Annaëlle. Depuis qu'elle m'a donné son prénom devant la boutique de fringues je n'ai que ça dans la tête. Son visage, la douceur de sa peau, sa voix. Elle me rend dingue. Mon loup aussi me rend dingue. Il me pousse à aller la chercher, la ramener prêt de nous, la marquer.
Je discutais avec Ben à propos de cette menace que nous ne parvenons pas à identifier. Nous marchions d'un bon pas, pressé de quitter ce territoire. C'est là qu'elle a déboulé pour percuter Ben de plein fouet. J'entends mon premier Gamma souffler :
- C'est elle ! c'est elle que j'ai vu sortant du Lonebard.
Je retiens un grondement. Je me suis posé la question ; Pourrait-elle avoir un lien avec les chamboulements actuels ?
- Vous allez bien Mademoiselle ? S'inquiète Ben.
La petite chose ne répond pas. D'un ton ironique j'interviens en faisant remarqué à mon Gamma qu'il l'avait peut-être cassé. En y repensant quel abruti j'ai été ! Mon loup n'apprécie pas que je la nomme « petite chose ». J'ai soufflé d'exaspération puis j'ai inspiré un grand coup... mon loup s'est agité face à cette odeur divine que nous humions soudainement. J'ai brusquement tourné la tête vers la pauvre petite chose qui s'était échouée aux pieds de Ben. Mon loup hurlait « Regarde nous ! REGARDE-NOUS ! ». J'ai eu toutes les peines du monde à le canaliser.
- Oui je crois. Avait-elle répondu d'une petite voix.
Elle s'est massé le front en se relevant... puis enfin ses yeux ont rencontrés les miens. Un tsunami d'émotions m'a traversé. Je me suis senti transporté, perdu dans son regard noisette. MIENNE. Elle est à moi ! « A NOUS » m'a tout de suite contredit mon loup. J'ai entendu son pouls accélérer, sa respiration devenir difficile. Elle était traversée par toutes sortes d'émotions également.
Ben a soupiré, râlant que je choisissais mal mon moment pour trouver mon âme-sœur... qui plus est une humaine. Je me retiens de gronder, je ne pouvais pas en sa présence mais je laissais échapper quelques ondes de mon aura d'Alpha pour lui intimer de fermer sa grande gueule. Je n'aimais pas la proximité qu'il avait avec elle, ni que leurs mains se frôlent quand il lui a tendu ses sacs.
Elle était en train de partir quand je n'ai pas pu m'empêcher de lui attraper le poignet. Je ne voulais pas qu'elle parte. Seulement, je ne pouvais pas lui imposer de rester au risque de la faire fuir. J'avais besoin de son nom, au moins ça pour calmer la bête à l'intérieur de moi. Mon contact l'a fait frémir, elle est tellement réactive.
- Annaëlle.
Je la laisse partir avec la promesse que nous allions bientôt nous revoir. Je ne croyais pas si bien dire.
- Bordel Jackson, on avait pas besoin de ça !
Je ne retins cette fois pas le grondement, mon loup pris le dessus et plaqua Ben contre le mur.
- Attention à ce que tu dis Ben. Elle est à MOI et c'est comme ça.
- Je sais Jack, je sais, je ne disais pas ça pour ça. Mais il va falloir revoir nos plans, on ne peut pas faire comme si elle n'était pas là ce serait la mettre en danger. Elle ne peut pas rester sur ce territoire non plus.
Je grognais de frustration. Il avait raison. Dans l'immédiat je ne pouvais rien faire de plus à moins de la kidnapper et de l'enfermer chez moi.
- Fait la surveiller. Personne ne doit toucher à un de ces cheveux. Et putain trouve moi ce qu'elle foutait au Lonebar.
L'idée qu'elle est pu se trouver aussi proche de ses monstres, qu'ils aient humés son odeur délicieuse me met hors de moi. J'ai besoin de courir. Ben a senti mon besoin de laisser la bête prendre le dessus et nous nous dirigeons vers les bois pour regagner notre territoire par la forêt. J'en ai profité pour passer à proximité de sa maison. Tel un drogué je suis restée quelques minutes pour sentir son odeur et écouter son cœur battre.
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Lune
WerewolfAnnaëlle, jeune française, a besoin de tout laisser derrière elle pour fuir un quotidien qu'elle ne supporte plus. Une décision va bouleverser sa vie. Un choix. Un instant. Rien ne sera plus pareil. Parviendra-t-elle à assumer sa décision ? Aura-t-e...