Prologue-
Plus personne n'osait faire de bruit, tout le monde attendait l'impact. Je fermai les yeux et attendis... Cela me semblait si long... Y-avait-t-il un problème ? Peut-être que le pilote n'arrivait pas à redescendre ! Mais non... Après plusieurs secondes, on entendit un choc suivit d'un long roulement sourd. Je ressentis une forte attraction qui me collait à mon siège puis, enfin, l'appareil sembla ralentir et mon cœur, qui jusque-là battait des records de vitesse, en fit autant. La voix du commandant de bord retentit soudain, il nous fit calmement son speech habituel mais je n'écoutais pas. Le soulagement d'être encore vivante passé, je ne pouvais penser qu'à une chose : j'étais sur le sol américain !
Cela faisait cinq ans que je n'étais pas revenue aux Etats-Unis et, même si bien sûr habiter à Paris avait été une expérience incroyable, j'étais surexcitée d'être de retour dans mon pays natal. Tandis que nous descendions de l'avion par l'un de ces long bras métalliques, j'observai les gens autour de moi. Il y avait beaucoup de touristes, surtout des français. Logique, puisque c'était un vol Paris-Charlotte... Cependant, je vis aussi plusieurs personnes qui semblaient bien connaître l'endroit, peut-être étaient-ils dans la même situation que moi... Enfin, il était plus probable que ces gens aient visité la ville lumière seulement pour les vacances. Après tout, on était en plein mois d'août. Je me demandai comme ils me voyaient... Pensaient-ils que j'étais une touriste française ou une native ?
Une fois passées les innombrables douanes et autres mesures de sécurité, nous arrivâmes enfin devant les tapis roulants où dévalaient des dizaines de bagages. Alors que je guettai ma valise verte et rose avec impatience, ma mère se tourna vers moi me servit un sourire étincelant. Je le lui rendis bien volontiers et me rendis compte de ce que tout cela signifiait pour nous. Bien que ce ne soit pas vraiment une nouvelle ville, c'était un nouveau départ, une deuxième chance. Pour moi comme pour elle. Mon père et elle avait divorcés quelques mois auparavant. Cela faisait déjà quelques temps que ça n'allait plus mais, d'un certain côté, je ne l'avais pas vu venir. Naïvement, je n'avais pas pensé que cela pouvait arriver pour de vrai, à ma famille. Et pourtant...
Je saisis ma valise non sans bousculer plusieurs personnes au passage, et rejoins ma mère qui avait déjà installé le reste de nos affaires sur le chariot (dont mon chat, Honey, qui se trouvait dans une « cage » spéciale). Pas facile de d'emballer sa vie dans une valise... Pour la deuxième fois ! Je me rappelais très bien le jour où mes parents m'avaient annoncé qu'on allait déménager en France. Ce jour-là, j'avais versé toutes les larmes de mon corps, en pensant à tout ce que j'allais abandonner : ma maison, mes amis, mon école, Nick, mon chat ! Finalement, mes parents avaient accepté d'amener Honey avec nous et j'avais cédé après une semaine de protestations. Cependant, la peur et l'anxiété avait persisté longtemps... Une nouvelle langue, une nouvelle école, des tas d'inconnus, et je pouvais en citer plein d'autres !
Je revins brusquement dans le présent quand ma mère m'entraîna en dehors de l'aéroport, sur un immense parking. Dans l'avion, elle m'avait expliqué qu'une vieille amie à elle allait les chercher en voiture pour nous ramener à la maison. Eh oui... Car malheureusement (ou pas), je n'habitais non pas à Charlotte (image en multimédia) mais plutôt dans une petite « ville » (si on peut l'appeler comme ça » qui avait en tout et pour tout pas plus de 6000 habitants : tout juste assez pour qu'il y ait un lycée ! Et bien sûr, aucun taxi n'accepterait de nous y emmener (elle se situait à 4h de route de Charlotte) et même si c'était le cas, cela reviendrait beaucoup trop cher pour
ma mère. C'était donc pour ça que, au lieu d'attendre pendant une heure dans la longue, très longue file de personnes attendant un taxi, nous nous retrouvions sur le parking bondé de voitures, en pleine nuit, en suffoquant sous la chaleur humide de Caroline du Nord.
Après ce qui me sembla une éternité, une voiture s'arrêta devant nous et une femme à moitié hystérique en sortit, un grand sourire aux lèvres.« Nadia ! Quel plaisir de te revoir ! s'exclama-t-elle en serrant ma mère dans ses bras, j'avais tellement hâte que vous arriviez ! (Puis, en se tournant vers moi) Oh ! Emilie ! Je te reconnais à peine ! (Elle m'embrasse à mon tour) ça fait quoi, cinq ans que l'on ne s'est pas vues ?
- Oui, nous avons beaucoup de choses à te raconter...
- Oh ! J'ai hâte d'entendre tout ça ! Attendez, je vais mettre vos valises dans le coffre. (Elle joignis l'acte à la parole et nous rentrâmes dans sa voiture qui était étonnamment rouge.) »Alors que je m'étais installée à l'arrière avec la caisse de mon chat sur les genoux, je laissai ma mère et son amie discuter à l'avant. La voiture se mit en route et je regardais les innombrables lumières de Charlotte qui contrastaient avec la nuit noire qui régnait. On remarquait à peine le clair de lune qui luisait timidement dans le ciel.
Nous sortîmes rapidement de la ville et, tandis que les gratte-ciels se faisaient de plus en plus petits derrière nous, je sentis mes paupières s'alourdirent et les longues heures que j'avais passées à veiller dans l'avion en plus du décalage horaire me plongèrent dans un sommeil profond.Lorsque je me réveillai, nous n'étions plus qu'à dix minutes de ma ville natale, et je n'eus pas à attendre longtemps avant de voir un panneau apparaître sur le bord de la route, à moitié caché par les arbres : Bienvenue à Bristow. Après cinq ans d'absence, j'étais de retour à la maison.
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Immortelle
VampireEmilie revient aux États-Unis après des années passées en France. Quand elle rentre dans sa petite ville natale, rien n'a changé. Elle retrouve Liam et Kat, ses deux meilleurs amis. Elle fait la rencontre de Cam, arrivé en ville il y a 2 ans. Quelqu...