My heart was stopped

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Camerone :

-Vous rappelez vous de l'heure qu'il était? Me demande l'un des deux gendarmes présents dans la pièce d'une voix qui trahissait son ennui

J'essaye de me repasser les évènements de mon agression en tête mais je n'ai que des bribes de souvenirs, alors l'heure exacte? Impossible

Merci le GHB...

-Il était à peu près 23 h, répond Ally à ma place pour la troisième fois depuis le début de l'interrogatoire

-Mademoiselle, nous comprenons la situation mais vous devez cesser d'intervenir quand nous interrogeons mademoiselle Torres et nous laissez faire notre travail ! S'énerve le deuxième flic

-Sauf que Camerone ne se souvient de rien comme nous vous l'avons répété cinq fois! Moi en revanche, j'étais là et c'est moi qui ai empêché ce connard de la toucher!

Je pose ma main sur la cuisse d'Ally ce qui la détend instantanément. C'était son idée de venir porter plainte contre l'étudiant qui a failli me violer la semaine dernière. J'étais très réticente au début, préférant comme d'habitude essayer de tout enfouir pour oublier mais j'ai ensuite pensé à toutes ses filles qu'il pourrait agresser dans le futur en toute impunité, comme il l'a fait avec moi, voire pire... J'ai eu un déclic. Je veux que ce connard paye. Mais comme je m'y attendais, les flics ne me prennent pas vraiment au sérieux et Ally est en train de devenir dingue.

-Bon, on a tout ce qu'il nous faut mesdames. Merci pour vos précieuses informations, nous allons faire tout notre possible pour le retrouver. Passer une bonne journée.

Ils se lèvent et nous guident vers la sortie.

-Non mais quelle bande de connards! Hurle Ally à peine les pieds en dehors du commissariat. Tu as vu la façon dont ils t'ont traitée? S' ils croient pouvoir s'en sortir comme ça je...

Je la coupe dans son monologue en pressant mes lèvres contre les siennes, ce qui a le mérite de la faire taire.

-Merci de m'avoir poussé à faire ça, dis-je en passant une main délicate dans ses cheveux. Je sais bien que les flics se sont comportés comme des enfoirés mais au moins nous avons fait ce qui est juste.

Elle me sourit de la plus belle des manières et me souffle :

-tu as raison.

-Evidemment, j'ai toujours raison, lui dis-je en lui lançant un clin d'œil insolent

Je lui tends la main et la tire en direction de ma moto. Maintenant habituée, Ally enfile le casque que je lui ai offert à notre retour de Los Angeles et elle s'installe derrière moi encerclant ma taille de ses petits bras. Lors de ma dernière réunion des alcooliques anonymes de LA, Idris m'a donné l'adresse d'un groupe de parole a New York tenu par un de ses amis. Il m'a fait promettre d'y aller et c'est ce que j'ai fait. Le lendemain de mon retour, je m'y suis rendue. Je n'étais pas encore assez alaise pour parler, mais dans l'ensemble ça s'est bien passé. Ally tient à m'accompagner à chacune de mes réunions depuis qu'elle est venue avec moi à Los Angeles. Et même si je ne lui dis pas, sa présence me donne du courage. J'étais hésitante la première fois de peur qu'elle me voit plus comme une épave que comme une battante, mais quand mes yeux sont tombés dans les siens et que j'y ai lu un mélange d'amour et de fierté, je me suis promis de ne plus la mettre de côté, même quand il s'agit de parler de mes faiblesses.

-Il faut qu'on passe au 4'seasons, me glisse Ally à l'oreille

Mes mains se mirent à serrer le guidon de ma moto et je me sentis soudain étouffée dans ce putain de casque

Si loin de toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant