𝗞𝗜𝗦𝗠𝗘𝗧 ʰ.ᵍʳᵃⁿᵍᵉʳ

𝐕. 𝐦𝐚́𝐠𝐨𝐚

Il y avait énormément de clichés sur les Serpentards. C'était encore plus flagrant lorsque, comme Kaï, on faisait partie de cette maison si particulière. Évidemment, le plus courant était que tous les serpents n'étaient que des sangs purs aux idées fascistes, de futurs mange-morts qui mourraient sur place à l'idée de poser le regard sur un moldu. Ils n'étaient que des gens sournois, mesquins qui prenaient tout le monde de haut. Sans oublier immensément riches.

Pour sa part, Kaï avait divisé ses camarades en trois catégories : les vrais fascistes (car il y en avait), ceux qui pour le coup n'arrangeaient pas vraiment leur cas avec leur esprit aussi étroit qu'un placard à balai, et qui étaient généralement les plus vieux de la maison, six ou septièmes années.

Ensuite, il y avait les plus jeunes, plus naïfs, plus curieux, ceux qu'on pouvait parfois voir accompagnés de leurs amis Serdaigle ou Pouffsouffle. Les nouveaux Serpentards donnaient un certain espoir à Kaï quant au sort de leur maison.

Puis il y avait l'entre deux, c'est-à-dire ses amis particulièrement. Ceux qui tenaient à leur réputation à l'extérieur, mais qui, une fois en privée, ne se privaient pas de consommer des médias moldus, d'acheter des objets ou même des vêtements venus de l'autre côté de Londres. Ceux qui hésitent encore quel chemin prendre, celui de leurs parents ou quelque chose de différent.

Kaï s'était levée de son plein gré aujourd'hui (étrange, car elle était d'habitude écrasée ou jetée de son lit par Pansy). Tout était silencieux, ce qui signifie que Pansy et Daphné était déjà parties sans même avoir prit le temps de la réveiller. Elle tourna la tête et vit Merula, assise sur le rebord de la fenêtre, ne voyant même pas les sirènes qui passaient devant elle. En voyant la lettre pliée dans sa main, Kaï compris immédiatement. Doucement, la brune vint s'installer en face de son amie. Celle-ci ne lui accorda même pas un regard.

-Qu'est-ce que c'est ? Kaï demanda uniquement pour attirer son attention.

-Tu le sais très bien, répondit la châtain avec un rire amer.

-C'est la troisième fois ce mois-ci. Ils ne comprennent pas que ton silence radio veut dire "laissez-moi tranquille" ?

Merula se contenta d'hausser les épaules.

-Ils n'ont jamais été très brillants comme parents.

Un nouveau silence s'installa entre les deux filles. Les parents de Merula se montraient de plus en plus insistants : ses 15 ans approchaient et selon eux, elle était prête à faire un choix. Un bel amas de conneries. Kaï jeta un œil au parchemin jauni que son amie tenait.

-Je peux voir ?

Merula lui tendit nonchalamment la lettre et retourna dans sa contemplation des sirènes. Kaï déplia le papier et tiqua dès la première ligne :

"Cher Merick,

Ton père et moi attendons ton anniversaire avec impatience. Tu seras finalement en âge d'être choisi par le seigneur des ténèbres, lorsqu'il reviendra. Nous viendrons te chercher quand le moment sera venu.

Nous en attendons beaucoup de toi, Merick. Je sais que tu ne nous décevras pas.

En attendant notre chère réunion,

Affectueusement,
Mère."

Kaï avait appris à réellement détester la famille Viperyn quand elle vit le nom de naissance de son amie revenir à chaque lettre. Comme si être mange-mort n'était déjà pas assez. La jeune fille concentra une petite partie de magie dans sa main. Elle sentit des picotements remonter le long de ses doigts et ressortir sous formes d'étincelles. La feuille se consuma aussitôt dans des flammes de couleur vert vif. Merula sursauta.