𝐈. 𝐚𝐬𝐩𝐞𝐜𝐭𝐚𝐛𝐮𝐧𝐝

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S'il y avait bien un endroit où Kaïleen n'aurait jamais pensé y passer une minute de sa vie, encore moins durant les vacances d'été, c'était le 12, square Grimmaurd. Et elle qui pensait que sa propre maison pouvait prendre des airs glauques vue de nuit, très clairement la jeune fille n'avait pas encore bien saisit la définition du terme. La bâtisse en elle même était inquiétante : une entrée dissimulée entre deux autres, invisibles aux yeux des moldus et à quiconque n'y était pas invité. Un sort de protection aussi puissant, cela présageait déjà du type de personnes qui pouvaient y résider, alors Kaï ne fut pas vraiment surprise d'apprendre que cette demeure fut la résidence de toute la famille Black depuis des générations. 

Que faisait-elle là exactement, elle se posait toujours la question, il fut dire que l'on ne lui avait pas vraiment expliqué les détails non plus. Elle n'avait donc aucune idée de pourquoi elle se retrouvait devant la maison actuelle de Sirius Black, deux ans après l'avoir "rencontré" (même si elle n'avait vu que sa forme d'animagus). Enfin, cela ne pouvait pas être une mauvaise chose, il lui avait dit qu'ils discuteraient après tout, même s'ils n'en avaient jamais eu l'occasion, lui avec son procès, et elle avec sa vie d'étudiante. 

Le jeune fille poussa un long soupir, lorsqu'une main vint se poser sur son épaule. Kaï leva les yeux, rencontrant une paire d'iris obsidiennes. 

-Faisons ça rapidement, fit Severus d'un air ennuyé, je n'ai aucune envie de m'attarder ici plus que nécessaire.  

-En fait si tu n'étais pas obligé d'assister aux réunions de l'Ordre, on serait jamais venu ici avoue.

Son parrain se contenta de grommeler, fixant la bâtisse devant eux comme si elle était responsable de la fin du monde. Kaï ricana lorsqu'il ébouriffa ses maintenant courtes mèches brunes, la poussant gentiment vers l'entrée. 

-Allez entre, soupira t-il, qu'on en finisse. 

La Serpentard secoua la tête puis obéis, ouvrant la porte. Plus qu'une semaine avant que les cours ne reprennent, et Kaï était ravie de la passer chez son parrain. Après tout, il fallait bien qu'ils rattrapent le temps perdu, même si confiner presque quinze ans en une semaine était un peu compliqué, ils faisaient avec. C'était intéressant, c'est le moins qu'on puisse dire, déjà parce que la jeune fille avait pendant longtemps soupçonné le professeur de vivre dans une caverne ou dans un manoir semblable à celui de Dracula, elle fut alors agréablement surprise en découvrant une petite maison, propre et éclairée, située dans un quartier ouvrier de Londres ; mais également parce que personne ne refuserait de voir Severus Rogue avec des habits normaux.

Depuis les récentes rumeurs au sujet du retour de Voldemort, l'Ordre du phénix avait reformé ses rangs, cette organisation qui s'était dissoute après sa disparition, ce jour fatidique de 1981. Deux réunions par semaine, afin d'établir un plan pour contrer les forces du mal, mais aussi ceux du ministère. 

Severus avait influencé la jeune fille sur ce niveau là, la faisant s'intéresser au système politique qui gouvernait la Grande Bretagne, et bon dieu que cela n'avait aucun sens. Que ce soit la majorité de familles de sang purs au Magenmagot, l'hypocrisie du ministère qui se battait soit disant pour la lumière et l'égalité tout en votant des lois qui à longs termes discriminaient les nés-moldus et les créatures hybrides, sans parler du nouveau ministre corrompu. Kaï avait déjà une idée de ce fonctionnement (après tout quel meilleur lieu pour des débats politiques que la salle commune de Serpentard), mais il semblerait que plus le temps passe, pire cela devenait. 

Les avantages qu'avait la brune par rapport à ses camarades cependant, c'est qu'elle avait non seulement l'esprit critique et la vision nuancée d'une serpent, mais aussi des valeurs qui penchaient bien plus vers la lumière que l'ombre. Ainsi elle pouvait affirmer avec certitude que bien que les partisans de l'ombre étaient des imbéciles aux idéaux discriminatoires, assez idiots pour se soumettre à une personne qui ne savait même pas se servir correctement de la magie noire sans en perdre la raison, les adeptes de la lumière étaient bien souvent des hypocrites aux préjugés bien trop faciles qui se retrouvaient aveuglés par leur quête du bien, et qui au final ne faisait qu'empirer les choses. 

𝗞𝗜𝗦𝗠𝗘𝗧 ʰ.ᵍʳᵃⁿᵍᵉʳOù les histoires vivent. Découvrez maintenant