Des bas-fonds à Mitras, du mur Rose au mur Maria... Dans un royaume divisé par l'ignorance et la censure, menacé par l'invasion des titans, une poignée d'homme et de femme vont croiser leurs lames et lier leur destin à celui de l'île du Paradis. Mêl...
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⋞ ησѕ ¢єη∂яєѕ ησує́єѕ ⋟
Son doigt tapota à plusieurs reprises sur le papier jaunit, m'incitant à y poser le regard. Il y était dessiné à la va vite un portrait discutable, un homme de la vingtaine environ. Quelques centimètres en dessous, un nom, un quartier, et une somme apparaissaient.
-Je te donne gros pour celui-là.
Chuchota-t-il en ne me quittant pas de ses yeux malsains.
-Mais... Je veux sa tête.
Je fronçais les sourcils tout en posant mon regard uniquement sur les chiffres. Deux cents dîmes d'Argent. Voilà ce qu'allait me rapporter cet homme.
En soit, ce n'était pas grand-chose, mais je savais qu'il était inutile d'espérer plus, du moins, pas ici.
Un ricanement gras s'échappa de ses lèvres, tandis qu'il posa dans un bruit sourd la plume à côté du contrat. J'haussais un sourcil tandis que le patron se laissa choir dans son fauteuil, les bras croisés en me lorgnant.
Si mes calculs étaient bons, avec ce contrat, additionné aux quatre-vingt-trois autres qui ont suivis, je ne devrais plus être loin des vingt milles dîmes d'Argent nécessaires pour me payer un pass direct pour la surface. Encore environ une quinzaine, et ça devrait le faire.
Alors sans hésitation aucune, j'attrapais agilement la fine plume, et y laissa l'encre s'imprégner sous mon trait.
Le quarantenaire se jeta presque sur la feuille de papier, la contemplant avec un sourire satisfait, un sourire sinistre. La seconde qui suivit, il la fourra négligemment dans son froc, là où y était aussi dissimulé un long couteau de boucher.
-Pourquoi vouloir sa tête ? Ce sera encombrant.
Crachais-je avec dégoût tout en marchant vers la sortie.
Dans la seconde, je me retournais à la hâte, et réceptionna entre mes doigts un poignard à quelques centimètres de mon visage. Une seconde de plus, et j'étais morte.
Je croisais son regard, ses yeux à la fois rieurs et pervers.
Paresseusement, il étendit ses jambes le long du bureau, et il tendit son bras jusqu'à sa botte, là où il y dénicha un second couteau. Il le leva en évidence, tout en m'adressant un grand sourire, avant de s'enfoncer à nouveau dans son fauteuil, s'amusant avec l'arme, qu'il passait d'une main à une autre.
-Tu vois, Nella... Je te l'ai déjà expliqué pourtant, je n'aime pas qu'on me pose des questions. Alors...
Il lança sèchement le couteau dans ma direction, et je m'accroupissais avec précipitation, l'arme passant tout juste au-dessus de ma tête pour s'enfoncer dans le bois tendre.
-Ne m'en pose plus.
Aussi tôt, je me remise debout, le défiant du regard. D'un coup sec dans ma cape, j'attrapais mon poignard.