Chapitre 3

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Des bourdonnements jaillissent dans mon inconscient. Je ne peux pas ouvrir les yeux, ni reprendre le contrôle de mon corps. J'entends une voix m'interpeller, mais je ne réussis pas à lui répondre. Je suis fatiguée. Mais que m'arrive-t-il ?

— Madame ? Vous m'entendez ?

— Hum...

Je sens qu'on me soulève. Au bout de quelques mètres, je suis capable d'observer les alentours plus clairement, mais je ne reconnais pas l'endroit où je me trouve.

— Où suis-je ?

Je sens l'homme me déposer sur un banc et s'agenouiller devant moi.

— Bayeux, madame.

— J'ai perdu connaissance longtemps ?

Je m'agrippe au banc tandis qu'il me répond en m'observant.

— Je ne sais pas, je viens juste de vous trouver. Vous voulez que je vous dépose à l'hôpital ?

— Non, ça ira. Merci.

— Vous devriez rentrer chez vous rapidement.

— Je vais appeler ma mère. Elle va venir me chercher.

Je me masse les tempes.

— Il y a une cabine à quelques mètres. Je peux vous y conduire.

— C'est gentil, mais j'ai mon portable.

Je fouille dans ma poche et ne le trouve pas. Il a dû tomber au cimetière ! J'observe l'homme d'une cinquantaine d'années et lui demande gentiment.

— J'ai dû le perdre, vous pouvez me prêter le vôtre ?

Il me regarde, perplexe, en haussant les sourcils.

— Mon quoi, madame ?

— Votre téléphone portable, répété-je simplement.

— Un téléphone portable ? Qu'est-ce ?

— Vous ne savez pas...

Je m'interromps et dans un moment de doute, j'observe mon environnement qui ne me semble pas familier et je décide de poser la question qui vient de me brûler les lèvres.

— Nous sommes en quelle année ?

Il me dévisage en écarquillant les yeux.

— Madame, vous êtes sûre d'aller bien ? Je devrais vous amener à l'hôpital. Vous avez dû vous taper la tête assez fort.

— Répondez !

Il se recule brusquement puis se remet debout. Je me lève à mon tour, perdant patience.

— Dites-moi, en quelle année nous sommes ?

— 1944.

OH MON DIEU ! C'est un canular ?

Je me retourne brusquement devant mon interlocuteur inquiet pour ma santé mentale.

— Quel jour ?

— Pardon ?

— Quel jour sommes-nous ?

Je le fusille du regard.

— Lundi.

Il le fait exprès ?

— Je ne vous demande pas le jour de la semaine, mais la date exacte !

Il m'observe comme si j'étais une aliénée. Malgré tout, il me parle gentiment.

— Le 5 juin 1944, madame.

Le Médaillon aux trois vies ( Sous contrat d'édition) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant