Chapitre 6

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L'écho ramenant et amplifiant les cris à mes oreilles s'était remis en marche.
Les voix avaient peur, étaient terrifiés.
Un grondement sourd retentit, mais toujours choqué de la scène précédente, je n'y prêtais guère attention.
Je déhambulait dans le couloir, ne sachant pas où j'allais, attendant patiemment que la mort vienne à moi.
Les bruits de pas se rapprochaient, certes, mais j'avais pris la lâche décision d'abandonner ma pauvre âme dans ce cauchemar qui semblait enfer.
J'arrivais au fond du couloir.
Un mur me faisait face, et la grande allée débouchait sur deux passages étroits à droite et à gauche.
Trois chaises roulantes gisaient à cette intersection. Je me laissais tomber sur l'un d'eux, qui manqua de se casser sous mon poids.
"Ressaisis-toi John, tu n'es pas encore perdu d'avance, bats-toi bordel !"
La même voix qui ne traitait d'imbécile me disait maintenant de continuer.
Il est bipolaire ou quoi ?!
Je fermais les yeux quelques instants, me questionnant sur le temps qu'il me restait avant de mourir.
La peur me tiraillait, quelques fois.
Elle part, puis reviens, comme pour me faire espérer de la voir disparaître pour ensuite me détruire un peu plus. Comme pour me montrer qu'elle est là.
J'ai peur de la peur.
Je suis terrifié à l'idée se perdre mes moyens par sa faute. La terreur est tout le temps là, elle vit en nous.
Elle nous ronge de l'intérieur, se régalant de nos entrailles et jouissant du fait de nous voir mourir lentement et ignorants.
Pensif, je réouvrais les yeux, regardant l'allée à ma gauche.
Il y a quelque chose.
Je sens une présence.
Par réflexe, je me levait du siège, et m'accroupis doucement derrière.
Je plissais les yeux afin de mieux voir, et c'est là que je l'aperçu.

Asylum (En Arrêt)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant