Chapitre 11

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—MAYA—

'' Vous les hommes êtes tous les mêmes
Macho mais cheap
Bande de mauviettes infidèles
Si prévisibles, non je ne suis pas certaine, que tu m'mérites"

Stromaé, tous les mêmes 

J'ai l'impression de ne plus contrôler mon corps.

Cette journée a été bien trop étrange et le nœud de cette histoire est cet inconnu culotté : Eliott. Depuis quand quelqu'un peut-il se permettre de me jeter dans l'eau alors que je travaille ? J'ai encore moins apprécié son petit jeu ridicule dans l'eau.

Et puis c'était quoi après ? La violence verbale de Maxime à mon égard a été très brutale et gratuite. Mes poings se serrent de rage. Je ne parle même pas de la violence physique entre Eliott et Maxime. Ils se sont permis de souiller mon lieu de travail, mon havre de paix !

Désormais, je ne laisserais plus faire par Maxime, quant à l'inconnu aux cheveux châtain ébouriffés, il n'a pas l'air d'être mauvais au fond, il a même pris ma défense face à Maxime. Mais il restera un inconnu.

Et ai-je envie de revoir Eliott ? Non.

Il est 17 heures et ce soir, je ne reste pas pour l'happy hour à La Sirène ce qui fait que j'ai toute la soirée pour moi. Pour faire ce que je veux. Pour pouvoir peindre !

Lorsque je déverrouille la porte d'entrée, j'entends les éclats de rire de Lila et Eva, la fameuse amie psychologue.
Je les salue, parle avec elles puis attrape dans la coupelle à fruit une pomme, avant de prendre un verre d'eau.
Je me dirige ensuite vers ma chambre et ferme la porte derrière moi. Lorsque je commence à peindre, je veux que personne ne me dérange et je mets mon portable en mode avion. Dans ma chambre, j'ai la chance de posséder une grande baie vitrée qui donne sur la mer ainsi que sur le paysage. Ma source principale d'inspiration.

Je m'installe devant le chevalet, après avoir enlevé la bâche qui le recouvrait. J'attache ensuite mes cheveux blonds rapidement dans un chignon difforme, respire un bon coup et commence à peindre. Je ne sais pas vraiment ce que je dessine, c'est comme si le pinceau agit seul sur la toile blanche.

Quand le repas est servi, Eva m'amène une assiette jusque dans ma chambre, je lui dis vaguement merci mais je suis dans un état de transe face à ma peinture qui prend vie, que manger ne me semble pas dans l'ordre des priorités.

Sans m'en rendre compte, j'ajoute sur la plage que j'étais en train de peindre, deux silhouettes dans l'eau, qui, au début sont vagues mais qui se précisent grâce à quelques coups de pinceau bien placés. Une silhouette blonde et une brune prennent vie au milieu du tableau.

A 1 heure du matin, je suis courbaturée, mes yeux me piquent, mon corps est endolori par le fait de ne pas avoir bougé pendant longtemps mais, j'ai fini. Un petit sourire timide de satisfaction apparaît sur mon visage.

Je me lève du tabouret, recule de quelques pas pour contempler mon œuvre, mais m'empresse de remettre la bâche de protection sur mon tableau. Mon sourire se transforme en grimace. Il n'est pas parfait, hors de question que quiconque le voit. Et puis, tout ce que je peins est bien trop personnel. Je m'étire et me lève de mon tabouret, avant de me diriger vers la salle de bain pour me mettre en pyjama et me laver les dents. En revenant dans ma chambre je m'écroule sur le lit deux places, bien trop grand pour une seule personne, depuis que Maxime est parti.

***

Ma main heurte violemment mon réveil, qui émet une sonnerie stridente insupportable, pour le faire faire. Je gémis de douleur en secouant ma main tout en me recroquevillant sur moi-même comme un escargot au soleil.
Quelle belle comparaison...

Puis j'entends des pas précipités qui se rapprochent de plus en plus de ma chambre. Je rabats ma couverture au-dessus de ma tête comme pour me protéger des dangers extérieurs. Réaction puérile... Comme si ça pouvait me sauver du danger...

Les pas semblent s'arrêter juste devant mon lit, mes mains tremblent et je me fige. Et si c'était Maxime ? Et s'il était vraiment revenu comme il me l'avait dit hier ? Il n'y a plus un seul bruit dans la maison à part ma respiration saccadée.

« BONZAÏ ! » hurle une voix féminine que je reconnaîtrais entre mille.

En même temps que son cri, la personne qui vient de gâcher mon sommeil me saute dessus, et met tout son poids sur moi. Sous le choc, ma respiration se coupe puis je commence à gesticuler de manière à chasser c'est un truc de mon précieux lit . Lorsque j'émerge de ma couette, je repousse sans ménagement ma colocataire hors de moi .

Je bougonne :
« Lila...T'es chiante...-je baille- Pourquoi tu m'as réveillé si tôt ? -Je m'étire- Et surtout pourquoi tu m'as réveillé ?

-Bonjour à toi Madame Archer !

-Nan, moi c'est Mademoiselle Bleunat. Célibataire pour toujours...

-On va dire que je n'ai pas entendu ta dernière remarque. Alors... Il est comment, en vrai, le chanteur des Waves ?

-Mais qu'est-ce-que j'en sais moi ? Je ne connais même pas ce groupe.

-Je vais faire plus simple, tu n'as pas l'air d'être bien réveillée Bee. Il est comment en vrai Eliott, ton Apollon ? Tu avais l'air de bien le connaître hier à la Sirène. Et tu ne m'as rien dit ! -dans un geste théâtral, elle pose sa main sur son coeur- Tu entends ce bruit Bee ? Non ? Eh bien, c'est le bruit de mon cœur qui se brise. » 

La fin de la phrase de ma meilleure amie est ponctuée par son rire cristallin alors que moi ce qu'elle vient de dire m'inquiète plus que ne me fait rire.

« -Comment es-tu au courant de tout ça Lila ?

-Crois- moi Bee, je ne suis pas la seule au courant. Tu n'as pas allumé ton téléphone ?

-Euh non... Il est en mode avion depuis hier soir. »

A présent, je suis bien réveillée et je sens la panique pointer le bout de son nez. J'attrape vivement ce dernier puis enlève le mode avion.

Soudain ,dans mes mains, mon téléphone commence à vibrer en continu, sous le flot de notifications. Je regarde l'écran impuissante, sans rien comprendre.

Je clique sur la notification la plus récente et constate que mes 42 abonnés sur Instagram sont passés à 6792. Je regarde les messages que j'ai reçus sur cette dernière. La plupart proviennent de filles qui m'envoient des insultes et même des menaces de mort.

Mais qu'est-ce que j'ai fait de mal ?

Lila m'enlève délicatement mon téléphone de mes mains puis le repose face cachée sur ma table de nuit. Elle me dit doucement, avec un air grave sur son visage :

« Maya, le mec d'hier, c'est Eliott Asher, le chanteur des Waves. Le mec inaccessible par excellence et qui joue avec les filles. Je vais te dire quelque chose de très dur Maya, mais c'est mon devoir de meilleure amie de te le dire. Eliott et toi, vous ne faites pas partie du même monde. Je t'en supplie, ne tombe pas amoureuse. Je ne veux pas devoir te ramasser à nouveau à la petite cuillère. Je ne veux pas que tu souffres à cause d'un connard de plus. Tu es trop pure pour ce monde Maya. Tu joues avec le feu et tu risques de te brûler les ailes. »

Ma lèvre inférieure tremble et mes yeux s'embuent de larmes. Lila me prend dans ses bras et je me laisse faire. Elle ne veut pas me rendre triste, elle veut juste me protéger.

Mais l'abeille s'est piégée dans son propre miel.

BeeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant