J'attendis que Le Roi coupe le silence dans lequel j'étais plongée depuis que je m'étais baissée.
J'avais cette boule au ventre, comme lorsque je savais que j'allais me faire gronder par mon père ou mes précepteurs.- Levez vous Rosalie, dit-il d'une voix neutre.
Je me releva donc, et chercha le Roi du regard, celui-ci regardait à travers la fenêtre à l'autre bout de la pièce. Jamais je n'avais été dans cette pièce auparavant, une grande table en chêne trônait au milieu de la vaste pièce, des dorures et moulures accompagnaient les divers tableaux accroché.
Un m'attira particulièrement, il était positionné sur un chevalet, je fis la navette entre le Roi et le tableau.Celui-ci se retourna :
- Rosalie, me voilà bien ennuyée, j'ai découvert que vous n'étiez guère docile, dit-il en se retournant et me vrillant de ses yeux.
Il se rapprocha de moi, le bruit de ses talons sur le parquet...
Il était à présent si proche de moi que je pouvais humer son parfum, je papillonna des yeux involontairement, comment moi Rosalie je pouvais me retrouver emprunte d'une admiration pour cet Homme.
Cet homme qui était le Roi de France et de Navarre, un des plus puissants de ce monde et accessoirement mon cousin.- Sire. Pardonnez mon audace, je ne puis dire que j'ai agis avec maturité, mais l'ennui était persistant ces derniers jours, et je sais très bien que cela peut paraître à vos yeux comme de l'insolence, mais en aucun cas pour moi l'idée de vous désobéir ouvertement, j'avais dis ces mots posément, en essayant de demeurer aussi neutre que je pouvais l'être.
Il me regarda, puis un sourire en coin se dessina, il mordit rapidement ses lèvres, puis replaça une mèche de sa longue et soyeuse chevelure derrière son épaule.
Je n'avais pas remarqué mais mon crâne arrivait à son menton, il était vêtu d'une robe rouge sombre, de la dentelle rehaussait ses manches, des fils brodés d'or se baladaient sur l'intégralité de sa tenue.
Cela devait faire un moment que je le détaillais, il se racla alors la gorge ce qui me fit sortir de la contemplation.Il me prit les mains et les garda dans les siennes :
- Rosalie, pensez vous que cela vous conviendrait si je vous accordais un peu de mon temps demain matin dès l'aurore ?
- Oh Sire, je pense que vous avez autre chose à faire que de me distraire, dis-je d'une traite.
- Figurez vous, Princesse, il insista sur mon titre, que rien ne me ferai plus plaisir que de passer du temps à vous connaître davantage. J'étais fortement inquiet de votre état de santé, j'ai fais de longues chevauchées pour me distraire, en parlant de chevauchée, j'ai appris que vous aviez été vous promener du côté des écuries ? demanda t-il.
Il était évident que jamais je ne pourrai agir comme bon me semblait sans que sa Majesté soit au courant.
- Effectivement Sire, j'ai d'ailleurs remarqué un magnifique étalon lusitanien. Voyez vous cela fait longtemps que je ne suis pas monté à cheval, et j'aurai bien aimé renouer avec une de mes passions, pendant que je parlais il m'avait emmené sur un fauteuil près d'une immense cheminée.
- Je comprends votre ressenti, c'est pour cela que je me propose à vous comme guide, dans les forêts environnantes de Versailles, souriant, il me scrutait avec une vive curiosité .
- Comment pourrai-je refuser, pareil demande ? Demandai-je avec un ton que je voulais enjôleuse.
- Vous ne pouvez tout simplement pas refuser Rosalie, sa voix avait l'air menaçante mais restait neutre, je vis dans son regard une once d'espièglerie.
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Le joyau de Versailles
RomantizmRosalie fille de Louis II de Bourbon-Condé dit aussi Prince de Condé, va se voir obligée d'intégrer la cour du jeune Louis XIV. Sur ordre de son père elle va se voir confier une mission qui ne la ravit guère : conquérir le cœur du Roi Soleil. Les i...