Chapitre 8

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ELIOTT

"Tu peux être un acteur important du film de ma vie
Mais tu n'auras jamais le premier rôle" 

Nekfeu, Premier rôle

« Ta Juliette semble avoir un problème, mon Roméo. Et je serais prêt à parier que ce problème c'est toi» déclare Aaron en désignant d'un signe de tête deux silhouettes sur la plage.

Je détourne la tête pour pouvoir identifier les profils qui se font face. En plissant les yeux, j'arrive à distinguer Maya avec un inconnu aux cheveux noirs. L'homme semble visiblement en colère et la discussion semble agitée. Je me rapproche un peu pour mieux voir la scène et j'aperçois Maya, les larmes aux yeux, et l'homme qui lui tient le poignet beaucoup trop fort.

S'il y a une chose que je ne supporte pas, c'est la violence homme/femme. J'ai vu ma mère mourir à petit feu sous mes yeux à cause de la violence de son mari.

Maya tente d'enlever son poignet de l'emprise de l'inconnu mais cela semble attiser encore plus la colère de ce dernier qui resserre son emprise. Et si l'homme était le petit copain de Maya et que par ma faute, elle en paie les conséquences ?

Je ne le supporterais pas, j'ai causé trop de mal.

Tu dis ça Eliott mais tu n'en as rien à foutre des autres.
Vrai.

Voir la blonde dans un tel état me brise le cœur mais je ne saurais expliquer pourquoi. Puis, je parvins à entendre plus ou moins distinctement deux voix :

« -Lâche-moi Maxime ! Tu me fais mal !

-Pourquoi tu étais avec lui ?!

-Je ne -

-TU M'APPARTIENS PUTAIN !

- Je n'appartiens à personne, Maxime et encore moins à toi ! Je te demande juste. Une. Chose. Une. Seule. DE ME LAISSER TRANQUILLE ! Après tout ce que tu m'as fait tu peux au moins accéder à ma demande ou tu es toujours aussi égoïste ?!

-Tout ce que j'ai fait Maya, c'était pour toi ! Sale pétasse, tu ne te rends jamais compte de rien telle l'idiote que tu es ! Si tu voyais plus loin que le bout de ton nez, tu aurais su depuis bien longtemps que notre relation était terminée mais non ! Madame s'en foutait ! Gloria, elle au moins me comprenait. » déclare l'inconnu en lui lâchant le poignet.

La bouche de Maya s'ouvre et sous le choc elle tombe à genoux, les larmes inondant ses joues parsemées de taches de rousseur.

Puis, face à la détresse de la petite abeille, je m'avance d'un pas vif vers le fameux Maxime. Une fois face à ce connard qui a fait souffrir Maya mentalement et visiblement physiquement à en juger la trace violacée qui entoure son poignet.

Je décroche un coup de poing bien senti dans la mâchoire.Surpris, il recule de quelques pas.

Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas "battu'' si violemment. Je secoue ma main et mes phalanges écorchées me brûlent.

« Merde Eliott, tu fous quoi là ?! Arrête putain ! » hurle Aaron.

Alors j'entends un son qui m'est fort familier, le cliquetis des flashs des téléphones portables des paparazzis. J'imagine que demain j'aurais mon visage sur tous les réseaux sociaux et sur les couvertures des magasins à scandales. Ils vont être contents, je vais leur offrir un merveilleux spectacle.

Maxime s'avance d'un pas menaçant vers moi, du sang dégoulinant de son nez, qui tache le sable doré. Il titube, se ressaisit et m'envoie un uppercut sur mes côtes. Parfait. Il me fallait de la douleur pour que je puisse vraiment me battre.

Un rictus diabolique étire le visage de mon rival et lorsqu' il m'envoie à nouveau un coup de poing au visage, mes vieux réflexes de défense apparaissent. Je me penche et lui envoie avec toute la violence possible mon poing dans son plexus. Sa respiration se coupe et il porte sa main à ses poumons, peinant à reprendre sa respiration.

Une fois ses esprits retrouvés, Maxime se précipite de nouveau sur moi mais ses attaques sont gauches et maladroites. Il s'épuise tout seul, ça me facilitera grandement la tâche.

A chacune de ses attaques, j'esquive le laissant tomber lamentablement dans le sable. Je n'aime pas spécialement faire souffrir pour le plaisir. Or, il m'arrive que je ne me rende pas compte de la douleur que j'inflige aux autres.

Au bout de sa dixième attaque peu fructueuse, je commence à m'impatienter et à me lasser de ce combat ennuyant et dès que son poing tente d'atteindre mon visage je me penche sur le côté et lui attrape le bras avant de le faire basculer sur le dos, sur le sable fin.

Sans perdre une seule seconde, je me penche au-dessus de lui et lui bloque la respiration en appuyant mon avant-bras et je lui articule lentement d'une voix sortie d'outre-tombe que je ne reconnais à peine tant elle est sombre :

« Ne t'approche plus jamais d'elle. Jamais. Si tu souhaites être loin des problèmes et vivre ta petite vie de merde, n'ose même pas la regarder»

La respiration de Maxime se fait sifflante, une veine pulse sur son front et sa tête devient rouge. Je lui crache au visage et relâche la pression sur sa gorge. Je ne compte pas le tuer, je ne suis pas un assassin comme mon géniteur.

En me relevant, je ne fus pas assez rapide et mon adversaire me décrocha un dernier uppercut sur ma mâchoire et ma lèvre se met immédiatement à saigner. Je me rapproche d'un pas vers Maxime et me redresse de manière à le surpasser en taille.

« -Dégage. Maintenant. »

Au bout de dix secondes, Maxime se bouge enfin le cul et part de la plage, sur son chemin, il s'arrête devant Maya et lui murmure :

« Ce n'est pas fini mon ange »   

Elle frissonne et se dégage de son emprise malsaine.
Une fois Maxime hors de vue, je tourne le dos à Maya en avançant vers Aaron.

Hélas, des murmures s'élèvent de plus en plus autour de nous ayant pour mots-clefs ''Eliott, chanteur, Waves, connus''.

Aaron me tire le bras et m'entraîne vers la voiture en s'expliquant :

« Eliott, on part. Maintenant. Trop de gens t'on reconnut. Hugo, Léo et Adam sont déjà dans la seconde voiture en direction de l'hôtel. »

En espérant que mon indifférence ne fasse pas de moi un connard, je m'éloigne du bar sans un mot pour l'abeille.

Les gens me pointent du doigt et mon torse taché par le sang (je ne saurais même pas dire s'il m'appartient ou non) ne m'aide pas à me fondre dans le décor.

Il faut voir le positif. J'adore être au centre de l'attention. Après tout, ce serait un gâchis de ne pas me regarder.

Lorsque la voiture démarre, une fois la plage hors de mon champ de vision, mes mains commencent à trembler et des larmes de panique dévalent mes joues, tachées de mon propre sang. Me voir ainsi me rappelle quand mon géniteur me faisait du mal à ma mère ou même à moi, du haut de mes 5 ans.

Bordel, ça faisait plus de 10 ans que je n'avais pas pleuré. La dernière fois que mes larmes ont décoré mon visage, c'est quand ma mère est morte entre les mains de mon père.   

BeeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant