CAM

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En fait, le «action ou vérité » tourne vite au jeu à boire. Soit tu réponds, soit tu agis, soit tu bois, c'est simple !

Ça fait deux fois qu'Emilie choisit « action » mais qu'elle choisit de boire car le gage soit de me chauffer soit de m'embrasser. Je pourrais quand même remercier Liam pour ses vaines tentatives pour nous rapprocher. Je le cache mais je le prends vraiment mal qu'elle est l'air aussi rebutée par moi. Mais quand ce sera à mon tour de jouer et que l'on me proposera un de ces gages, j'accepterai et elle ne pourra pas refuser... J'ai hâte ! Ses lèvres me semblent douces – j'ai vraiment pensé douces ?- et je n'ai qu'une envie : poser les miennes dessus. C'est alors que j'entends mon nom. C'est mon tour. Je choisis « action » tout en souriant malicieusement à Emilie. Le gage tombe : « L'embrasser pendant 1 min ! »

Voilà ce que j'attendais ! Je me lève et sans laisser à Emilie le temps de protester ou meme de faire un geste pour m'éviter, je plaque mes lèvres contre les siennes. J'avais raison : elles sont douces, chaudes et son contact me donne des frissons. Je me perds dans ce baiser. J'ai chaud, je transpire, mais l'alcool n'y est peut-être pas pour rien. Soudain, je sens deux mains, douces et délicates, se poser sur mon torse et, d'un coup, je suis projeté en arrière. Je redeviens moi-même et constate que je suis étalé par terre sur le tapis.

- La minute est passée. Et depuis longtemps, annonce alors une voix familière et accusatrice.

Je lève les yeux, Emilie est debout devant moi et elle a l'air furieuse. J'étais tellement obsédé par le fait que je l'embrassais -enfin- que je n'ai même pas remarqué qu'elle ne m'a pas rendu mon baiser. Quel naïf j'ai été. J'avais pensé qu'elle aimerait m'embrasser. Je me suis trompé, complètement. Je décide de jouer la carte de l'indifférence et je me relève, le visage neutre. Emilie, elle, ne me regarde déjà plus et recommence à jouer avec Kat et Liam.

La soirée se poursuit et Emilie boit beaucoup, énormément même. Il faut dire qu'eviter les gages m'impliquant en sont en grande partie responsables.
Lorsque la soirée se termine, elle est complètement bourrée. Liam et moi décidons qu'il est plus sage de la ramener chez elle. Si elle dors ici, sur le sol dans le salon, le réveil risque d'être difficile. Je me porte volontaire, c'est sur mon chemin. C'est décidé, je monte dans ma voiture, portant une Emilie très éméchée à moitié endormie dans mes bras. En cours de route, je réalise que ce n'est pas forcément une bonne idée de la ramener chez elle. Si sa mère la voit dans cet état, elle ne la laissera plus jamais sortir. Je l'amène chez moi, la porte jusqu'au premier étage et la dépose sur mon lit. Ça me fait bizarre de me retrouver aussi proche d'elle alors qu'elle m'a repoussé toute la soirée. Je ne vais pas m'en plaindre, j'ai aimé la sentie blottie tout contre moi. Je la contemple quelques instants. Elle a les yeux clos et semble s'être endormie mais, quand je m'apprête à sortir pour aller me brosser les dents, elle m'appelle :

-Cam ?

-Oui ?

-Viens ...

Je m'approche du lit et, soudain, elle se redresse et m'embrasse. Je me laisse faire. Cette fois-ci, elle participe pleinement au baiser. Après une minute, elle s'écarte, me caresse la joue puis s'effondre sur le lit, endormie.

J'enlève mon tee-shirt, m'allonge sous la couette avec elle et lui murmure à l'oreille : « Dors bien, princesse. » Parce que c'est bien ce qu'elle est, une princesse, capricieuse et incroyablement têtue.

ImmortelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant