Chapitre 4 : Sa Majesté

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- Relevez vous Princesse.

Je me leva mon regard tout en me relevant, je plongea dans ses yeux. J'étais morte de honte, j'avais flânée dans les jardins avec Sa Majesté.

- Sire, je ...

Il esquissa un sourire, il devait être ravi de sa surprise. Il me détailla longuement ses yeux bleus s'attardant sur le bas de mon visage. Il me prit la main et m'entraîna d'un pas sûr à travers la pièce. Les regards nous suivaient. Le Roi adressa un regard à son valet :

- Reprenez vos jeux, s'exclama t-il. Les courtisans ne se firent pas prier. Henriette me regarda partir et entreprit une discussion avec ses dames de compagnie.

Je regarda le Roi :

- Majesté, je suis confuse...

Il se retourna vers moi et son fameux sourire revenait de plus belle.

- Vous n'avez pas à l'être, c'est moi qui ai voulu que vous ignoriez qui j'étais réellement.

- Mais pourquoi ne pas me l'avoir dit sitôt ?

Il ne répondit pas, se contenta de me regarde plus intensément, ses yeux mon Dieu. Il allait me procurer les mêmes effets que lors de notre rencontre.

- A vrai dire Madame j'osais espérer que vous ne le sachiez pas de suite, j'aime faire mon petit effet et surprendre, et je pense que cela a très bien fonctionné.

Je souris, décontenancée par sa réponse, il me lâcha le bras et reprit :

- Madame, je dois vous laisser. J'espère vous revoir bientôt, dit-il en s'échappant de la joute qui commençait à s'établir entre nous deux. Il me regarda une dernière fois et partit.

Je commença à m'éventer, le rouge m'était sûrement déjà monté aux joues. Je regarda de nouveau la salle, je me dirigea vers le buffet qui se tenait pour restaurer les convives. Des mets à foison, mais ce qui m'intéressait c'était les verres de vin.

Je devais faire attention, je ne supportais pas tellement l'alcool, en effet lors de mon douzième anniversaire je m'amusais avec mes cousins, nous chapardions des verres de vin aux nobles qui étaient venus visiter mon père à Chantilly. Malheureusement je sû très tôt que je n'avais pas la capacité à encaisser l'alcool autant que mes cousins, pendant qu'eux poursuivaient verres sur verres, j'en étais à mon deuxième que je tombais déjà inconsciente. Ceci me valu un exil plutôt long au couvent, et une belle remontrance de mon père. Mais ce qui m'avait le plus atteint ce jour là c'était ma robe maculée de vin, on me l'avait offerte pour ma fête mais celle-ci n'avait pas résistait à mes exploits, j'étouffa un rire. Quelle soirée mémorable tout de même !

Je bu prudemment.

- Eh bien vous vous amusez vous au moins, me dit une voix masculine.

Je me retourna et tomba nez à nez avec son Monsieur le Frère du Roi.

Je fis un révérence :

- Votre Altesse, quel plaisir de vous revoir, dis-je en me relevant.

Il me sourit Philippe n'avait pas changé. Son regard était toujours le même, toujours emprunt d'une vive curiosité, ses yeux bleu gris expressifs me firent retomber en enfance. Autrefois je trouvais qu'il était assez facile de savoir ce qu'il pensait. Philippe fut le seul membre de la famille royale que j'avais rencontré avant mon entrée à Versailles, en effet celui-ci visitait souvent mon père, et j'avais toujours eu de la sympathie envers lui. Mais cela faisait longtemps que je ne l'avais pas vu.

Le joyau de VersaillesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant