Les Secrets

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Elisa se réveilla ce matin là en pleine forme, elle s'était reposé pendant presque trois jours, et il faut dire que ça lui avait fait du bien d'être un peu dorloté. Gordon avait insisté pour qu'elle récupère des évènement récents, et lui avait expliqué que quoi qu'il puisse se passer Connor était là pour veiller sur la maison, et accueillir de potentiels malade. 

Elle sortit du lit, le sol lui sembla alors particulièrement chaud sous ses pieds. Résultat à n'en pas douter du généreux feu qui brulait dans cheminée, réchauffant la maison. 

C'est ce qui se passe, quand il y  a quelqu'un à la maison capable de faire du feu. Se dit-elle en pensant à Connor. Elisa s'était fort bien accoutumée à la solitude et au froid. Son père travaillant toute la journée elle ne le voyait qu'au souper, et même si ce dernier veillait en hiver à faire du feu pour Elisa, elle était incapable de l'entretenir assez pour ne pas passer ses journées dans le froid. 

Alors qu'elle se mit en quête de quelque chose à manger, elle fut surprise par une casserole fumante au dessus du poêle dégageant une odeur délicieuse. De la soupe, mais pas n'importe laquelle, elle semblait riche et onctueuse, rien à voir avec la pauvre eau chaude agrémenté d'épluchures et de menthe que pouvait parfois cuisiner Elisa. Non loin sur la table emballé avec soin, et dégageant une odeur tout aussi délicieuse, reposait une énorme miche de pain aux graines. 

Supposant que le pain devait être le remerciement de Dimitri, Elisa entrepris de s'en couper un morceau, lorsque la porte s'ouvrit à la volée, découvrant un Connor aux visage rougit par le froid, et les mains couverte de terre. 

- " Hey, on attend pas ses invités ? 

Elisa reposa son pain à la fois honteuse et stupéfaite, elle resta muette.

- Je plaisante ! s'empressa d'ajouter Connor d'un air désolée. Je l'ai laissé bien en vu pour ton réveil en plus !

Le jeune homme s'approcha de l'évier pour s'y laver les mains. Puis se retourna vers Elisa qui n'avait pas bouger d'un centimètre. 

- Je suis désolée, je pensais plaisanter, mais tu n'a pas l'air d'avoir pris ça comme ça. Mange bien sûr, c'est pour toi. Le boulanger l'a déposer ce matin, et t'en a promis beaucoup d'autre d'ailleurs! Tu veux de la soupe ? Ajouta-t-il pour achever de détendre l'atmosphère. 

Elisa repris peu à peu contenance et une fois le bol fumant devant elle, leva enfin les yeux sur le jeune homme. 

- Désolé, j'ai l'habitude d'être seule, et ça me fait drôle, euh...que l'on puisse ...me voir, tu m'a surprise.

- Je m'excuse si je t'ai fait peur. Nous n'avons pas vraiment eu le temps de parler...du fait que je soit ...ici pour le moment. Mais je tiens à te remercier d'avoir accepter que je vive sous votre toit quelque temps. Je sais me faire discret. Tu ne me remarquera pas.

- Ca j'en doute. Chuchota Elisa en avalant une cuillérée de soupe brulante. 

- Qu'est ce que ça veux dire ? 

- Simplement que la maison n'a pas été aussi chaude et le Jardin aussi entretenu depuis des lustres ? 

- Je suis soulagée que tu vois mon utilité.  Je ne veux pas m'imposer sans rien apporter en retour. 

- Je ne voulais pas sous entendre que ta présence m'est imposée, rougit aussitôt Elisa.

- Ce n'est rien, j'ai bien conscience que cela n'est pas des plus communs...après tout il n'est pas tout à fait monnaie courante que de recueillir un orphelin de 22 ans sous son toit, dit-il non sans amertume.

Elisa ne pu s'empêcher de dévisager Connor. Ce dernier avait dit cela d'un calme olympien, elle s'efforcer de rechercher le lien entre le jeune homme occupé à boire sa soupe, et celui qui s'était effondré en larmes, aux bord de sombrer dans la folie, quelques temps auparavant.

Il lui sembla tout à coup que Connor avait grandit d'un coup. A quel moment avait il eu 22 ans pour commencer ? Elle n'avait jamais demandée son âge, mais l'humour léger du garçon, son apparence, sa taille moyenne et son regard toujours enjoué lui avait laissez penser qu'il était plus jeune. Elle avait même parfois pensé qu'il était plus jeune qu'elle tant son comportement pouvait relever selon elle d'une certaine immaturité. Elle ne pouvait cependant nier que cette idée reçue qu'elle avait à son sujet émanait d'une certaine jalousie. En effet le garçon pouvait  se permettre d'être léger, et d'avoir de l'humour. Il ne manquais de rien lui. 

Monsieur Bingley laissa échapper un miaulement, ou plutôt un grognement désapprobateur, comme si il savait ce que se disait la jeune femme en son for intérieur.

Elisa regretta instantanément d'avoir penser cela. Connor manquais de bien des choses à présent qu'il avait perdu ses parents. Elisa ne s'imaginais pas dans quelle état d'affliction elle se trouverais si elle était à sa place. Pourtant, il lui sembla plus fort que jamais. Il était hébergé chez eux, et humblement il se rendait aussi utile que possible, réduit à la condition d'invité, devant compter sur la charité de sa famille à elle, puisqu'il était seul et sans famille lui même. 

Une fois sa soupe terminé quelques secondes plus tard, Connor se leva sans un regard et sortit s'occuper à l'extérieur laissant la jeune femme à ses contemplation. Elle aurait juré qu'il était agacé par la fin de leur conversation. Peut être avait-il remarqué la manière dont elle l'avait dévisagé ? Elle s'empressa de finir son propre repas, et entrepris de s'occuper l'esprit en faisant l'inventaire des herbes médicinales qui lui restait. Après tant de repos elle n'avais étrangement pas les idées aussi claires qu'a l'accoutumée. Elle constata que de nombreux sachets et flacons avait été ajouter à son petit stock. Certains étiquetés d'une écriture qui n'était pas la sienne mais qu'elle reconnu tout de suite. L'écriture fine et calligraphiée de Connor. 

A mesure qu'elle retournais ses placards, elle ne pu s'empêcher de s'interroger sur les suites d'une telle cohabitation. Connor allait-il rester longtemps ? Un jeune homme de 22 ans trouverais surement quelque travail, quelque part. Quelque chose, qu'elle ne pu identifier la dérangeais dans cette cohabitation. 

Les semaines défilèrent, et Elisa ne pouvait toujours pas dire précisément ce qui la gênait chez Connor. Il ne lui adressait quasiment pas la parole depuis leur dernière conversation. Il passait la plupart de son temps dehors dans les bois à faire dieu sais quoi.

 Un jour il emporta le cheval qui broutait depuis presque un mois ce qu'il pouvait dans leur jardin. 
Elisa pensa donc qu'il se rendait au village pour le rendre à son propriétaire ou quelque chose dans ce goût là. 

En réalité Connor se rendit dans la forêt. Il avait pris l'habitude de s'y rendre chaque jour avec l'Arc qu'il avait trouvé sur le cheval. Il s'était entrainé à tirer et avait à présent acquis un certain doigté dans l'art de la chasse. Il n'avais pas encore tirer sur une cible mouvante cependant, mais il s'était promis que son premier gibier serait pour les Stuarts. Il décida ce jour là de s'entrainer à la monte à cheval. Son destrier était guérit à présent, et malgré plusieurs annonces passées personne n'était venu récupérer la bête. 

Alors qu'il s'était enfoncé suffisamment loin dans la forêt, Connor enfourcha sa monture, et se mit en chasse. 

Le Feu Qui Ne Brûlais PasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant