Chapitre 6

28 1 2
                                    

Tu étais assise dehors depuis des heures, le sang coulait librement le long de tes jointures, se mélangeant avec la pluie et la saleté sur le chemin en dessous de toi.

" (T/p), je pense que tu devrais entrer." A conseillé Christa.

Tes yeux rouges et gonflés ont croisés les siens. Dans l'embrasure de la porte, il y avait tous tes amis, certains d'entre eux tenaient des serviettes.

" Tu es dehors depuis des heures, tu vas tomber malade !" Elle a criée.

Tu hausses les épaules et regarde le champ pluvieux. Tu entendis d'autres pas s'approcher, et Ymir est apparue juste devant toi avec Mikasa.

" Rentre à l'intérieur maintenant."

" Je n'ai pas demandé à ce que les gens s'inquiètent pour moi." Tu réponds en retour.

" Eh bien, c'est à ça que servent les amis." Christa te sourit doucement.

Les amis. Tu ne pensais pas en avoir beaucoup. Mikasa et Ymir t'ont tendu leurs mains sans rien dire, et tu soupiras lourdement en tendant les tiennes pour permettre aux filles de te tirer vers le haut afin de les suivre à l'intérieur.

" Ta main !" A paniqué Armin.

Tu as levé la main, laissant le sang couler sur le sol.

" Ah oui..." Reiner et Connie se sont avancés, Reiner tenant des bandages tandis que Connie tenait une tasse chaude, et au fond Jean tenait une assiette tout en essayant d'empêcher Sasha de la manger.

" Idiote, je savais que tu en aurais besoin. Assieds-toi."

Prenant un siège contre le mur, tu as regardé Reiner s'asseoir lentement en face de toi.

" Écoute, je suis désolé de la façon dont je me suis comporté avec toi. Tu m'énerves la plupart du temps, tu es tellement arrogante et je ne te vois jamais faire quoi que ce soit, mais ce n'est pas une excuse.."

Tu as faiblement ri, pour une fois que tu n'as pas ressenti une montée de colère en le regardant ou en étant près de lui.

" Je ne voulais pas te faire de mal."

Reiner a haussé les épaules, remuant sa main bandée avec un sourire.

" On est accordés." Il a ri.

" Dans tes rêves." Tu as ri en retour.

Tendant la main, tu as laissé Reiner s'occuper de tes blessures, les enveloppant pour toi, prenant la tasse de Connie qui te l'a passé pour que tu puisses la boire avec reconnaissance.

" Merci les gars."

" C'est normal, on est amis, non ?" A dit Jean en posant ton assiette à côté de toi.

Tu as senti des bulles monter en toi.

'Nous n'avons pas besoin d'amis.'

Ignorant la voix, tu as posé ta tasse et tu as commencé à manger un peu de ta nourriture. Tout le monde était assis autour de toi, parlant et riant, et tu te sentais bien, tu te sentais... heureuse.

Savoir que tu avais des amis te faisait te sentir plus forte, tu avais l'impression de pouvoir te contrôler, de pouvoir tenir le démon qui est en toi à distance. C'était comme si la confiance prenait place en toi. Mais maintenant, si tu voulais tous les protéger, tu devais garder le contrôle de toi-même.

Tu es restée assise en silence, profitant de la compagnie de tout le monde.

" Hey (T/p) ?"

Connie t'appelle et tu lèves ton regard pour croiser le sien, lui faisant comprendre que tu l'as entendu.

" C'est vrai que tu as frappé le Caporal Livaï ?"

Tu avais oublié qu'il allait te tuer la prochaine fois qu'il te verrait...

" Ouais..."

" Oh merde ! Tu ne frappes pas en douceur en plus." A ricané Reiner.

Te cognant légèrement la tête contre le mur, tu gémissais de douleur...

" J'étais en colère... Je ne savais pas ce que je faisais..."

" Qu'est-ce que tu veux dire ?" A demandé Ymir, " Tu le savais forcément ?"

" Non." Tu as soupiré, " quand je suis trop en colère... je m'évanouis en quelque sorte..."

" C'est effrayant..." A chuchoté Christa.

Tu as hoché la tête en signe d'accord, c'était très effrayant.

" Pourquoi es-tu toujours si en colère d'ailleurs ?" A demandé Jean.

Tu es restée figé une seconde, puis tu as haussé les épaules. Tu ne savais pas quoi leur dire, comment leur expliquer. Tu étais en colère contre tout, le monde, les gens, les titans, tes parents, la chose à l'intérieur de toi, et elle était toujours en colère aussi, ce qui rendait ta colère encore pire.

Tu ne savais pas comment l'expliquer, alors tu ne l'as pas fait.

" Je suppose que j'ai juste un fort caractère."

Il a hoché la tête et ils en sont restés là, mais tu ne savais pas que Livaï était au coin du couloir. Il voulait savoir ce qu'était toute cette agitation, et il a entendu la question et ta réponse, et il savait que tu mentais.

Les questions se sont accumulées en lui, tout le monde avait quelque chose à cacher. Tout le monde avait un secret. Alors, quel était le tien ?

𝐀𝐍𝐂𝐇𝐎𝐑 (𝐋𝐢𝐯𝐚i 𝐗 𝐑𝐞𝐚𝐝𝐞𝐫) 𝐓𝐑𝐀𝐃𝐔𝐂𝐓𝐈𝐎𝐍 𝐅𝐑𝐀𝐍Ç𝐀𝐈𝐒𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant