Chapitre 6 : La Rose et le Lys

276 9 2
                                    

- Princesse, nos rencontres sont décidemment très percutantes.

Je leva les yeux, et vis sa Majesté :


- Dois-je comprendre que vous avez quitté la présentation, me questionna t-il.

- A vrai dire votre Majesté, je retournais dans mes appartements pour me reposer.

- Vous êtes souffrante ?

- Juste un mal passager, dis-je en balançant ma main.

- Je vais vous raccompagner jusqu'à vos appartements Mademoiselle Rosalie.

Je tiqua, il m'avait appelé par mon prénom ce qui empourpra mes joues, il me regardait l'œil malicieux, était-cela les manières d'un Roi ? De séduire toutes les femmes qui venaient à sa cour? Sans doute que oui...

- Vous plaisez vous à la cour Princesse, me demanda le Roi.

- J'aime votre château Sire, j'aime également la vie à la cour, répondis-je. J'avais menti sur le deuxième point.

- Et le Roi ? me demanda-t-il avec un sourire et avec un regard franchement curieux.

- Sire, sans le Roi...Il n'y aurait pas de Versailles, dis-je avec un sourire charmeur.

Il tiqua et je su alors que je le laissais sans voix, après tout chacun son tour... Il reprit :

- Comment cela se fait-il que mon cousin n'est pas daigné vous trouver un mari, vous êtes plus que ravissante, et bon nombre d'hommes serait plus qu'heureux de demeurer à vos côtés ?

Je laissa un silence, c'était un des seuls cadeaux de mon père qui me tenait vraiment à cœur, je n'étais toujours pas mariée, si j'avais été une jeune fille comme les autres j'aurai été sûrement mariée dès l'âge de quatorze ans. Mais mon père avait un autre dessein pour moi, que je ne connaissais pas certes, mais qui pour l'instant me contentait. Je fus happé par le regard du Roi qui attendait une réponse, je ne savais quoi dire alors je me contenta de regarder ailleurs. Le Roi vit sans doute mon malaise, il changea alors de sujets me parlant des commerçants présents à la cour.

Nous arrivions trop rapidement à mon goût devant mes appartements, je regarda le Roi et lui promit de me rétablir.

- Vous savez Mademoiselle de Bourbon, si vous aviez été mariée...

Il ne finit pas sa phrase, demandé par son valet.

- Sire, une affaire importante demande votre attention, les membres du conseil vous attendent.

Il ne se retourna pas pour lui adresser une quelconque parole, au lieu de ça il me vrilla de ses iris bleu, mon cœur battait la chamade, il parcourra lentement ma joue de sa main...

- Nous reprendrons cette conversation plus tard, me dit-il doucement. Il fit alors volte face me laissant seule devant ma porte et avec mes pensées. Je repris mes esprits, les gardes ouvrirent la porte de mes appartements, et je m'y réfugia à l'intérieur avec joie...

Mes servants n'étant pas là, je décida de ce moment solitaire pour m'installer sur mon secrétaire et écrire à mes anciennes amies de Chantilly, leur présence et leur joie de vivre me manquait terriblement ici... Pourrait-elle me rejoindre un jour ? J'en doutais fortement, mon père avait sûrement voulu que je coupe tout en m'introduisant à la cour de sa Majesté. J'écrivis toutes mes impressions sauf celles qui devaient demeurer secrètes. Je détaillai avec beaucoup de précision le jardin du Roi, même si celui-ci n'était qu'un commencement. J'eu rapidement mal au poignet avec toutes ces pages que j'avais rédigé. Je scella les enveloppes et les laissa à disposition pour que mes servantes puissent les transporter. Je me leva et me laissa tomber sur mon lit.

Le joyau de VersaillesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant