Target

8. Childe

Le policier ne voulait pas croire ce qui était arrivé ces 12 dernières heures. Tout est allé si vite.
Zhongli le regarde sans expression. Ses yeux jaunes sont plantés dans les siens. Childe avait envie de lui crier dessus, jusqu'à ce qu'il avoue qu'il n'a rien fait. Il ne veut pas lui faire de mal. Il est censé le protéger.
Il décide de mettre ses pensées de côté et s'assoit en face du suspect. Puis sort des dossiers. Des photos du meurtre. L'homme aux yeux dorés les regarde.

- Zhongli.

Celui-ci releve la tête vers lui.

- j'ai besoin de réponses. Est ce que tu m'as emmené sur une fausse piste.

- non. Je t'ai aidé.

- alors pourquoi n'avons-nous rien trouvé ?

- eh bien peut être parce que je ne suis pas enquêteur, ni policier ?

Childe soupire. Il le savait ça. Mais ce n'est pas la réponse qu'il voulait entendre. Zhongli est un homme très intelligent. Même en n'étant pas policier, il a réussi à aider Childe, et trouvé de nombreuses pistes et réponses.

- ce n'est pas ce que je voulais entendre.

- j'en suis sincèrement désolé, lâche-t-il.

- tu sais qui est Jean Gunnhildr, n'est ce pas ?

- j'en ai vaguement entendu parler ces derniers jours.

Childe ne supporte pas son ton soudainement sarcastique.

- réponds-moi sérieusement. Tu n'en a rien a faire qu'elle soit morte ?!

- si je n'en avait rien a faire, je serais resté dans ma boutique à ne rien faire.

Childe lève un sourcil.

- ta boutique ?

Zhongli penche la tête sur le côté.

- oui, le magasin de vinyle.

- depuis quand c'est ta boutique ?

Zhongli se raidit.

- ce n'est pas ce que j'ai souhaité dire.

- c'est dommage, tu l'as dit quand même. Drôle de lapsus en ces conditions.

Zhongli se laisse aller contre son dossier, visiblement agacé, et confus.

- parle. Qu'est ce que tu veux dire par ma boutique ?

- ce n'était pas intentionnel.

- pourquoi tu me mens ?

Zhongli ouvre la bouche mais aucun son n'en sort. Childe, pour le coup vexé, et terriblement en colère, rapproche sa chaise du bureau et sort son arme de service.

- j'ai besoin d'une seule balle. Pas pour te tuer. Mais pour te faire mal.

- me faire mal ? Tu n'oserais pas.

Childe pointe l'arme sur lui.

- je peux très bien le faire.

Zhongli le regarde sans broncher.

- je te le déconseille.

- et pourquoi ça ?

Zhongli se lève et fait le tour de la table pour s'asseoir sur les genoux de Childe. Le rouquin peut sentir la légère pression du canon sur le ventre du brun. Celui ci pose les mains sur son abdomen en se penchant sur son oreille.

- ca s'écrit en deux mots, chéri, chuchote-t-il.

Childe est parcourut d'un frisson inexplicable, et reste hypnotisé par lui pendant une seconde, avant qu'il ne sorte soudainement de sa transe lorsqu'il entend des coups de feu et une sirène d'alarme résonner dans le bâtiment. Zhongli se lève soudainement de ses genoux pour retourner à sa place. Le rouquin prend peur lorsque son suspect lui fait coucou, ses mains n'étant plus enchaînées avec les menottes.

- qu- ! fait-il, surpris.

Les coups de feu continuent de résonner et se rapprochent de plus en plus. Le sourire de Zhongli se fait de plus en plus inquiétant alors qu'il ne bougeait pas d'un poil. Childe était paralysé, incapable de l'arrêter. Soudain la porte se fait défoncer, et il reconnaît Xiao, accompagné de deux jeunes filles qu'il n'avait jamais vu. La première avait de très longs cheveux bruns, coiffés en deux queues de cheval. Elle avait des yeux marrons. La deuxième avait des cheveux bleus, de la même couleur que ses yeux.

- Zhongli ! On t'as enfin trouvé ! crie la brune.

Les trois adolescents étaient armés de grosses armes à feu. Childe ne bougeait toujours pas, complètement déboussolé par la situation. Tout semblait lui échapper, sans qu'il ne puisse faire quoi que ce soit. Il finit par détourner les yeux de Zhongli lorsqu'il sent un canon sur sa tempe. Xiao s'était glissé derrière lui.

- je m'en occupe, lance Zhongli. Allez ouvrir le passage pour moi.

- on s'est déjà débarrassé de la plupart des policiers, dit la fille aux longs cheveux bleus.

Zhongli sourit gentiment.

- quoi...? fait Childe.

Un policier crie dans les couloirs.

- attention ! Ils recherchent Rex Lapis !

Childe semble se réveiller, alors que les trois adolescents partent.

- Rex Lapis ?! crie-t-il en pointant instantanément son arme sur Zhongli.

J'ai failli coucher avec celui que je recherchais...

Childe se lève et se met entre la porte et le suspect.

- je ne peux pas te laisser partir. Tu es un meurtrier.

Zhongli rit légèrement.

- je suis un meurtrier, un dealer, et à la tête de l'une des mafias les plus importantes. Et pourtant tu es amoureux de moi.

- dis pas n'importe quoi, s'énerve le rouquin. Je ne peux pas être amoureux d'un monstre.

Il ouvre les bras.

- alors tue moi, lâche-t-il. C'était ton but depuis le départ, non ? Tuer Rex Lapis. Tu ne peux pas rater une si belle occasion.

Childe respire rapidement sous le stress. Il avait raison. Il voulait le tuer. Pour tous les meurtres qu'il a commis et les disparitions qu'il a organisé. Cependant, il était incapable de tirer.

- pourquoi tu as tué Jean ?

- hm ? Pourquoi je parlerais à un policier ? Je ne suis pas fou à ce point.

- tu m'as manipulé...

- évidemment. Cependant, je ne suis pas la personne qui t'as mis sur une fausse piste, sourit le brun.

Le plus petit s'avance doucement vers Childe, jusqu'à être juste en face de lui. Il pose ses mains sur ses joues et les caresses avec ses pouces.

- tu m'en veux... n'est ce pas ?

- tu oses me demander.

- on ne sait jamais. Pour une fois que je tombe amoureux, j'avais un petit espoir.

- arrête de mentir.

- je ne mens pas. Je ne t'ai... presque... jamais menti.

Childe voulait répliquer, mais rien ne sort.
Zhongli continue de caresser ses joues.

- vient avec moi... chuchote-t-il.

- non.

- on sera tous les deux. Rien que tous les deux, au dessus de tout le monde. On pourra tout contrôler, et... et ça paye beaucoup mieux que dans la police, tu sais.

- Zhongli... je ne peux pas... ça fait un an que je te cherche...

- quel romantique, réplique Zhongli, sachant pertinemment que ce n'était pas ce qu'il voulait dire.

- non. Non. Je suis censé te tuer. Pas devenir moi même un criminel.

Zhongli s'écarte, déçu, et son sourire s'efface.

- alors dans ce cas, c'est à moi de te tuer.

Il arrache habilement l'arme des mains de Childe. Childe entend un son, une douleur insoutenable, et un regard désolé et inquiet sur le visage de Zhongli, murmurant un dernier désolé.