𝐈𝐗. 𝐰𝐡𝐞𝐥𝐯𝐞

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Aux yeux de beaucoup de membres de la société, les frères et sœurs Kruger étaient un mystère sous bien des angles. Deux Serpentards orphelins, à l'origine et au statut de sang inconnu, leur destin lié à l'un des plus grands mythe de l'histoire de l'Angleterre. Les rumeurs n'étaient pas ce qui manquaient au sujet des adolescents, nombreux spéculaient encore sur leur famille d'origine, sorciers ou moldus, partisans de l'ombre ou défendeur de la lumière. Tenu compte de leur maison et de leur affiliation avec les Caves Maudites, l'opinion publique penchait plus vers la première option. 

Jacob, durant ses années scolaires, avaient enduré de nombreuses critiques vis à vis de sa détermination à trouver ces lieux interdits. Si ce n'était pas pour sa personnalité joviale lui permettant de s'adapter absolument partout, le jeune garçon serait devenu la risée de l'école. Pour Kaï, se fut sa naturelle froideur et son détachement général du reste du monde qui put la protéger de ce fardeau. Il était tout naturel que les deux moutons noirs trouvèrent une place parmi les autres de leur sorte. Une maison où résidaient ceux dont les esprits manichéens qui formaient leur société considéraient comme la pire les vermines, des futurs criminels du haut de leur onze ans. Kaï trouvait cela cruel, mais elle l'avait accepté. Tout le monde joue un rôle, et il est bien difficile de s'en détacher, ce fut l'une des premières leçon de vie qu'Elith lui avait enseigné. 

Parmi celles ci, il y en avait une dont elle se rappelait chaque jour : toute action a des conséquences. Petite ou grosse, cela dépendait du contexte. En l'occurrence ici, leur petit plan hasardeux allait avoir un impact monstrueux. 

Premièrement, Kaï se sentait différente. Depuis son réveil à l'infirmerie il y a quelques heures, la jeune fille se sentait étrange, comme captive entre plusieurs émotions qu'elle ne saurait expliquer : complète, calme, excitée, effrayée. C'était accablant, mais elle savait qu'ouvrir cette cave avait déclenché quelque chose, et pas juste une satisfaction personnelle de sa magie. C'était bien plus important que ça. 

Puis, il y avait ses amis. Merlin et Morgana soit loué, Drago et Merula étaient toujours en vie. Blessés, leur égo quadruplé face à leur victoire face à un Magyar à pointes, mais toujours en vie. Ils allaient avoir quelques cicatrices, tous les deux brûlés à certains endroits de leur corps, le blond arborait maintenant une longue coupure de sa mâchoire jusqu'au haut de sa joue, et la lèvre inférieure de la châtain était légèrement fendue. 

Ils allaient bien, parfaitement même, mais la jeune fille ne pouvait pas s'empêcher de se sentir coupable. Sans raison au final, ce n'était même pas son propre plan et les deux autres assumaient pleinement leurs cicatrices (un peu trop d'ailleurs).

Kaï commença réellement à regretter ses actions lorsque Mme Pomfrey les informèrent que le professeur Rogue l'attendait dans son bureau dès son réveil. Bon, pensa la brune, j'aurais eu une belle vie.

-Vous croyez que Potter dit vrai ?

Kaï leva les yeux vers Drago, qui regardait droit devant lui, les yeux dans le vague. C'était la première fois qu'il parlait depuis leur sortie de l'infirmerie, le trio se dirigeant vers les donjons. Sentant le regard des deux filles sur lui, le blond continua :

-Au sujet de la mort de Diggory.

-Impossible.

Merula l'interrompit sèchement, le visage crispé et la mâchoire serrée.

-C'est pas... non, c'est impossible.

Pendant un instant, Kaï revit sa camarade de première année qui laissait sa colère et ses émotions prendre le dessus. C'était ce qui l'inquiétait : cette version de Merula n'avait pas de filtre, pas de barrière, pas de protection.

𝗞𝗜𝗦𝗠𝗘𝗧 ʰ.ᵍʳᵃⁿᵍᵉʳOù les histoires vivent. Découvrez maintenant