Chaud et réconfortant - Namjin

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C'était un des mots les plus étranges que Jin connaissait : la dépression.

C'est une maladie, lui avait-on dit.

Ce n'est pas un coup de déprime.

La vôtre est chronique.

Elle n'a jamais été détectée.

Il va falloir lutter.

Lutter.

Encore.

Il n'en pouvait plus justement, de lutter contre lui-même. Il n'en pouvait plus de se battre contre tout ça. Il avait des envies d'abandon. Il voulait laisser tomber parce que ce serait plus simple de lâcher prise. Il ne voulait plus souffrir constamment car c'était une épreuve de tous les jours d'être dans sa peau.

Triste.

Fatigué.

Complètement à terre.

« Vous êtes atteint d'une dépression, monsieur Kim. », venait de lui dire son médecin.

Le mot était sorti avec un naturel surprenant, comme si cela n'allait pas impacter son patient plus que ça. Comme s'il le savait. Comme s'il l'avait déjà compris.

Mais Jin n'avait rien capté.

Et Jin était triste. Il ne voulait plus rien comprendre d'autre.

« D'accord », avait-il répondu.

Que pouvait-il dire de toute façon ?



Les médicaments l'ont esquinté. Toujours plus qu'il ne l'était déjà.

Se lever était horrible.

Avancer devint un supplice.

Ouvrir les yeux, un calvaire.

Il ne s'était pas douché depuis des jours mais ça, il en avait presque l'habitude. L'état dans lequel il était plongé le faisait ressembler à un drogué. Il l'était un peu sûrement. Drogué au bien être que lui donnèrent ces petits cachets blancs le temps de quelques semaines. Parce que son corps s'habitua trop vite. Le brouillard de son esprit se dissipa et il reprit des forces.

Son mental, lui, était toujours merdique, même si ses paniques s'étaient légèrement atténuées. Il n'avait plus forcément envie de s'enfuir. Ni d'aller crever dans un caniveau.

C'était un bon point.

Son cœur s'emballait également moins face à toutes les situations qui pouvaient le stresser. Et il y en avait un paquet. Il devait appeler son propriétaire par exemple, depuis plus d'un mois. Il ne l'avait jamais fait.

Ses angoisses se muaient en quelque chose de plus sourd, plus facile à contrôler. Elles étaient là mais avec moins d'épines.

« Le numéro que vous avez demandé n'est plus attribué. »

Plus simple n'est-ce pas ?


Au fil du temps, il avait appris à mettre un masque aux yeux de tous. Le Jin sociable, souriant, présent pour les autres, qui souriait et riait de son rire si précieux et particulier. Mais dans l'intimité, il redevait le Jin que lui-seul connaissait. Et encore, il se découvrait un peu chaque jour.

Angoissé.

Seul.

Triste.

Certaines actions quotidiennes ressemblaient à des montagnes à franchir. Se nourrir, par exemple. Pourtant, il adorait manger en public, mais il était dans l'incapacité de le faire seul. L'action même de faire un repas était si pénible à ses yeux, que boire de l'eau était un meilleur moyen de se remplir l'estomac.

OS / One Shot BTSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant