CHAPITRE 7

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Vendredi.

Je n'ai pas mangé depuis hier midi avec Maxime. Pourquoi ? Parce que hier en rentrant, j'ai surpris ma mère en train d'embrasser son patron dans NOTRE salon et ça m'a dégouté et énormément déçue. En fait, si ma mère était souvent en retard ces derniers temps c'est juste parce qu'elle le voyait j'en suis sure alors à chaque fois elle cherchait des excuses. Je suis vraiment remontée contre elle. Comment peut-on mentir à sa fille ? Et dire que l'autre fois j'étais encore folle d'inquiétude pour elle de peur qui lui soit arriver quelque chose... Si même ma mère ne me soutient plus, si même elle n'est plus la pour moi, comment je vais faire ? Pour le coup, je la trouve vraiment égoïste. J'entends quelqu'un qui toque à la porte, c'est surement elle.


- Ninie, t'es réveillée ? J'ai préparé le déjeuner. Me dit-elle d'une voix toute douce.

- Je n'ai pas faim. (Ce qui est totalement faux.)

Mon estomac cri famine mais je m'en fous, je préfère mentir que de devoir manger avec elle ce matin. D'ailleurs, c'est étonnant qu'elle soit encore à la maison, son patron ou plutôt son copain lui a peut être donner un jour de repos. J'ai vraiment aucune envie de lui parler alors j'espère qu'elle ne va pas insister parce que sinon je risque de vraiment m'énerver.

- J'aimerais que tu descendes quand même, je veux qu'on parle.

Je l'ignore, après tout, l'ignorance est le plus grand des mépris. Je ne supporte pas qu'on me mente, qu'on se moque de moi et là c'est clairement ce qu'elle a fait. C'est peut être ma mère et vous allez surement trouver ça dur mais moi je ne sais pas faire semblant.

- Nelly, tu pourrais faire un effort s'il te plait et au moins me répondre c'est la moindre des choses. Tu ne penses pas que c'est déjà assez pesant comme ça.

- Sors.

- Je te demande pardon ?! Me répond-t-elle surprise.

- Sors ! Répète-je.

- Tu vas me faire l'honneur de m'écouter Nelly ! D'accord, j'ai fait une bêtise, je n'aurai pas dû...

- T'aurai pas dû me mentir ? Ah bah ça, je te le confirme oui, tu n'auras pas dû. Où tu as vu ça qu'on mentait à sa fille ? Tu comptais me cacher ça pendant combien de temps ? Je comprends mieux pourquoi tu étais tout le temps en retard, pourquoi tu ne me prévenais plus. Depuis que tu vois ce type, tu es clairement moins présente pour moi. T'as voulu que j'aille voir un psychologue pour être tranquille hein ? Pour que je te saoule plus avec mon mal-être? Mais tu veux que je te dise ? Tu l'as empiré !


Sur ces derniers mots, je quitte ma chambre pour aller dans la salle de bain et me préparer. Je me dépêche le plus possible parce que je sais déjà qu'elle va de nouveau essayer de me parler avant que je ne parte. Être énervée le matin est probablement l'une des choses que je déteste le plus au monde. Je n'espère qu'une chose c'est que Christelle revienne aujourd'hui. Je suis sûre qu'elle va être comme une folle quand je vais lui raconter ce qu'il s'est passé hier.

Comme je n'ai pas pu prendre mon déjeuner tranquillement ce matin, je décide de passer à la boulangerie, au coin de ma rue, avant de prendre le bus. Mon beignet au chocolat fait redescendre mes nerfs tout doucement. En voyant que le bus arrive, je me dépêche de jeter mes papiers à la poubelle qui se trouve à quelques mètres. Je me demande si Maxime va se mettre assis à côté de moi aujourd'hui. Depuis hier, je repense beaucoup à lui et à tout ce qu'on s'est dit pendant le déjeuner. Étonnement, je me sens vraiment bien avec lui et j'ai l'impression qu'il me comprend vraiment vu qu'il a vécu le même mal-être que moi. En plus de ça, il veut m'aider à me sentir mieux, il me l'a répété plusieurs fois hier. D'ailleurs, ça me parait bizarre qu'un garçon débarque du jour au lendemain et veut être là pour moi. Je regarde par la fenêtre du bus et je vois que nous sommes à l'arrêt de Maxime. Quelques minutes plus tard, il se retrouve à côté de moi.

Le changement de toute une vie.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant