Chapitre 5 : Inevitable

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2 juillet 1666

POV ROSALIE

Les rayons filtraient à travers ma fenêtre, celle-ci donnait directement sur mon lit. Je pouvais sentir la chaleur qui commençait à grimper à l'extérieur, une belle journée en perspective. Je me frotta les yeux, j'avais demandé à ce que les servantes me réveillent à huit heures. Je les avais devancées de peu puisqu'elles rentrèrent dans la chambre.

Hier on m'avait demandé mes exigences concernant ma vie quotidienne : ce que je souhaitai faire au réveil, j'avais indiqué que je prenais chaque jour deux bains, un au lever et un au coucher, celles-ci m'avaient regardé d'un oeil désaprobateur. Les croyances concernant l'eau étaient ridicules, certains disaient que le sang des pirates morts de Nasseau coulait jusqu'à nos rivières : vraiment ridicule. J'avais également demandé qu'on m'apporte des flacons de parfum de mon parfumeur Martial. C'est donc tout naturellement que je retrouvais mes essences préférées sur ma coiffeuse, j'étais follement amoureuse de la vanille, du jasmin, de la fleur d'oranger ainsi que de l'eau de rose.

Une fois mon bain pris, je me badigeonnais de ces quelques onguents. J'étais très coquette, on m'avait apprit à me sublimer, à émerveiller par tous les sens possible. Je remerciai tout de même mes anciennes dames de compagnie qui m'avaient initiée à l'art de la coquetterie. Je respira mon parfum, au moins lui n'était pas capiteux comme la plupart des parfums de la cour.

- Mademoiselle, la Comtesse de Créhange désire vous voir, me dit ma servante.

Je hocha la tête, je vis dans le miroir de ma coiffeuse la Comtesse de Créhange approcher, elle effectua une révérence.

- Princesse.

- Comtesse, voulez vous bien vous occuper de mes cheveux, je rigola, je n'y arrive guère ce matin, poursuivis-je.

- Bien-sûr.

Elle s'attela à ma coiffure tandis que j'observais ses doigts effectuaient des allers et venus entre mes cheveux et les accessoires posés sur la coiffeuse.

- Dites moi Comtesse, depuis quand êtes vous à la cour de sa Majesté ? demandais-je curieuse.

- Depuis que je suis mariée, il y a quelques mois déjà.

- Et que pouvez vous m'apprendre de la cour ?

- Eh bien, pour tout vous dire les rumeurs vont bon train.

- Je ne suis pas enclin aux rumeurs.

- Pardonnez moi de vous dire ça, mais les rumeurs sont inévitables, vous allez sûrement les subir, peut-être même plus tard les lancer. La parole est une arme à Versailles, me dit-elle doucement.

Je secoua la tête, elle vît mon air sceptique, elle finit ma coiffure et me laissa me maquiller, elle m'observa longuement me maquiller :

- Vous n'utilisez pas de blanc de céruse Princesse, me demanda-t-elle surprise.

- Non j'utilise essentiellement de la poudre de couleur pour mes yeux ainsi qu'une poudre de teint qui correspond à ma couleur de peau, et je me mets cette matière grasse sur mes cils et ensuite grâce à plusieurs mouvements répétés, ils ont l'air plus courbés, dis-je.

- Vous ne faites rien sur vos lèvres ?

- Juste de la cire d'abeille mélangée à de l'eau de rose.

- Je ne peux que m'étonner devant vos secrets de beauté, est-ce votre mère qui vous a appris ceci ? me demanda-t-elle.

- Vous n'êtes peut-être pas au courant mais ma mère est décédée peu de temps après ma naissance, dis-je froide sans le vouloir.

Le joyau de VersaillesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant