir, et j'arrive à reconnaître la forme de deux autres portes. Le couloir continue plus loin, mais je pense que l'excursion va se limiter aux deux portes.

Je m'avance devant la porte la plus proche, et hésite une bonne minute. J'appuie enfin sur la poignée qui s'abaisse, quand, au même moment, un souffle chaud vient caresser mon oreille.

-Alors comme ça, on veut jouer à l'exploratrice ? Me susurre-t-il à l'oreille.

Un désagréable frisson vient me caresser l'échine quand je reconnais sa voix rauque, et son odeur bien unique.

J'écarquille follement les yeux regrettant ma curiosité sur le coup. J'arrive à sentir mon cœur cogner contre ma cage thoracique.

-Si j'étais toi, reprend-il, j'éviterais de m'aventurer ici. Tu sais, pour éviter de voir des choses qu'on aimerait ne jamais voir dans sa vie.

J'allais m'excuser pour ensuite m'échapper de cette situation, mais sa voix reprend avant que je n'aie eu le temps d'ouvrir la bouche.

𝑀𝐴𝑀𝐵𝐴Où les histoires vivent. Découvrez maintenant