[SNK-LEVI x OC] NOS CENDRES NOYÉES

CHAPITRE 17 : RESSENTIMENT

L'eau coulait rouge sang. Mes mains avaient beau passer et repasser, s'entremêler dans mes cheveux, frotter mes cuisses et mon ventre, je ne voyais que ça. Du rouge. Et cette odeur. Cette terrible odeur de fer.

Fermant brusquement mes paupières, je balançais ma tête en arrière, l'eau frappant de plein fouet mon visage. Je n'espérais plus qu'une chose, qu'elle me lave de tout ce mal.

***

Les cheveux humides, l'uniforme enfilé à la va vite, je marchais d'un pas décidé dans les longs couloirs du QG. D'un coup sec et brutal j'ouvris la porte du bureau d'Erwin, la rage au bord des lèvres. Mais qu'elle ne fut pas ma surprise en y découvrant non pas le blond tout seul à son bureau, mais accompagné de la totalité des gradés du bataillon.

-Nellaaaaaaa ! Hihi ! Tu es en vie ! Et en un seul morceau ! Ah ! Ça fait du bien de te voir, je me suis fait du mouron tu sais !

A peine un pied dans le bureau qu'Hange me sauta dessus. Je passais outre ses cris et ses mains baladeuses, l'ignorant complètement en la poussant sur le côté. Le visage fermé, le regard noir et mauvais, je m'approchais du bureau d'Erwin sans le lâcher des yeux, jusqu'à y poser brusquement mes paumes -que j'avais dû bander à cause des plaies que m'avaient laissé les lames.

-C'est bon ? T'as eu ce que tu voulais Smith ? T'es content ?

Sifflais-je dans un ton menaçant. Il me fixait sans rien dire, et alors que le moustachu s'approchait dangereusement de moi -sans doute avec la ferme intention de m'éloigner de son supérieur -Erwin leva la main, lui signalant de ne pas intervenir.

-Pas tout à fait, non, mais chaque expédition est un pas de plus vers la vérité.

Éluda-t-il d'une voix claire et calme.

-Vérité mon cul, ouais.

Crachais-je en me redressant lentement. J'essayais de me contenir, sincèrement. Mais en reposant mon regard sur cet homme si calme, qui avait l'air presque curieux de ma réaction, je perdis définitivement mes moyens.

-Fait les sortir ou tu vas m'entendre.

Ordonnais-je froidement. Il ne répondu rien, continuant de me fixer patiemment, les mains croisées sur son imposant bureau.

-Tu as fouillé mes documents Nella ?

Je fronçais les sourcils, surprise. Mon regard se perdu alors dans le vide quelques instants. Bordel, ses putains de documents. Je les avais oubliés. Et il n'allait pas me lâcher. Mes yeux finirent alors par retrouver les siens.

-Pas vraiment.

Me contentais-je de siffler. Il haussa un sourcil, surpris de ma réponse vague.

-Je vais devoir te demander plus de précision.