Artiste-peintre

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Les pinceaux posés délicatement les uns à côté des autres sur la table, la palette en bois, usée par le temps, les godets de peinture fraîchement préparés, un thé brûlant disposé non loin. Tout semblait prêt, à sa place, comme annonciateur d'un grand événement à venir. La toile mouillée, tendue, retenue au plan de travail par ce gros scotch noir disgracieux, attendait patiemment. De fins traits de crayons parcouraient la feuille, presque invisibles, pour ne pas concurrencer la peinture à venir.

L'aquarelle. Cette peinture si imprévisible, si délicate, au potentiel parfois destructeur si mal utilisée.

Il se gratta les joues. Fit la moue. Se perdit dans la contemplation de sa tasse de thé.

Un soleil automnal baignait son atelier d'une lueur orangée, la maison soupirait doucement autour de lui. Le chat couché sur un vieux fauteuil ronronna, bougea pour une position plus confortable et se rendormit aussitôt. Qu'il devait être bon d'être un chat, de se prélasser contre les coussins et flâner tranquillement dans le jardin en toute saison.

« Alors cette peinture ? » Lança une voix enjôleuse.

Il leva la tête vers la porte ouverte. Elle se tenait dans l'encadrement, appuyée de manière alanguie contre le chambranle. Ses cheveux courts absorbaient la lumière d'automne et se teintaient d'auburn. Ses yeux bruns, rieurs, profonds, le regardaient avec insistance puis se posèrent sur la table où s'étalaient son matériel intouché.

« Je ne sais pas » Répondit-il de sa voix rauque « Je n'ai pas vraiment l'inspiration ».

Elle marcha vers lui de sa démarche légère, presque aérienne. Son parfum – fleur d'oranger – envahit l'espace autour d'elle, parvint doucement à ses narines. Doux, sucré. Comme un fruit. Elle effleura le papier de ses longs doigts, puis les fit glisser sur son bras.

« Ta cliente commence à s'impatienter » Murmura t-elle « Tu t'es pourtant engagé à lui livrer cette toile très bientôt... »

Un frisson le parcourut. Quand elle murmurait de la sorte, il ne répondait plus de rien.

Elle portait une simple robe, verte, qui s'arrêtait vraiment court sur ses cuisses généreuses. Il contempla un moment celles-ci, ses hanches minces, son décolleté. Il déglutit. Pourquoi éveillait-elle toujours des pensées salaces en lui ? De plus, elle avait enfilé ces longues chaussettes noires qui montaient largement au-dessus du genou, ce qui lui donnait presque un air d'écolière.

Comme si elle avait deviné ce qu'il avait en tête, elle se hissa sur la table, sans prendre gare à la peinture, à la feuille mouillée, aux pinceaux. Même, elle alla tremper ses doigts dans la tasse de thé, puis récupéra de l'aquarelle sur la pulpe de son index. Le rouge. La couleur vers laquelle elle se dirigeait spontanément. D'un mouvement provoquant, elle appliqua la couleur sur son nez. Il sursauta, surpris. L'eau du thé était chaude. Il s'étonna qu'elle ne se soit pas brûlé. Elle pouffa. Et recommença.

Le jaune, le vert et l'ocre terminèrent leur course sur ses bras à lui. Elle le provoquait.

« Tu vas ruiner mes godets » Dit-il calmement.

« Mes fesses sont posées sur ta feuille » Répliqua t-elle « Elle est humide. Mais je ne saurai dire si cela vient d'elle ou de moi. »

Elle rit de bon cœur. Seulement à cet instant, il baissa les yeux; elle se tenait jambes écartées. Et elle n'avait pas de sous-vêtement.

Alors qu'elle allait reprendre de la peinture sur le bout de ses doigts, il intercepta durement son geste en agrippant son poignet. Elle se débattit, il ne la lâche pas. Un peu agacé, il lui plaqua la main sur la table, d'une poigne ferme.

« Tu sais très bien que l'aquarelle coûte cher » Grogna t-il.

« Est-ce que tu vas me corriger pour mon impudence ? »

Ses yeux brillaient d'une lueur de défi.

Sans ménagement, il l'attrapa par les hanches et la fit basculer à plat ventre contre la table. Les pinceaux roulèrent par terre, il dégagea la feuille, repoussa d'une main les gobelets d'eau, la tasse de thé. Il remonta sa robe pour dévoiler ses fesses charnues. Sans attendre, il lui administra une claque. Un bruit sec emplit la pièce. Dans un coin, le chat observait la scène, silencieux, songeur. Il les fixait de ses yeux verts, confortablement installé entre ses coussins. Elle gémit. Ondula sous lui. Il avait calé son autre main entre ses reins pour l'obliger à demeurer immobile. Il la frappa une seconde fois, puis alla fourrer ses doigts dans son sexe brûlant et humide. Elle gémit encore plus fort. Elle était tendue. Pressé, il déboutonna son pantalon. Il bandait déjà fort. Il la pénétra de suite, impatient, étourdi, et il la sentait perdre pied à une allure folle. Il maintenait maintenant son visage contre la table, pour l'humilier, lui faire comprendre que c'était lui qui décidait, qu'il était le maître dans cet atelier. Elle l'avait provoqué, sciemment. Il la baisa tellement violemment que la table avançait sous ses coups de reins. Elle hurlait. Elle était serrée autour de lui. Elle le suppliait. Mais pas d'arrêter. Il parvint à glisser sa main sur son clitoris, qu'il massa sans aucune tendresse. Le parfum de fleur d'oranger était imprégné partout sur lui, autour d'eux, le soleil d'automne baignait ses fesses nues de sa couleur orange, se superposant au rouge de la claque. Soudain, tous deux furent parcouru de spasmes, pris de gémissements rauques.

Juste ... Encore ... Un peu.

Il se retira et éjacula sur ses fesses pendant qu'elle jouissait encore sous ses doigts qui jouait sur son clitoris.

Le blanc de son sperme devint doré sous la lumière du soleil. Ce kaléidoscope de couleurs le laissa songeur.

« As-tu retrouvé l'inspiration ? J'aimerai vraiment récupérer ma nouvelle toile » Lança t-elle dans un soupir.

Pensées CharnellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant