Thorn serrait tant les poings qu'il s'enfonçait les ongles dans les paumes. S'il sentait la douleur, il n'en montra aucun signe extérieur. Il fixait un point au delà de l'Envers. Suivant comme il pouvait Amanio et sa démarche claudicante. Une expression furtive de dégoût passa sur son visage, il se reprit. Cet homme avait tout de détestable. Thorn n'arrivait pas à comprendre les paroles de là où il était. Le langage sonnait comme une mélodie sans mot. Il ne captait pas ces messages là. Ni les écritures. Il observait, impuissant,dans l'attente d'une explication.
Il avait laissé Ophélie avec la famille de Sélénite. Ils les avaient tous déjà suivi. Des gens honnêtes, pour autant qu'il pouvait en juger d'ici.
Mais Amanio c'était autre chose. Un esprit intelligent dans une idée étroite. Tout comme les Généalogistes, il voulait devenir l'Incontournable, l'Insaisissable. Battre la mort et régner. Écœuré, l'ex-Intendant inspecta tout ce qu'il pouvait visuellement dans les affaires du Grand Docteur. Il ne vit rien de compromettant. Pour l'instant.
Il s'en retourna vers Ophélie. Se forçant à ouvrir la bouche pour parler. Entendrait-elle ?
Il attendit qu'elle dorme et fit une chose qu'il ne faisait jamais. Crier.
Ophélie faisait un rêve étrange. Elle n'arrivait pas à déterminer si le plus étrange était le rêve lui-même ou le fait qu'elle avait conscience qu'elle rêvait. Elle se voyait de loin, s'observait. Une minuscule Ophélie gravissait une montagne de tiroir qui semblait sans fin. Les uns s'ouvrant sur son passage tandis que d'autres se refermaient. Facilitant son ascension. La minuscule femme avançait, avec acharnement, sans jamais s'arrêter. Ne voyant pas qu'il n'y avait pas de fin à son calvaire. Ophélie, la vraie, voyait qu'elle était dans une boucle infernale. Elle aurait voulu s'approcher, lui demander à quoi elle aspirait, pourquoi elle marchait ? Car derrière la minuscule femme se trouvait un monde magnifique et merveilleux qu'elle ne voyait jamais. Puis Ophélie entendit, cette voix à l'accent tranché.
Méfie toi de lui.
Ophélie eut peur. Ce n'est pas ce qu'elle aurait voulu entendre de cette voix. Elle regarda partout, survolant ce monde étrange, s'envola jusqu'au ciel à la recherche de la voix.
Pas de reflet.
PAS DE REFLET.
Ophélie se réveilla en sursaut. Regarda partout autour d'elle. Fixant son attention sur le miroir. Elle le vit encore. Il se montrait lui, la montrait elle.
PAS DE REFLET.
Puis il disparu. Le cœur battant la chamade Ophélie sortit de la chambre. Maya l'interpella.
-Encore ton rêve ?
-Je ne sais pas trop, avoua Ophélie. Je ne me souviens plus du rêve, je me souviens juste de ce qu'il a dit.
-Tu l'as revu ! C'est opérationnel génial ça. ça flirte dans les miroirs et ça résonne dans les rêves. Tu n'es pas contente ?
Ophélie n'arrivait pas à parler. Maya se releva et posa une main sur Ophélie et mit l'autre en avant, la présentant comme un plateau. Elle ferma les yeux. Le rêve d'Ophélie apparu. Une petite fille qui marchait sur une montagne infinie de tiroir et d'un coup le brouillard. Plus rien.
-Il manque un morceau. T'as fait un rêve qu'est pas un rêve. Ton type du miroir. Il est louche.
Ophélie mettait les informations dans l'ordre. Thorn l'avait atteint dans son rêve. Pour deux informations, mais quelle était la première déjà. Elle se souvint d'un sentiment de déception et de peur. Mais pourquoi ?
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La passe Miroir - Un peu plus que ça même
Fanfiction//ATTENTION SPOIL// Pour lecteurs qui ont fini les 4 tomes Après une lecture absolument délicieuse et "remplissante" des quatre tomes de La Passe-Miroir de Christelle Dabos, je n'ai pas pu lâcher les personnages. C'est la première fois que je me sen...