𝐈𝐈𝐈. 𝐩𝐮𝐥𝐜𝐡𝐫𝐢𝐭𝐮𝐝𝐢𝐧𝐨𝐮𝐬

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Cris. Douleur. Agonie. Ces trois mots décrivaient parfaitement l'atmosphère de ce jour si particulier. Eux, qui pour un temps, étaient vus comme les créatures les plus puissantes sur Terre, ont vu leur magie disparaitre. Pour tous les crimes que vous avez commis, votre espèce verra ses pouvoirs sellés par une malédiction.

Deux guerres marquèrent cette île maudite : l'une ancestrale, l'autre vieille d'à peine une décennie. De la première, ils perdirent leur magie, de la deuxième, ils perdirent leur sang.

Au milieu de la panique générale, deux enfants furent traînés pour quitter le champ de guerre. Ils étaient bien plus importants que leur peuple tout entier. Sur un bateau de fortune, le petit garçon serra contre lui un bébé enveloppé dans un drap. Son regard d'ambre vers le ciel, le nourrisson fixait avec intérêt l'effrayante marque qui planait au dessus d'eux.

Seule au milieux des nombreux couloirs du château, Kaï se baladait, observant fièrement la petite pile de gallions dans sa main. Encore un pari qu'elle avait gagné avec Drago.

"Pour dix gallions tu parles à l'une d'elles", avait-il dit en désignant le groupe d'élèves de Beauxbâtons dans la cour. "T'as de l'argent à perdre ? " avait répondu la brune, "Je comptais aller en aborder une de toute façon, mais puisque tu me propose des gallions, ça me fait une raison en plus."

La Serpentard avait donc fait la connaissance d'une charmante jeune fille aux long cheveux châtains, aux profonds yeux bleus et au visage quasi parfait. Kaï ne serait même pas surprise si elle avait du sang de Velane.

Alice Dupont, tel était son nom, avait un accent particulièrement prononcée, et était un peu plus jeune que le reste du groupe. Apparemment, sa sœur était dans le groupe de participantes, et elle en avait profité pour l'accompagner, puisqu'elle envisageait de changer d'établissement. "Tu veux venir à Poudlard ? Bonne chance..." avait-dit la brune en se remémorant tous les ennuis qui lui était arrivé depuis le début de sa scolarité.

Rangeant son argent dans sa poche, la Serpentard regarda autour d'elle, pour s'apercevoir qu'elle avait emprunté un couloir dont elle ne connaissait même pas l'existence. Cela ne l'inquiéta pas plus que ça, il y avait toujours un moyen d'accéder à l'escalier principal, peut importe où l'on se trouvait. Ce qui l'intriguait en revanche, c'était ce petit bruit qui venait d'on ne sait où.

Un grincement, à peine détectable mais qu'elle trouvait bien énervant. Kaï observa les alentours : elle était seule, et aucune fenêtre, aucune porte entrouverte qui pourrait être à l'origine de l'insupportable bruit. Puis, ses yeux se posèrent sur une lourde porte en bois.

Le grincement semblait venir de là. Kaï s'approcha de la porte, l'examinant du regard : dans le bois était gravé de nombreux motifs abstraits, des motifs qui ne semblaient pas avoir réelle signification. Kaï frôla les courbes poussiéreuse du bout des doigts, entendant toujours le petit grincement venir de l'autre côté. 

-Kaïleen ?

La jeune fille sursauta et se retourna vivement. Son regard rencontra une paire d'iris bleus la fixer gentiment.

-Dupont ! Tu m'as fais peur !

La française fit un petit rire gêné avant de s'approcher d'elle.

-Désolée, fit-elle de son fameux accent, je voulais visiter un peu le château, mais je crois que je me suis perdue...

-Ah oui ? Tu peux rester avec moi si tu veux, ça t'évitera d'entrer dans la forêt en essayant de chercher les toilettes.

-J'apprécierai ! Et au fait, que fais-tu devant cette porte ?

-Oh, c'est juste...

À ce moment, Kaï sentit un déclic provenant de la porte. En vérité, elle se fermait à peine tellement le verrou était usé, le simple fait d'appuyer sa main dessus avait suffit à la pousser. La Serpentard jeta un regard à Alice, qui l'observa ouvrir la porte en grand et pénétrer dans la pièce.

𝗞𝗜𝗦𝗠𝗘𝗧 ʰ.ᵍʳᵃⁿᵍᵉʳOù les histoires vivent. Découvrez maintenant