« Mythics » est le nom de la fraternité la plus en vogue d'UCLA. Composée uniquement de testostérone et de gros bras footeux, elle est sur la bouche de toutes les jeunes étudiantes en recherche de sensation forte. Ils n'ont aucune règle, aucune obli...
• CAGE THE ELEPHANT - Ain't no Rest For The Wicked • “Je sais que je ne peux pas ralentir Je ne peux pas revenir en arrière”
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|UNIVERSITÉ D'UCLA :
Les yeux de la secrétaire me fuyaient, je pouvais le sentir à des kilomètres. Plus occupée par l'épaisse paperasse qui se tenait devant elle, les sourcils froncés, elle n'avait pas osée ouvrir une seule fois la bouche depuis que je lui avais communiqué mon nom de famille. Je n'avais jamais eu de chance dans la vie, et je sentais qu'aujourd'hui n'allait pas dérogé à la règle. Avec le temps détecter la poisse était presque comme un septième sens chez moi.
La secrétaire du prénom de Dorothy – indiqué sur son badge – était typique du cliché de la parfait secrétaire aux États-Unis : Une blonde au corps digne des plus beaux modèles d'instagram, gros seins, grosses fesses, lèvres pulpeuses et une taille aussi fine que celle d'une guêpe. J'avais pu apercevoir à mon arrivée en compagnie de Dorothy le directeur de l'université, ils étaient sans nulle doute en pleine conversation houleuse au vu des regards intenses qu'ils s'échangaient sans indiscrétion. J'étais certaine qu'il se la tapait, je n'étais pas naïve au point de croire que leur relation était strictement professionnelle. J'aimais observer les gens, trouver leur faille, leur défaut, leur qualité, en bref tout ce qui pouvait les caractériser – et Dorothy ne faisait pas exception.
Pendant que je continuais à pousser ma réflexion, la blonde avait à présent redresser ses lunettes sur son nez et m'avait relâché d'un air calme :
– Nous avons un léger problème.
Ne l'avais-je pas déjà dit juste avant ? J'avais la poisse, ce n'était pas nouveau. J'avais l'habitude. Je scrutais d'un air dubitatif Dorothy pour la pousser à m'en dire plus sans avoir besoin d'ouvrir la bouche.
– Rien de très grave, ne vous inquiétez pas.
Ce que j'avais appris avec le temps : quand quelqu'un vous dit de ne pas s'inquiéter c'est qu'il faut justement s'inquiéter.
– Malheureusement votre chambre a été attribuer à une autre élève en situation d'handicap. Nous avons donc été obliger de vous déplacer dans un autre endroit, m'explique-t-il. L'endroit est plutôt côté dans l'université, beaucoup d'étudiant pourrait se battre pour avoir le privilège d'habiter là-bas, vous avez de la chance.
Durant son discours sans m'en rendre compte, sous le coup du stress ma main gauche avait commencé à redresser la manche droite de mon pull en laine pour gratter mon avant-bras laissant découvrir l'énorme cicatrice directement reliée à mon cou. Le visage de Dorothy s'était alors justement déporté droit vers celle-ci, complètement hypnotisée. En me raclant la gorge, j'esquisse un imperceptible rictus amer et la force à relever la tête vers moi. Rapidement je laisse retomber la manche du pull, recouvrant à nouveau la cicatrice. Il était vrai que l'entaille n'était pas belle à voir, autant à cause de sa longueur que de son aspect. Dorothy n'avait pas dû en voir beaucoup d'aussi horrible – peut-être même aucune – durant son humble carrière de secrétaire, je ne pouvais pas lui en vouloir.
