Chapitre 10 - Aly

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Je me réveil dans des draps d'une douceur incomparable. Je pourrais y rester des heures... non des jours entiers. Je me retourne, me prélassant encore un peu dans ce lit si confortable. Si confortable, chaud et... mouvant ? Quoi ? Les yeux fermés ma main tâtonne pour tenter de comprendre ce que je touche, ça bouge, c'est dur, c'est chaud... ça glousse ?! J'ouvre les yeux d'un coup, je sursaute si fort que je manque de peu de tomber du lit. Mais bordel qu'est-ce que je fou dans son pieux !

- Je ne pouvais pas me résoudre à te laisser dormir dans le canapé.

Voilà donc un prémisse d'explication. Si mon cœur s'emballe, heureux de se trouver si proche de lui, d'avoir été accepté dans son intimité, mon esprit se révolte ! Et le consentement ça lui parle à Monsieur l'Alpha ?!

- Et t'allonger dans le même lit à demi-nu c'était obligé ?

Il fronce les sourcils mécontent.

- Je ne vois pas le problème. Ose-t-il me répondre dans le plus grand calme.

Je vais éclairer sa lanterne avec grand plaisir.

- Le problème ? Tu ne vois pas le problème ?! Le problème Cher Alpha c'est qu'à aucun moment tu ne te poses la question de savoir si JE VEUX dormir avec toi ! Parce que laisse-moi te dire que si j'étais consciente et bien éveillée au moment où tu m'as porté dans ton lit j'aurais dit NON. N.O.N tu piges ? Le problème c'est que tu ne peux pas agir comme bon te sembles sans te soucier de ce que je ressens ou de ce que ça implique ! Je ne veux plus JAMAIS que tu m'approches, tu restes LOIN de MOI.

En lui hurlant dessus, je suis sortis du lit et je me suis dirigée vers la porte. Je l'ouvre brutalement avant de me précipiter à l'extérieur. Merde ! Elle est où la sortie de ce foutu labyrinthe ! J'entends ses pas qui accourt vers moi. Il sort, torse nu, dans le couloir.

- Annaëlle ! rugit-il.

Il fait mine de se rapprocher mais je le stoppe en levant la main. Je me rends compte au moment où ma vue se trouble que les larmes me sont montées aux yeux. Je me racle la gorge espérant que ma voix reste ferme :

- Non ! Si tu as un minimum de respect pour moi tu feras ce que je te demande ! 

-Je ne peux pas te laisser partir, grogne-t-il en retour.

Je n'ai jamais été aussi furieuse. Ce type a le pouvoir de faire ressortir le meilleur comme le pire. Malheureusement pour lui, là il s'agit du pire. Je tourne le dos et me dirige vers les escaliers. Je sens sa main agripper mon bras avec force. Trop de force, il me fait mal. Je grimace de douleur. Ben apparaît au bout du couloir. Envoyant mon visage crispé il court dans notre direction. Il s'interpose entre Jackson et moi. Ben le repousse violemment après l'avoir contraint à me lâcher. Le temps s'arrête. Les deux loups se regardent aussi surpris l'un que l'autre. Je profite de l'occasion pour filer sans demander mon reste.

Une fois à l'extérieur je me rends compte que ce sont eux qui m'ont amené et que je n'ai aucun moyen de locomotion à disposition. Je souffle d'exaspération, je fais quoi moi maintenant ?! Je n'ai qu'une envie c'est de prendre un peu de distance, même si mon cœur se serre rien qu'à cette idée. Je suis complètement tiraillée entre mon cœur et mon esprit. Je pourrais presque avoir le sentiment que deux entités différentes vivent dans mon corps tant je ne parviens pas à savoir qui écouter. Par expérience je sais que l'esprit est le plus apte à protéger le cœur. Il faut donc que je m'en aille au plus vite. Ben me rejoint et me désigne une voiture stationnée à quelques pas. Je ne cherche pas à comprendre je monte à l'intérieur du véhicule dès qu'il est déverrouillé. Lorsque Ben sort du territoire je fonds en larme sans que je ne puisse expliquer pourquoi.  Arrivée chez moi, le flot de larme s'est enfin tari mais je ne me sens pas mieux pour autant. Je remercie Ben et rentre chez moi. J'ai besoin de ma meilleure amie. J'appelle Aly en visio.

LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant