Chapitre II

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Je me réveille. Le jour a disparu pour laisser place à la nuit et sa demi-lune. Je souffle difficilement, endoloris de partout puis pleure. Je me lève doucement en apercevant que du sang coule de ma bouche. Je cherche un flacon de potion dans ma boîte secrète puis en avale le contenu. C'est une potion antalgique qui diminuera mes douleurs.

– Lumos. Je chuchote.

J'attrape mon peignoir afin de me mettre quelque chose sur le dos. La maison est calme, signe que tout le monde dort. J'ouvre la porte de la salle de bain et m'engouffre silencieusement à l'intérieur.

– Assurdiato.

Maintenant qu'ils ne peuvent pas m'entendre, j'allume la douche puis me lave. Mon corps est martelé de bleus, des mauves, des noirs, des verts, des jaunes... Mes côtes me font souffrir malgré la potion que j'ai avalé quelques minutes plus tôt. Je devrais pourtant être habitué depuis le temps.

Cette nuit, je vais disparaître, c'est décidé.

Je sors de la douche puis me sèche. J'enfile mon peignoir puis regagne discrètement ma chambre où je lance à nouveau un Assurdiato.

Quelques coups de baguettes magiques, mes affaires sont enfin prêtes. J'attrape la cage d'Hedwige, ma valise puis comme si ma chouette l'avait compris, nous descendons dans un silence sans nom. Une fois hors de la maison, je marche en longeant la route.

Je ne sais pas depuis combien de temps Hedwige et moi sommes partis mais le jour est déjà levé depuis deux heures. Cela signifie qu'il est au moins huit heures du matin. Lorsque je suis à l'abri des regards moldus, je nous fais transplaner vers le Terrier, chez les Weasley.

Après quelques tocs à la porte, Molly vient m'ouvrir la porte, un air étonné puis bienveillant sur le visage avant de m'enlacer.

– Harry ! Quelle surprise ! Nous ne t'attendions pas, mais rentres vite mon garçon, ne restes pas là. Je te sers un jus de citrouille ? S'exclame la femme rousse.

– Volontié Madame Weasley ! Dis-je faussement enjoué.

Elle me sert le verre que je bois d'une traite puis elle s'installe en face de moi, l'ai grave.

– Harry, mon garçon, que s'est-il passé cette fois ? Ils ont encore levé la main sur toi ? S'exprime-t-elle anxieuse.

Je baisse les yeux... Oui, tout le monde est au courant de ma situation chez les Weasley et même Dumbledore et MacGonagall. Seule Hermione n'est pas au courant.

Comment dire que cette fois, c'est pire que toutes les autres fois ? Je sens les larmes me monter aux yeux et je mords fermement mes joues pour ne pas craquer.

– Harry, voyons... Tu as le droit de pleurer tu sais. Ce n'est pas normal que tu sois traité de la sorte...

Ah oui ? Et pourquoi personne n'intervient dans ce cas-là ? Je pense pour moi-même.

Non mais c'est vrai... Personne ne fait rien, pas même Dumbledore alors qu'ils savent tous comment je vis, comment je suis traité...

– Je le sais, mais à quoi bon cela servirait-il ? Cela ne changerait rien quant à ma situation... Ça fait des années que j'endure la souffrance de la maltraitance et des abus sexuels à présent ! Dis-je.

– Comment ? Ils ont abusé de toi ? Gronde Molly.

– Voyons, ce n'est pas étonnant... C'était la suite logique...

– Que pouvons-nous faire ?

– M'accueillir chez vous ? Dis-je ironiquement.

– Harry... Tu sais très bien que nous ne pouvons pas... On en a déjà discuté... Dumbledore ne veut pas, tu es plus en sécurité dans le monde moldu que magique avec l'avancée puissante de l'armée de tu sais qui...

– Ce sont des balivernes ! Voldemort ne me fait pas peur contrairement à ces monstres ! Je crie.

– Harry, ça suffit ! Tu sais très bien qu'ici nous ne prononçons pas ce nom !

Bien évidemment... C'est toujours la même chose. Ils se préoccupent tous de Voldemort mais jamais de moi, le soi-disant survivant, l'élu, le héros...

Je me lève de table puis reprends Hedwige et ma malle avant de sortir.

Il n'y aura donc personne pour me sauver moi ? Je ne vois pas pourquoi je devrais me mettre en danger pour une société qui se fiche totalement de moi ! Où est la justice ? Je ne réclame pourtant pas le ciel, seulement de pouvoir vivre sereinement sans me faire brutaliser ou encore abuser...

J'arrive dans des bois à quelques kilomètres du Terrier puis improvise un campement. Je cherche des bouts de bois secs puis les empile pour en faire un feu au moment venu. Je lâche Hedwige qui part à la chasse aux mulots pendant que je cherche de quoi grignoter : des baies essentiellement. J'ouvre ma malle pour en sortir une veste épaisse qui me donnera un peu plus chaud puis avec d'autres vêtements, j'improvise un oreiller, je suis exténué.


Fan Art : Hamabee

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